Le ministre en charge de la santé, Jean-Claude Lucien Kargougou est face aux membres de l’Assemblée législative de Transition (ALT), ce vendredi 10 janvier 2023, pour répondre aux questions des parlementaires relativement à la question du centre de radiothérapie de Bogodogo. Il a annoncé une probable réouverture du centre pour courant mars 2023.
Inauguré officiellement le 09 avril 2021, le centre de radiothérapie de Bogodogo a ouvert ses portes le 1er juin 2021. Cependant, après huit (08) mois de fonctionnement, le Centre a refermé ses portes en fin janvier 2022, en raison de dysfonctionnements. Face aux députés de l’ALT, ce vendredi, et sur une question de l’honorable Tiendrebéogo Marie-Angel Kalenzaga, le ministre de la santé, Jean Claude Lucien Kargougou, a promis sa réouverture pour courant mars 2023.
A en croire le ministre, les raisons qui ont prévalu à la fermeture du centre se situent notamment au niveau de pannes successives survenues en fin janvier 2022 sur l’accélérateur de marque « Halcyon », appareil principal pour les séances de radiothérapie, et de scanner de dosimétrie. Cela a coïncidé, dit-il, avec le départ brusque du personnel d’appui marocain consécutif à l’avènement du MPSR I. Tout cela a conduit progressivement à l’arrêt des séances de radiothérapie pour les malades enrôlés.
En l’absence du personnel marocain d’appui, a expliqué le ministre, le statut du Centre n’étant pas encore défini depuis l’ouverture, des problèmes supplémentaires liés au traitement salarial et indemnitaire du personnel local se sont posés.
« Pour parer au plus urgent et rouvrir dans des meilleurs délais le Centre, nous avons opté en juillet 2022, pour un rattachement au CHU de Bogodogo qui est un Etablissement public de santé », a expliqué le patron du départ de la santé. Il a aussi indiqué qu’un comité a été mis en place pour proposer les modalités de ce rattachement et que le conseil d’administration a autorisé la création d’un service de radiothérapie au sein du CHU par délibération, en sa séance du 23 décembre 2022. « Le Centre, est donc à présent un service du CHU de Bogodogo », a-t-il répondu, assurant que désormais le centre de radiothérapie a un statut, celui d’un service du CHU de Bogodogo. Dans les jours à venir, dit-il, il sera désigné un chef de service du centre par le directeur du centre.
Pour diligenter la réouverture du Centre, le ministre a confié qu’un certain nombre d’actions ont été entreprises notamment « la contractualisation avec des spécialistes seniors étrangers pour une bonne prise en main de la gestion des traitements, du fonctionnement et de la maintenance adéquate des appareils ; la contractualisation avec une entreprise marocaine pour la maintenance des équipements du Centre ». Il a aussi ajouté que des contrats sont en négociation à cet effet et devraient être signés dans les prochaines semaines avec l’accompagnement d’un partenaire financier.
« Si toutes ces conditions sont réunies, I’ARSN pourra autoriser de nouveau l’utilisation des équipements de radiothérapie. Le Centre pourra alors rouvrir ses portes aux patients pour la radiothérapie courant mars 2023 », a-t-il conclu tout en soulignant qu’en attendant la réouverture, une rallonge budgétaire a été obtenue pour l’évacuation des patients enrôlés du Centre à l’extérieur du pays pour poursuivre leurs séances de radiothérapie.
Par ailleurs, il a confié que des démarches sont en cours via le Ministère en charge des Affaires étrangères pour la reprendre contact avec le Fonds Qatari pour le développement afin de réaffirmer la volonté du Burkina Faso à poursuivre avec les autorités qatari, la coopération dans le cadre de ce centre de radiothérapie. « L’aboutissement de ces démarches avec le Qatar permettra la mise à disposition du personnel étranger senior pour accompagner les ressources humaines locales et la prise en charge de la maintenance du Centre pour au moins trois (03) ans », a laissé entendre Monsieur Kargougou.
Pour rappel, le centre de radiothérapie de Bogodogo a été construit avec l’appui technique et financier du Royaume du Qatar. Il a été financé à environ huit (08) milliards de francs CFA après signature d’un accord en date du 21 décembre 2017 entre le Directeur Général du Fonds Qatari pour le Développement (QFD) et le Ministre de l’économie et des Finances de l’époque. A titre de contrepartie, le Burkina Faso a fourni le site du centre situé dans l’enceinte du CHU de Bogodogo conformément à l’accord.
Soulignons que le cancer occupe le troisième rang après les pathologies infectieuses et cardiovasculaires enregistrées au Burkina Faso, dans les hôpitaux avec 12 045 nouveaux cas notifiés en 2020, dont 8 695 décès, soit 72,19% (selon les statistiques de GLOBOCAN 2020). Cette maladie absorbe par ailleurs, plus de 60% du budget de I’Etat alloué aux évacuations sanitaires vers l’extérieur.
Oumarou KONATE
Minute.bf
