mercredi 4 décembre 2024
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Sahel: 220 soldats français viendront en renfort à Barkhane dans la lutte contre le terrorisme

Les présidents du G5 Sahel ont été reçus à Pau par le président français ce 13 janvier 2020. Ils étaient appelés à venir « clarifier leur position sur la présence des forces militaires françaises dans le Sahel ».

« La France est au sahel en guerre contre des groupes armés terroristes qui frappent les populations (…). Notre présence a aussi pour but de permettre aux états sahéliens d’assumer leur pleine souveraineté… », a rappelé Emmanuel Macron, président Français, qui confie qu’à travers la déclaration agréée au cours de cette rencontre à Pau, « les chefs d’Etat du G5 Sahel ont exprimé leur souhait de la poursuite de l’engagement de la France à travers Barkhane, de nos forces d’engagement, de la présence européenne et de tous les alliés dans le cadre de la coalition » des différentes forces dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

A cette rencontre de « clarification de position sur la présence des troupes françaises au Sahel », à Pau ce 13 janvier 2020, les chefs d’État du G5 Sahel ont exprimé leur souhait de la poursuite de l’engagement de Paris. Un changement de stratégie sera opérée dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, à en croire M. Macron. Il sera donc mis en place « une coalition militaire avec un commandement conjoint entre la force Barkhane et les forces conjointes du G5 Sahel en concentrant les efforts » sur le fuseau centre Burkina-Mali-Niger.

« Discours indignes…« 

Ainsi, « 220 militaires français viendront gonfler les troupes » déjà sur le terrain en vue de lutter efficacement contre le groupe État islamique au Sahel, a annoncé Emmanuel Macron. Aussi, une grande coalition pour le sahel sera lancée pour plus d’efficacité de cette lutte.

« À chaque fois qu’un État demandera à l’armée française de ne plus être là, nous quitterons », jure le président français, pour qui, le seul intérêt de son pays au Sahel, est la lutte contre le terrorisme, la stabilité et la souveraineté des Etats. « J’entends beaucoup de chose sur les réseaux et dans les déclarations. J’entends beaucoup de gens dans les pays qui disent du n’importe quoi. Demandez-vous par qui ils sont payés. Demandez-vous quels intérêts ils servent. J’ai mon idée. Que ces gens là disent qui se fait tuer pour leurs enfants. Moi je sais qui est tombé pour la sécurité des Maliens et des Maliennes, des Nigériens, des Burkinabè. Ce sont les soldats français… Les discours que j’ai pu entendre ces dernières semaines sont indignes et ils sont combattus avec beaucoup de fermeté par vos dirigeants et je vous remercie », s’offusque Emmanuel Macron.

« Ces discours sont indignes parce qu’ils servent aussi d’autres intérêts. Soit ils servent les intérêts de groupements terroristes qui voudraient voir plus puissant dans votre pays. Soit ils servent les intérêts d’autres puissances étrangères qui veulent simplement voir les Européens plus loin parce qu’ils ont des agendas de mercenaires. Nous n’avons pas cet agenda. L’armée française est là pour la sécurité et la stabilité. Nous n’avons pas d’autres intérêts », soutient Emmanuel Macron.

Pour rendre cette coalition pour le Sahel « beaucoup plus opérationnelle », une conférence sur le sahel est également prévue le 26 mars à Bruxelles.

Les quatre piliers du G5 Sahel pour gagner la lutte contre le terrorisme

Le président en exercice du G5 Sahel, Roch Marc Christian Kaboré, a cité quatre piliers qui permettront à la coalition engagée dans la lutte contre le terrorisme au Sahel de gagner la guerre. « Aujourd’hui plus que jamais, le constat est que les résultats que nous engrangeons, malgré les efforts que nous conjuguons, sont en deçà des attentes des populations qui éprouvent des difficultés majeures. C’est pour cela que nous avons convenu de rediscuter des dispositifs et de définir les piliers sur lesquels nous allons fonder les futures actions », a soutenu le président Roch Marc Christian Kaboré.

Le premier pilier, à l’entendre, est la nécessité de coordonner l’ensemble des actions des différentes forces sur le terrain et concentrer ces actions sur le fuseau centre. « Nous avons constaté que depuis un certain temps, c’est au niveau du fuseau centre Burkina-Mali-Niger qu’il y a les attaques les plus atroces », a fait noter le président Kaboré, ajoutant que l’un des éléments essentiels de ces attaques, c’est l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS). « C’est pour cela que nous avons privilégié de mener le combat contre l’EIGS », explique-t-il. Toutefois, poursuit le président, la garde ne sera pas baissée contre les autres groupes terroristes. Tous seront combattus.

Le deuxième pilier renvoie à la nécessité de renforcer les capacités des différentes armées nationales et de les doter des moyens qui leur permettent d’assurer le type de combat asymétrique que les pays du Sahel doivent mener sur le terrain. « De ce point de vue, le renseignement, le partage de renseignement reste la clé de voûte de succès de nos combats sur le terrain », a dit le président en exercice du G5 Sahel qui pense que « de ce point de vue, nous devons accentuer nos efforts pour consolider la recherche de renseignement et de partage ».

Le troisième pilier, c’est de faire en sorte que les pays du Sahel puissent restaurer l’autorité de l’Etat, de sorte à ce que « nous puissions faire en sorte que les populations déplacées retournent sur le terrain, faire en sorte que nous puissions rouvrir les écoles, les centres de santés, permettre aux populations d’accéder aux centres de santé primaires », a indiqué Roch Kaboré

Le quatrième pilier, c’est de travailler au développement à travers le programme du Partenariat pour la sécurité, la stabilité au Sahel (P3S) déjà lancé. Ce programme va travailler sur le point du plan d’investissement prioritaire du G5 Sahel et de plan d’urgence déjà discuté à Nouakchott. « Intention de mobilisation de ressource faite, il faut alors travailler à ce que les décaissements puissent se faire et que ce projet puisse être mis en oeuvre », a rappelé le président Kaboré.

« Il nous faut des résultats probants rapides parce que nous jouons la crédibilité de chaque pays ici présent et la crédibilité de la coalition de façon générale, parce qu’il peut y avoir le sentiment qui ressort que nous ne sommes pas capables de pouvoir gérer le défi que nous avons en face », a conclu Roch Marc Kaboré.

Armand Kinda

Minute.bf

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