Ouvert ce 29 janvier 2024 au tribunal de grande instance Ouaga 1, le procès en diffamation opposant la Confédération générale du Travail du Burkina Faso (CGT-B) à l’écrivain Adama Amadé Siguiré a été renvoyé à la date du 26 février 2024, à la demande des avocats de la défense.
Dès l’appel du dossier, les avocats d’Adama Siguiré ont fait trois requêtes au tribunal.
Premièrement, ils ont demandé la jonction des quatre procédures pour lesquelles leur client comparaît, au regard, disent-ils, de la connexité qui existe entre ces citations. « Quand on regarde les faits pour lesquels notre client comparaît, on se rend compte que ce sont les mêmes parties qui sont concernées. Siguiré a donné son point de vue sur un seul événement. Quand vous lisez les écrits sur Facebook, vous remarquerez que tous les autres écrits rejoignent ce seul événement. Tout tourne autour de cet événement. Nous pensons qu’aucune partie dans ce dossier n’a intérêt à ce que ces dossiers soient dissociés », ont-ils justifié leur position. Ils ont cité notamment l’article 321-8 du code pénale qui dispose que lorsque le tribunal est saisi de plusieurs procédures sur un même prévenu, il peut ordonner la jonction de l’ensemble de ces procédures si les faits pour lesquels il est poursuivi ont un lien suffisamment établi.
Deuxième requête, les conseils préalablement constitués aux côtés de M. Siguiré ont demandé au tribunal de recevoir la demande d’avocats étrangers qui souhaitent se joindre au dossier. Ils ont indiqué que des avocats du Mali et du Niger se sont constitués pour défendre la cause d’Adama Siguiré. Troisièmement, ils ont demandé le renvoi du dossier à une date ultérieure pour permettre aux avocats étrangers de prendre connaissance du fond du dossier afin de mieux défendre leur client.
Les avocats de la CGT-B se sont opposés à cette demande de jonction. Ils ont soutenu qu’il n’y a aucune connexité entre les procédures engagées contre Adama Amadé Siguiré. Me Prosper Farama a laissé entendre que les quatre procédures engagées par la CGT-B ciblent des faits bien distincts les uns des autres.
En fin de compte, le tribunal a ordonné la jonction des quatre procédures. Il a aussi accepté la constitution des avocats étrangers venus du Mali et du Niger. Les juges ont, enfin, renvoyé le dossier au 26 février prochain conformément à la demande des avocats de la défense.
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Oumarou KONATE
Minute.bf