A l’occasion de la 112ème session de la Conférence internationale du travail à Genève, le Ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié, a denoncé le « mutisme » de la communauté internationale face au terrorisme qui sévit au Sahel.
Ouvrant son discours, le Chef de la délégation burkinabè à Genève a d’abord rappelé les valeurs qui ont milité en faveur de l’adhésion du Burkina Faso a l’organisation internationale du travail (OIT) en 1960. Des valeurs, fondées notamment sur la justice sociale et la paix. « C’est par foi en ces principes et valeurs de solidarité, de justice sociale et de paix édictés que le Burkina Faso a adhéré de façon souveraine à l’OIT le 21 novembre 1960. De cette date à ce jour, il a ratifié 44 Conventions », a rappelé Bassolma Bazié.
Il a dénoncé le mutisme de la Communauté internationale face à la crise sécuritaire que connaissent les Etats du sahel et plus particulièrement le Burkina Faso, depuis maintenant plusieurs années. « Depuis 2015, une guerre de prédation baptisée terrorisme lui est lâchement imposée pour mieux piller ses richesses. Face au mutisme presque général de la communauté internationale frisant l’insensibilité, voire la complicité de certains Etats, et ayant davantage compris et retenu que la survie, la stabilité, l’épanouissement et le progrès social véritable d’un pays ne découleront pas de tonnages de Conventions ratifiées, encore moins d’une présence artificielle dans une foison d’organisations, le Peuple burkinabè s’est résolument engagé et est déterminé dans une lutte en y consentant les sacrifices à la hauteur du défi historique qui est la conquête de sa souveraineté pleine et entière », a fustigé le Chef de la délégation burkinabè à Genève.
Il a félicité le Directeur Général du Bureau International du Travail pour son Rapport intitulé « Vers un nouveau contrat social » qui est, selon lui, non seulement interpellateur, mais aussi et surtout, qui confirme la vision du Burkina Faso. « Encore faudrait-il que cela soit compris et vécu dans les faits par les dirigeants du monde en général, et surtout, ceux africains que nous sommes ; car, ce sont encore malheureusement parmi nous dirigeants africains, que certains semblent toujours mal assimiler et assumer les leçons de l’histoire sur la traite négrière, l’esclavage, la colonisation et le néocolonialisme, en continuant de se faire l’illusion suicidaire sur une condescendance d’un maître prétendant les affranchir », a-t-il déclaré, invitant les premiers responsables de l’OIT à s’assumer « dans le sens plein des valeurs humaines anoblissantes notamment la dignité, l’intégrité et l’honneur », si elle veut survivre.
Bassolma Bazié a informé les participants que le Peuple Burkinabè a conçu son contrat social prioritaire qui est en cours de mise en œuvre et décliné dans le Plan d’Action pour la Stabilisation et le Développement (PASD). Ce contrat social est articulé entre autres autour de « la sécurisation de l’ensemble du territoire national ; la réponse urgente, efficace et efficiente à la crise humanitaire ; la promotion de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption ; l’engagement des réformes politiques, administratives et institutionnelles en vue de renforcer la culture démocratique et consolider l’Etat de droit ; la réconciliation nationale et la cohésion sociale et l’organisation d’élections libres, transparentes et inclusives », a fait savoir le ministre d’Etat.
Et de marteler : « C’est désormais et uniquement dans ce sens de conquête de notre souveraineté que les ratifications de Conventions, leur mise en œuvre et notre présence dans des Organisations seront soumises à la décision souveraine du Peuple et non pour complaire ou plaire à qui que ce soit ».
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