Face à la presse ce mardi 21 juin 2022 à Ouagadougou, les militaires, gendarmes et policiers radiés suite aux mutineries de 2011 ont réaffirmé leur désir de monter au front afin de combattre le terrorisme.
Ils sont au nombre de 778 et ils s’estiment « jeunes et valides». Eux, ce sont les militaires, gendarmes et policiers évincés des rangs de l’armée et de la police en 2011, suite aux mutineries. Aujourd’hui et pour la énième fois, ils demandent à être réintégrés et surtout à aller au front de la lutte antiterrorisme.
« Nous souhaitons une réintégration des radiés au nom de la réconciliation nationale. Nous insistons pour aller au front. Si nous insistons, c’est parce que nous aimons notre pays. La guerre est un art, nous avons les aptitudes et les connaissances requises en la matière», a plaidé Francis Kinané, un des conférenciers.
Tout en demandant une fois de plus «pardon» au peuple burkinabè, ces victimes des événements de 2011 continuent de clamer leur innocence face aux décisions de la hiérarchie de l’époque. À une certaine période, « on a pensé à nous faire déposer à la MACO (Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou, ndlr) ou à la MACA (Maison d’arrêt et de correction des armées, ndlr). Là, ils vont nous juger et si on a fauté qu’ils nous condamnent », a confié M. Kinané.
Ils réfutent également certaines « accusations » tendant à faire croire souvent que ce sont les militaires radiés qui sont derrière certains actes de grand banditisme. « Nous avons toujours appelé nos éléments à rester dignes. Là, un jour le peuple va savoir que c’est à cause d’un fauteuil qu’on nous a sacrifiés », avance à ce niveau Tieba Farma. Les conférenciers promettent maintenant attaquer toute personne qui s’adonnerait encore à ces types « d’allégations » devant les juridictions.
En ce qui concerne le soutien de l’État sur proposition du haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), les radiés révèlent qu’une dizaine de leurs camardes n’ont rien reçu. Un soutien qu’ils ont même souhaité ne pas prendre, mais « vu qu’on galérait, on a bondi sur les sous », regrette Tieba Farma.
Pour rappel, le HCRUN avait proposé le versement de la somme de 1 500 000 F aux radiés reconnus coupables devant les juridictions, 3 500 000 F pour les radiés acquittés et relaxés. L’institution qui avait la charge de la réconciliation nationale au Burkina Faso avait aussi promis des formations professionnelles pour la réinsertion des radiés avant de clore définitivement le dossier en 2021. Une offre que les intéressés avaient jugé « insuffisante ».
Mouni Ouédraogo
Minute.bf