Pour avoir porté des coups et blessures volontaires sur sa sœur aînée, le prévenu AD, père d’un enfant, a été condamné à 3 mois ferme de prison. C’est le verdict du dossier jugé, le vendredi 17 mai 2024 au Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga 1.
AD, âgé de 33 ans, va rester pour les 3 prochains mois à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). En effet, le prévenu comparaissait pour des faits portant sur des coups et blessures volontaires sur sa sœur aînée, lui causant une incapacité de travail de 72 heures.
Les faits se sont déroulés dans la nuit du 1er avril 2024 aux environs de 20 heures. « Je sortais pour me soulager quand je l’ai trouvé (sa sœur, ndlr) en pleurs. Elle m’a dit qu’elle n’en peut plus avec moi. Et que je la maltraite. Je lui ai dit, je ne t’ai rien fait pour que tu m’accuses. C’est là qu’elle a commencé à me violenter. Donc j’ai pris mes chaussures pour la taper », a avoué le prévenu à la barre, plaidant coupable.
Dans l’autre version, la victime VA, a révélé une toute autre version. « Le lundi de Pâques, je suis allée en famille. Je suis rentrée autour de 20 heures. Arrivée à la maison, j’ai senti une forte odeur de cigarette. Je lui ai alors demandé la provenance de l’odeur et il a commencé à m’insulter. Je lui ai demandé pourquoi ces injures. C’est après ça qu’il a commencé à crier sur moi et à me battre. Et ce n’est pas la première fois qu’il le fait », a-t-elle nuancé à la barre.
Revenu à la barre, le prévenu AD affirme que sa sœur avait une mauvaise attitude à son égard. « Depuis que je suis au chômage, elle me traite comme un enfant dans la maison. Elle a des attitudes qui ne sont pas ça. C’est moi, je fais tout à la maison, nettoyage, laver les enfants, etc. », s’est-il défendu, arguant qu’il ne fume pas la drogue, comme pressenti par le parquet.
Mais pour le ministère public, à vue d’œil, on sait directement que le prévenu est un acolyte des stupéfiants. « Elle vous a fait quoi ? Elle qui sort travailler pour vous nourrir. Vous voulez humilier votre sœur, c’est ça ? », a questionné le parquet, sans réponse du prévenu.
Poursuivant dans ses réquisitions, le ministère public a requis contre le prévenu un emprisonnement de 12 mois, dont 6 ferme et une amende de 500 000 F CFA assortie de sursis.
Victime, la sœur du prévenu AD, n’a rien demandé pour son dédommagement.
Le Tribunal, après avoir délibéré conformément à la loi, et statuant publiquement, contradictoirement en matière correctionnelle et en premier ressort, a déclaré AD coupable des faits à lui reprochés. En répression, les juges ont condamné le prévenu à 3 mois de prison et 250 000 F CFA, le tout ferme. Le tribunal a en outre condamné le prévenu aux dépens.
Conformément à la loi en vigueur, le prévenu AD dispose de 15 jours pour faire appel de cette décision.
Mathias Kam
Minute.bf
Hum notre société va tout droit au mur