Le Mouvement pour la Renaissance du Burkina (MRB) de Monique Yéli Kam a tenu une conférence de presse ce 17 juin 2022 à Ouagadougou. L’objectif de cette conférence est de livrer un message d’interpellation au président du Faso. Elle s’est dite déçue de la gestion de Paul Henri Sandaogo Damiba
« Depuis le 24 janvier 2022 à ce jour la situation de notre pays ne s’est pas améliorée. Elle s’est même compliquée avec plus d’attaques avec des déplacés internes plus encore la vie chère », note Yéli Kam. « Damiba, avez-vous fait votre bilan ? » interroge Yéli Kam avant de déclarer : « le bilan que vous nous avez fait constater est tristement célèbre. Votre régime brille par son caractère partisan et politique. Vous avez contourné les lois et les règlements de notre pays. »
Elle poursuit ses salves contre les nouvelles autorités : « le président de la transition (Paul Henri Sandaogo Damiba, NDLR) ne s’est point illustré en chef de guerre, en ne tenant pas un conseil de sécurité par semaine ». Aussi, elle n’a pas manqué d’interpeler le président en lui faisant savoir : « c’est sur le champ de guerre que le peuple vous attend. Aucune autre excuse ne saurait être encore utilisée par vous pour justifier votre inefficacité. »
Elle dit d’ailleurs être déçue d’avoir applaudi trop tôt la prise du pouvoir par les militaires du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) le 24 janvier 2022 avec à leur tête Paul-Henri Sandaogo Damiba. « Sincèrement je me repens aujourd’hui d’avoir applaudi le MPSR. J’ai le cœur meurtri de constater que ce ne sont que des corps habillés. (…) Dans l’armée ce sont des corps habillés. Jusqu’à présent ce sont des corps qui ont mis des tenues militaires, car le corps des soldats et civils continuent de se vider de leur âmes. Ils nous doivent des explications. Damiba et ses hommes doivent faire la guerre et nous ramener la paix. Nous avons un gouvernement militaire qui a dit qu’il peut. S’il peut il doit le faire où se rendre comme le dit le jargon militaire », a-t-elle soutenu.
Au regard de ce constat de cette gestion qui l’offusque, elle finit par demander des comptes à Damiba. Pour elle, « Damiba nous doit des comptes ». D’ailleurs indique-t-elle, « sous quinzaine il doit nous expliquer le nombre de morts et de déplacés internes. Il doit nous expliquer tous les détournements de camions de marchandises. »
Elle termine en rappelant : « Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, il n’est point besoin de vous rappeler qu’un militaire au pouvoir est une révolution. Il n’y a pas de volonté réelle de changement de votre part. Je vous appelle à rompre la continuité et à faire la révolution. »
Minute.bf