vendredi 13 décembre 2024
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Respect des droits humains : Le Premier ministre Kyelem de Tambela fustige « l’hypocrisie » des occidentaux

Le Premier ministre, Dr Appolinaire Kyelem de Tambela, a fustigé ce lundi 06 mai 2024, « l’hypocrisie des occidentaux » par rapport à la question du respect des droits de l’homme » en Afrique. C’était au cours de la traditionnelle cérémonie de montée des couleurs à la Primature.

Selon Dr Tambela, les droits humains sont devenus aujourd’hui, un « instrument de contrôle des sociétés du Tiers-Monde » au service de l’Occident. « Ils permettent à l’Occident d’avoir la garantie que ses valets locaux, dont certains sont directement financés par l’Occident, d’autres indirectement par des procédures détournées, auront toutes les latitudes pour mener dans nos pays leurs activités subversives à son profit. Lesquelles activités ont pour finalité d’infiltrer les appareils d’État et d’affaiblir nos États au profit de l’Occident », a-t-il déclaré.

Il a rappelé que l’Afrique n’a pas eu besoin de l’arrivée des colonisateurs pour respecter les droits de l’homme. Pour lui, si les droits de l’Homme étaient méconnus en Afrique, les Européens ne seraient pas venus trouver des royaumes et des sociétés organisés avec de « brillantes » civilisations. « L’art africain précolonial a ébloui le colonisateur au point qu’il a pillé les œuvres d’art pour garnir ces musées et les salons des aristocrates et des bourgeois. Sans une organisation sociale élaborée, dans le respect des droits de chaque catégorie sociale, un tel résultat n’aurait pu être atteint » a-t-il renchéri.

Il a invité les pays occidentaux à plus se préoccuper des droits les plus fondamentaux qui, dit-il, ne sont même pas encore satisfaits dans les pays africains. « Les droits de l’Homme consistent d’abord à donner à manger aux populations, à les soigner, à les instruire, à les loger décemment. L’Occident ne voit pas ces droits à satisfaire dans nos pays, alors même qu’il jette régulièrement à la poubelle sa surproduction agricole et industrielle, rien que pour maintenir élevés les prix de ses produits. Ce qui le préoccupe, c’est uniquement l’assurance que ses éléments infiltrés dans nos sociétés peuvent poursuivre leur travail d’agitation et de sape à son profit en toute impunité », a-t-il martelé.

Il a dénoncé « l’hypocrisie » des Occidentaux qui consiste à passer sous silence les violations des droits humains commises chez eux et par eux, et à condamner celles qui ont lieu sur le continent africain. « Chacun sait qu’aux États-Unis, toute personne présumée être une menace pour la sécurité nationale est éliminée sans autre forme de procès. Personne ne parlera de violation des droits de l’Homme. Partout dans le monde, les États-Unis se donnent le droit de tuer ou d’intervenir dès lors qu’ils estiment cela nécessaire pour leurs intérêts. On peut rappeler ici les cas du Panama et de Haïti, mais aussi ceux de Cuba en 1901 et en 1961. Sans oublier le Vietnam, l’Iran en 1980, l’Irak, et l’Afghanistan plus récemment. La France n’est pas en reste, elle qui a commandité et continue de commanditer des coups d’État en Afrique, principalement en Afrique francophone, sans aucun égard pour les pertes en vies humaines. Sans oublier son soutien au terrorisme au Sahel qui a fait des milliers de victimes, et qui continue d’endeuiller nos populations. En France même, l’on a vu comment en novembre-décembre 2018 les “Gilets jaunes” ont été réprimés. Toujours en France, à la suite du meurtre par la police du jeune Nahel en 2023, le petit peuple de France s’est soulevé. Il fut violemment réprimé, avec des scènes de tortures dignes d’un autre âge. Comme il s’agit de la France, personne n’a élevé la moindre protestation. Personne n’a parlé de violations des droits de l’Homme. Même dans nos propres pays, les médias déjà conditionnés, n’y ont pas vu de violations des droits de l’Homme », a fustigé le premier ministre burkinabè.

Renchérissant ses propos, il a affirmé : « Dans nos pays, surtout dans les pays sous contrôle de l’Occident, et plus particulièrement sous contrôle de la France, les régimes en place peuvent assassiner, torturer, on ne parlera jamais de violation des droits de l’Homme. En Guinée, en Côte d’Ivoire, au Sénégal des citoyens qui manifestaient contre les troisièmes mandats anticonstitutionnels ont été massacrés avec la bénédiction de l’Occident. Plus récemment encore, des opposants ont été massacrés au Tchad à plusieurs reprises, sans que l’Occident trouve à redire. Non loin du Burkina Faso, des procès iniques ont été organisés, et des condamnations hors-normes ont été prononcées. Des opposants ont été jetés en prison pendant des années. Les Occidentaux n’y ont rien vu et n’ont rien entendu. Personne n’a parlé de violations des droits de l’Homme. Quelle hypocrisie! ».

Appolinaire Kyelem de Tambela s’exprimait à l’occasion de la montée des couleurs intervenue ce lundi matin à la Primature.

Minute.bf

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