Le pont de Boulmiougou, sur la RN1 reliant Ouagadougou à Bobo-Dioulasso, a été débarrassé de ses immondices, ce mercredi 03 janvier 2024, grâce à l’association Être utile, agir Utile.
Le pont de Boulmiougou présente bonne mine depuis le passage de l’association Être utile, agir utile et ses partenaires.
En effet, munis de râteaux, de brouettes et de pelles, Mahamadi Ouédraogo et ses camarades ont initié une activité de salubrité sous ledit pont, qui se trouve sur la RN1.
Tout est parti d’abord d’une interpellation citoyenne qui n’a pas trouvé écho de la part de l’autorité municipale. « D’habitude, nous passons sur le pont de Boulmiougou et quand on voit ce tas d’ordures à l’air libre, ce n’est pas agréable à voir. Ça met en danger le barrage et les populations aquatiques et en même temps, ça dégage une odeur qui dérange les gens. J’avais déjà fait une interpellation citoyenne qui n’a pas eu d’effet. On s’est dit, interpeller, c’est bien, mais agir, c’est encore mieux », a expliqué Mdi Ouédraogo. Ainsi, a-t-il lancé une mobilisation à travers les réseaux sociaux pour obtenir la forte mobilisation du jour, pour nettoyer le pont.
De façon globale, ajoute-t-il, « l’initiative vise à participer au don de soi pour la communauté ; à faire en sorte que nous les jeunes soyons attachés à tout ce qui participe à la préservation de l’environnement et de l’assainissement ».
La noblesse de l’initiative a fini de convaincre l’initiative présidentielle pour le développement communautaire qui a accompagné l’association Être utile, agir utile avec la logistique de la municipalité.
Pour Mawé Tamboué de l’Agence municipale des grands travaux de la Commune de Ouagadougou cette activité « rentre en grande ligne de l’initiative présidentielle pour le développement communautaire lancée lors du Conseil des ministres du 30 août 2023 ». L’initiative, dit-il, est accompagnée par des structures étatiques, dont la Direction Générale de l’entretien routier, la Direction Générale de l’urbanisation, de la viabilisation et de la topographie, le Génie militaire et la commune de Ouagadougou. Des trois composantes de l’initiative présidentielle, l’activité de ce jour, relève de la deuxième qui concerne « la préservation de l’environnement et l’amélioration du cadre de vie ».
Il rassure : « la commune avait déjà pris à bras-le-corps le problème, lorsque l’association nous a approchés pour dire qu’elle avait une opération qui visait à supprimer ce tas d’ordures. On s’est dit pourquoi ne pas les accompagner. C’est pour dire que ce n’est pas que la commune n’avait pas la volonté de le faire, seulement, on a mis nos efforts ensemble pour le faire ».
Pour M. Tamboué, ce ne sont pas les riverains qui jettent les ordures sous le pont de Boulmiougou. « Ça vient de très loin », est-il convaincu. Mais il rassure qu’après ce nettoyage, alors qu’il y a des sensibilisations sur la veille citoyenne, la mairie va continuer de former les riverains sur comment préserver cet espace. Autre action, il a évoqué l’implantation de panneaux d’interdiction de jeter des ordures, la mise à disposition de bacs à des endroits précis, le tout couronné d’une fréquence d’enlèvement des ordures.
L’activité de salubrité a également été accompagnée par l’ambassade de France au Burkina Faso. Saluant l’initiative de l’association Être utile, agir utile, Guillaume Reisacher, deuxième conseiller, Conseiller politique et presse à l’ambassade de France a soutenu : « quand on voit les déchets, les difficultés que donnent les ordures, on a envie de donner son temps, d’apporter sa petite contribution et de participer pour que, tous, collectivement, on puisse avoir une ville à Ouagadougou qui soit propre, assainie, propre. Et en ce jour férié, c’est le moment d’apporter sa pierre à édifice ».
Sur comment endiguer le phénomène, M. Reisacher pense à la sensibilisation. « Il faut une sensibilisation à une prise de conscience », a-t-il souligné avant de faire remarquer : « c’est assez drôle, parce qu’on est en train de nettoyer et on voit en même temps des gens qui travaillent, forcément, ils ont soif, ils prennent des sachets d’eau et ils jettent directement ces sachets d’eau qu’ils prennent dans les tas d’ordures. C’est la preuve que ça nécessite une sensibilisation, pour dire que les déchets se jettent dans les poubelles, les décharges, mais pas directement au bord de la voie. C’est petit à petit, ce travail de sensibilisation qui va permettre qu’on n’ait plus besoin de faire ces opérations et qu’on ait une ville au quotidien qui soit propre ».
En attendant, pour le président de l’association Être utile, agir utile, « c’est peut-être une goutte d’eau dans la mer. Mais nous, on estime qu’on a fait notre part. À chacun de faire sa part. On est dans un pays où chacun a ses responsabilités ». Alors, a-t-il lancé : « que chacun fasse son travail là où il est, c’est la seule manière de participer véritablement au développement de notre pays (…) soyons des VDP de l’assainissement, des VDP de la propreté, faisons en sorte que notre pays se porte bien en matière d’environnement et de climat ».
Avec le soutien des partenaires, Mdi Ouedraogo et ses camarades ont pu avoir un repas communautaire et du rafraîchissement pour les participants.
Pour information, cette initiative de salubrité n’est pas la première de l’association Être utile, agir utile. Mieux, les initiateurs n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin. Ils entendent continuer les opérations de salubrité dans d’autres endroits où le besoin se fera sentir.
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Franck Michaël KOLA
Minute.bf