samedi 27 juillet 2024
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Burkina : L’association « Aide Moi à être Mère » plaide pour l’amélioration de l’accès aux services de santé au profit des PVVIH

Dans le cadre de la mise en œuvre de son projet dénommé « Projet d’élimination des obstacles et inégalités liés aux droits humains et au genre entravant l’accès aux services par les femmes et filles victimes du VIH dans la ville de Ouagadougou », l’Association « Aide Moi à être-Mère » (AEM) a initié ce jeudi 29 février 2024, à Ouagadougou, une rencontre d’échanges et de plaidoyer avec les acteurs des structures publiques et privées de prise en charge des Personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Cette rencontre, selon ses initiateurs, vise à plaider auprès des responsables de ces structures sanitaires publiques et privées pour un meilleur accès aux services de santé par les femmes et filles affectées par le VIH dans la région du Centre du Burkina Faso

Au Burkina Faso, la lutte contre le VIH/SIDA a engrangé de nombreux acquis ces dernières années. En 2021, le taux de prévalence du VIH/SIDA est passé à 0,6%, selon le rapport 2023 de l’ONUSIDA. Le nombre de personnes vivant avec la maladie est quant à lui estimé à environ 88 000. Et parmi ces personnes, les femmes occupent la plus grande place avec près de 56 000 touchées. Si les données suscitent de l’espoir en termes de lutte contre la maladie et ses effets sur les personnes touchées, le phénomène de la stigmatisation persiste cependant dans les communautés. Pour exemple, l’enquête Stigma réalisée en 2010 au Burkina Faso, a révélé que la stigmatisation et la discrimination associée au VIH aussi bien en milieu de soins qu’en population générale était de l’ordre de 92%. Cette enquête révèle également que les femmes et les filles infectées par le VIH sont les plus affectées par cette stigmatisation.

C’est dans l’objectif de contribuer à l’élimination de ces inégalités de genre, qu’intervient l’organisation de la rencontre de ce 29 février, selon Rachel Baro/Yameogo, Présidente de l’association Aide Moi à être Mère(AEM).

Lire aussi : Burkina : Le REGIPIV-BF plaide pour l’implication des journalistes dans la lutte contre le VIH-SIDA

Rachel Baro/Yameogo, Présidente de l’association Aide Moi à être Mère(AEM)

Selon ses explications, cette activité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du « Projet d’élimination des obstacles et inégalités liés aux droits humains et au genre entravant l’accès aux services par les femmes et filles victimes du VIH dans la ville de Ouagadougou », un projet soutenu par African Women’s Development Fund (AWDF), qui vise une meilleure protection des droits des personnes infectées ou affectées par le VIH.

Selon la présidente de l’AEM, cette rencontre va permettre de présenter le contexte actuel des personnes vulnérables face à l’infection à VIH/SIDA et de recueillir des suggestions et recommandations des participants pour la prise en compte effective des besoins spécifiques de personnes affectées. De façon spécifique, a-t-elle relevé, il s’agira entre autres, de sensibiliser les agents de santé présents, sur les textes et lois favorables à la santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles aux Burkina Faso, d’échanger sur les enjeux, défis et la contribution des services de Santé sexuelle et Reproductives (SSR), et de partager les expériences sur les services de SSR adaptés aux femmes et filles victimes du VIH, disponibles au niveau des différentes structures et services sociaux et bien plus.

« Cette activité est un cadre de concertation entre les agents de santé de l’État et ceux du public et nos communautaires. C’est pour la cause des jeunes filles, pour permettre aux filles et femmes d’exposer leurs préoccupations, les difficultés qu’elles rencontrent dans la prise en charge, et essayer de voir ce qu’on peut faire pour les aider. Parce que dans cette prise en charge, il y a des femmes qui prennent des ARV (Antirétroviraux, ndlr) il y a très longtemps et qui développent des effets secondaires et d’autres maladies comme le diabète, le cancer, l’insuffisance rénale, survenues à cause de ces ARV. Il s’agit donc de voir ce qu’on peut faire pour assurer une prise en charge globale de ces femmes », a expliqué Mme Baro.

Moussa Gansonré, point focal en Santé de la Reproduction au District sanitaire de Bogodogo, il est l’un des communicateurs du jour

Elle a précisé que ce sont plus d’une vingtaine de structures de santé publiques et privées et associations intervenant dans le domaine du VIH/SIDA, qui prennent part à cette rencontre. L’activité, à l’en croire, va se dérouler sous forme de présentations, de témoignages et d’échanges. Elle sera animée par deux personnes de ressources ayant de longues expériences sur les Violences Basées sur le Genre et le VIH.

Moussa Gansonré, point focal en Santé de la Reproduction au District sanitaire de Bogodogo, est l’un des communicateurs du jour. A l’entendre, les communications vont essentiellement porter sur les droits des PVVIH, la santé de la reproduction, l’égalité des sexes et les soins apportés aux PVVIH dans les services sanitaires. « Nous allons également voir quels sont les obstacles qui mettent à mal la réalisation de ces droits au profit des groupes spécifiques que sont les femmes, les PVVIH. Pour ça, il faut qu’on fasse un petit rappel du contexte culturel dans lequel nous sommes, un petit rappel de comment toutes ces lois ont évolué dans ce pays pour pouvoir comprendre pourquoi les gens réagissent de telle ou telle façon en rapport avec ces droits », a-t-il détaillé, ajoutant qu’à l’issue de cette rencontre, des pistes de solutions seront dégagées à l’effet de mener le plaidoyer pour l’amélioration des conditions des personnes vivant avec le VIH.

L’AEM a initié une rencontre d’échanges et de plaidoyer avec les acteurs des structures publiques et privées de prise en charge des PVVIH

Soulignons qu’au moins 25 structures de santé dont 06 du public, 09 du privé et 10 associations intervenant dans le domaine de la lutte contre le VIH-SIDA sont représentées à cette rencontre initiée par l’AEM.

Créée en 2004, l’association Aide Moi à être Mère (AEM) est une initiative des femmes leaders dans la lutte contre le VIH-SIDA. Elle s’est donnée pour objectif depuis sa création, d’aider les femmes infectées par cette maladie à avoir des enfants séronégatifs. Aussi, elle œuvre à la prise en charge psycho-sociale des personnes vivant avec le VIH et fait dans la sensibilisation de ces personnes à d’autres maladies telles que la tuberculose, les cancers, le diabète et bien plus.

Lire aussi : Burkina : Quand le SIDA se résume désormais à son simple statut sérologique !

Oumarou KONATE

Minute.bf

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