« Et pourtant, cette guerre ne nous dépasse pas ! » : c’est autour de ce thème que Dr Ra-Sablga Ouédraogo de l’institut Free Afrik a été invité à donner une conférence publique, dans l’après-midi de ce samedi 3 septembre 2022 à Ouagadougou. Cette guerre, le terrorisme, le conférencier est convaincu qu’elle « sera longue, difficile » mais reste optimiste quant à son issue, pour peu que les Burkinabè prennent la mesure de la situation et s’y impliquent tous.
« Je n’ai pas dit qu’on va gagner cette guerre automatiquement. Non ! », a d’emblée prévenu Dr Ouédraogo. Il argumente, à ce propos : « cette guerre sera longue, difficile et elle va nous épuiser. »
Pour cela, il a soutenu : « elle ( la guerre contre le terrorisme, ndlr) nous appelle nous tous ! Une contribution musculaire. »
Aussi, pense-t-il que même si l’on a besoin de coopérer avec d’autres puissances dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, l’on doit d’abord compter sur nous-mêmes. « Je n’ai pas dit que la France est toute blanche ou qu’il faut aller vers la Russie », souligne-t-il, avant d’étayer ses dires : « je dis que l’essentiel n’est pas l’extérieur. L’essentiel, c’est notre mobilisation à affronter nos défis ».
Alors que certaines personnes se demandent pourquoi avec toutes ses connaissances, il a refusé le poste de la Primature qui lui avait été proposé par les militaires au pouvoir, Dr Ra-Sablga Ouédraogo a précisé : « ce n’est pas un concours pour dire que Dr Ra-Sablga est fort, pour dire que vous avez refusé d’être PM, etc. Il faut que je clarifie cela. Je veux leur dire qu’il n’y a pas d’homme providentiel qui va nous sortir de ce mal. En tout cas ce n’est pas moi. Il y a ceux qui sont déçus que je ne sois pas allé. Tant pis, je ne suis pas allé. »
Pour le conférencier, gagner cette guerre n’a qu’un seul point de départ : le peuple burkinabè lui-même. « Plus sérieusement, je le dis en toute sincérité, il faut qu’on sache ce qu’on veut. Il faut que la population burkinabè sache ce qu’elle veut », a-t-il appelé.
Quant au bilan de la Transition, Dr Ouédraogo se refuse tout commentaire. « J’ai dit à une conférence que je ne ferai pas de bilan du MPSR quand quelqu’un m’a demandé de faire un bilan. Parce que si je dis noir, ils vont dire… Si je dis blanc, ils vont dire… Je préfère qu’on me demande qu’est ce qu’on doit faire ! », s’est-il défendu.
Mathias Kam
Minute.bf
Bonsoir cher Dr. Ouédraogo, je suis d’avis avec votre analyse sur la situation nationale. Je puis ajouter que la population attend des autorités une position sincère avec ses partenaires pour l’acquisition de matériels adéquats pour l’armée, et aussi des prises de décisions, de communication, sans filtre. Nous devons par ailleurs oublier ce faut debat de réconciliation nationale (il n’y a que les politiciens qui font semblant d’avoir des problèmes de réconciliation et pourtant mangent et boivent ensemble), et donner à la justice une véritable autonomie. Vive la sincérité et des partenariats gagnants pour les autorités, et vive le Burkina Faso.