L’Unité d’action syndicale (UAS) a ouvert, ce mercredi 13 juillet 2022 à Ouagadougou, un atelier de formation des délégués syndicaux et des délégués du personnel du secteur de la sécurité privée et du gardiennage. L’objectif de cette formation est de renforcer les capacités et préparer surtout les futures négociations collectives pour les travailleurs du secteur de la sécurité privée.
Important creuset d’emplois et levier pour assurer la protection des personnes et des biens, le secteur de la sécurité privée et du gardiennage est en plein ascension ces dernières années au Burkina Faso. Mais force est de constater que très peu de sociétés de ce secteur se soucient du bien-être de leurs travailleurs.
D’où la pertinence et la nécessité de cette formation, précise le représentant du Président du Mois des centrales syndicales, Inoussa Nana, par ailleurs superviseur de ladite formation. Selon ce dernier, le secteur de la sécurité privée et du gardiennage est l’un des secteurs où « l’absence de contrat de travail écrit, le non respect du SMIG, l’absence de protection sociale, les traitements arbitraires et discriminatoires des travailleurs, les licenciements intempestifs et abusifs, la précarité de l’emploi » sont monnaie courante. Il estime donc qu’il est impératif de tenter d’organiser ce secteur afin d’offrir aux agents des conditions de vie « sécurisées », car « ce secteur est régi par le Code de travail à travers la loi de 1997, revue en mai 2022 ».
« Besoin de revalorisation salariale des agents de la sécurité privée »
Kattia Paredes Moreno, Spécialiste principale des activités pour les travailleurs et représentant le Bureau international du travail (BIT), pense que dans l’objectif de préparer les futures négociations, il est important que les travailleurs de ce secteur connaissent l’esprit et le contenu des textes. « Afin de bien mener le processus de négociation, il s’agit aussi de renforcer les capacités des responsables syndicaux en matière d’approches, de stratégies pertinentes pour conduire avec succès des actions de négociation et de lobbying/plaidoyer. Finalement le chemin de l’adoption d’une convention collective est long et nécessite que l’on définisse une feuille de route qui mène vers l’adoption de la Convention collective qui assure le travail décent dans le secteur de la sécurité privée et du gardiennage ».
Benao Dieudonné, agent de sécurité dans une société de sécurité de la place, plaide pour « une revalorisation salariale » des agents de sécurité privée. « Cette formation est la bienvenue. Elle va nous permettre de comprendre les textes et aussi nous permettre de dire ce qu’on pense pour qu’on augmente nos salaires », a-t-il déclaré.
Une trentaine de délégués issus des 6 centrales syndicales du Burkina (CGT-B, CSB, CNTB, FO-UNS, ONSL, USTB) prennent part à cet atelier de formation du 13 au 16 juillet 2022, à Ouagadougou.
Mathias Kam
Minute.bf