Voici le point de vue du président du parti le Faso Autrement sur le verdict du procès Sankara et douze de ses compagnons.
La fin du procès sur l’assassinat du Président Thomas SANKARA et douze de ses compagnons, le mercredi 06 avril 2022, après six (6) mois, constitue une véritable délivrance pour le peuple burkinabè et autres défenseurs de la justice à travers le monde. Les Burkinabè ont été pris en otage pendant les 35 dernières années de confrontation permanente, liée aux éventements du 15 octobre 1987 et marquées par une ambiance socio-politique délétère.
Avec la fin du procès, je pense qu’une page, et même qu’un livre sur l’histoire du Burkina Faso s’est refermé.
Sur le verdict, et en attendant un éventuel appel de la part des condamnés, j’estime que c’est une décision de justice et qu’en tant que telle, elle se doit d’être respectée. Mais le constat est que le verdict du tribunal est plus sévère que la réquisition du Parquet et humiliant pour certains condamnés.
On ne peut que considérer que justice a été rendue aux victimes. Mais la question qui se pose, est celle de savoir comment oeuvrer pour que ce verdict réconcilie les Burkinabè au lieu d’augmenter les frustrations, les déceptions, et ainsi approfondir les divisions et la haine entre eux, au vu des réactions et des comportements des uns et des autres qui s’en sont suivis.
Ce verdict de la justice militaire ne doit pas être perçu comme une victoire d’une partie de Burkinabè sur une autre. C’est simplement une victoire de la justice, qui est rendue au nom de tout le peuple.
Toute autre considération, et toute chose égale par ailleurs, pourrait retarder, à mon avis, la réalisation de la réconciliation nationale, une véritable quête du peuple burkinabè pour pouvoir relever les défis du moment, au nombre desquels:
- la lutte contre l’insécurité qui ne recule pas, malgré le changement intervenu le 24 janvier 2022,
- la reconquête intégrale du territoire national,
- le retour des personnes déplacées internes, ainsi que,
- la lutte pour donner de meilleures conditions de vie aux populations dans la souffrance.
C’est pour cela qu’il est souhaitable que les protagonistes tournent définitivement la page et travaillent désormais ensemble pour la construction de la paix, de la stabilité et de la sécurité du Burkina Faso
« Rien n’arrête une idée arrivée à son heure »
Le Président
Dr Ablassé OUEDRAOGO
Commandeur de l’Ordre National
Minute.bf