L’association Women Environmental Programme Burkina (WEP Burkina) s’est activement engagée pour renforcer l’autonomisation des femmes rurales. À travers ses programmes, WEP Burkina entend doter les femmes agricultrices de compétences nécessaires pour devenir des leaders et des actrices de changement dans leurs communautés. Pour ce faire, elle tient un atelier de renforcement de capacités d’une cinquantaine de femmes de la commune de Koudougou, dans la région du Centre-ouest, du 16 au 18 octobre 2024.
L’agriculture occupe une place de choix parmi les secteurs d’activités au Burkina Faso. Elle est même considérée comme le secteur clé du développement économique. La production agricole constitue la principale source de revenus des femmes agricultrices, leur permettant de répondre à leurs besoins sociaux de base. Actrices de premier plan dans la production, la transformation et la commercialisation des produits agricoles et forestiers non-ligneux, les femmes participent de façon significative à la lutte contre la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition.
Ce constat est d’autant plus vrai que, selon les données officielles du ministère de l’agriculture, « les femmes représentent plus de la moitié de la population agricole et fournissent 80% de la production alimentaire ». Pourtant, en dépit de cette forte implication, les femmes sont confrontées à d’énormes contraintes qui ne leur permettent pas d’accroitre leur production et leur productivité, a souligné Tandaogo Kaboré, Chef de service provincial du foncier rural. À l’en croire, la question de l’accès à la terre, à la sécurisation foncière et du leadership demeurent des préoccupations majeures pour les femmes. « La terre, ce bien précieux relève encore de l’utopie pour la majorité des femmes dans la mesure où elles ne jouissent que du droit d’usufruit étant donné qu’elles ne sont pas propriétaires. Les femmes ont tendance à être plus pénalisées que les hommes dans l’accès à la terre à cause de certaines pratiques discriminatoires », a-t-il déploré.
C’est là qu’intervient l’association Women Environmental Programme Burkina (WEP Burkina) pour renforcer les capacités des femmes agricultrices en leadership et plaidoyer sur le foncier.
WEP Burkina, un acteur clé de l’autonomisation des femmes
Pour Adiza Lamien/Ouando, membre du Conseil d’administration de WEP Burkina, à travers cette formation, il s’agit d’améliorer les capacités des femmes agricultrices afin d’accroitre leurs capacités managériales et leur accès aux ressources productives. Aussi, les participantes seront-elles outillées sur la thématique du leadership ; sur la technique de plaidoyer sur le foncier et l’élaboration d’une note de plaidoyer.
Mme Lamien/Ouando a, en outre, indiqué que cet atelier permettra d’échanger sur les difficultés que rencontrent les femmes agricultrices en matière de leadership et d’accès au foncier, et de dégager des pistes de solutions pour une pleine participation des femmes à la vie organisationnelle, professionnelle et à assurer à tous les niveaux de responsabilité.
L’atelier servira, également, de cadre d’échanges sur des solutions clés pour assurer la sécurisation foncière de ces agricultrices, chevilles ouvrières de l’exploitation agricole.
Comme résultats attendus, « les femmes de la commune de Koudougou sont renforcées en leadership ; elles seront renforcées en techniques de plaidoyer sur le foncier et des plaidoyers sont formulés en vue de l’élaboration d’une note de plaidoyer », a soutenu Adiza Lamien/Ouando.
Le foncier, un enjeu de pouvoir pour les femmes rurales
Cette formation aura comme autre avantage d’équiper les femmes à mieux comprendre les enjeux liés au foncier, les lois en vigueur et les mécanismes de revendication de leurs droits.
C’est du reste, l’attente de Constantine Bationo à cette formation. « Nous avons des terres cultivables, mais il nous manque des rudiments pour avoir le plein droit sur nos propretés. Je m’attends à ce que cette formation renforce mes capacités de sortes à me permettre de défendre mes intérêts. Je crois que cette formation va me permettre d’être plus confiante et déterminée à améliorer ma situation et celle des autres femmes de ma communauté », est convaincue Constantine Bationo.
Il convient de préciser que cette formation s’inscrit dans le cadre du « Projet de promotion d’une réponse verte pour améliorer la résilience des communautés vulnérables au changement climatique au Burkina Faso », mis en œuvre par l’association WEP Burkina en partenariat avec Christian Aid Burkina. Le projet comprend trois volets que sont la résilience et agroécologie, les énergies renouvelables et le plaidoyer. Il s’étale sur une durée de trois ans et prévoit de toucher plusieurs régions, dont le Centre, le Centre-Ouest et le Plateau-Central, pour la première phase pilote.
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Mathias Kam
Minute.bf