Suite au mouvement d’humeur des employés de la Société burkinabè de Filières alimentaires (SBFA) le lundi 8 février 2021, l’administration de la société par la voix de son Administrateur général (AD), Christian Niamien a organisé une conférence de presse pour donner sa version des faits. C’était le vendredi 12 février 2021 à Ouagadougou, au siège de l’entreprise spécialisée dans la production et la commercialisation « d’eau pure, d’eau aromatisée et de jus naturels », sous la marque Barajii.
La rupture de l’arôme fraise, une des matières premières entrant dans la production de la société SBFA avait conduit ses employés à manifester pour exprimer leur « mécontentement ». Cette situation, Christian Niamien l’a justifiée par le fait que les « commandes préalablement engagées à bonne date ont été sujettes à des retards et perturbations des transports maritimes et aériens du fait de la pandémie du Covid-19 ».
De l’indisponibilité du produit aux « désagréments d’approvisionnement sur l’ensemble du territoire » auprès des grossistes, semi-grossistes et détaillants, le manque du produit a entrainé « un ralentissement des activités internes de la société et ceux des partenaires commerciaux », reconnait M. Niamien. « Bien évidemment, nous avons enregistré une baisse de nos ventes et nos partenaires en ont été surtout impactés », déplore-t-il, avant de rassurer que l’entreprise a pris des dispositions pour s’assurer « d’un stock de sécurité conséquent pour l’année 2021, renforcé par des commandes régulières ». Par ailleurs, M. Niamien a précisé que grâce aux efforts supplémentaires de la SBFA, l’arôme est de nouveau disponible et « la production a bel et bien redémarré ce 9 février ».
Quid du licenciement des employés ?
Sur la question des licenciements dénoncés par ses employés au cours de la manifestation du 8 février, la SBFA parle de la nécessité d’aller à une « restructuration interne ». En effet, l’entreprise dit faire face à « des difficultés financières assez conséquentes » depuis plus de 3 ans maintenant. Cette situation est la résultante de « la baisse des ventes » à cause de la « crise sécuritaire exacerbée, des années de fortes pluviométries ». « Pire, le contexte du Covid-19 a freiné notre élan de croissance sur l’exercice 2020 », regrette Christian Niamien qui précise pourtant qu’au même moment, les charges structurelles de l’entreprise « se sont maintenues à un niveau relativement élevé ».
C’est alors que la SBFA dit vouloir procéder à « une restructuration interne » à travers un « plan de sauvetage » de concert avec ses partenaires sociaux, pour éviter la catastrophe à l’entreprise. Ainsi, « en plus d’un plan de relance des ventes et la réduction des charges opérationnelles », la SBFA a entrepris « une restructuration passant par un processus de licenciement pour motif économique », en restant conforme aux encadrements de l’inspection du travail et à la loi, selon M. Niamien.
Concrètement, à en croire l’AG de la SBFA, le plan de restructuration va faire passer l’effectif des permanents de 240 à 170 personnes. Mais il précise que les 96% des permanents soient 230 des 240 « continueront à travailler pour Barajii ». Quant aux employés journaliers, ils seront pris en charge par « une gestion externe », a indiqué M. Niamien qui poursuit que cela se passera en accord avec des « prestataires de services » qui leur offriront « plus d’opportunités, d’expériences et de formations ». Soucieuse du sort de ses employés, « 100% de l’effectif des journaliers continueront à travailler à la SBFA. Ils ne seront donc pas dans la rue », promet Christian Niamien avant de conclure : « personne ne sera privé de ses droits légaux car nous travaillons en collaboration avec les partenaires sociaux internes et étatiques selon la législation en vigueur ».
En rappel, le lundi 8 février dernier, les employés de la SBFA manifestaient contre les menaces de licenciements dans l’entreprise tout en pointant du doigt la gestion de leur AD dont ils réclamaient la démission.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf