jeudi 15 mai 2025
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Résilience : Ghislaine Ouédraogo, déplacée mais debout, pour elle et pour les autres à Kaya

Depuis près d’une décennie, le Burkina Faso est plongé dans une crise sécuritaire qui a bouleversé la vie de millions de personnes. Villages incendiés, familles dispersées, destins brisés, voilà le triste tableau qui a contraint des milliers de personnes au déplacement forcé. Mais, au milieu de ce chaos apparent, des voix refusent de se taire, l’espoir se refuse à mourir, des hommes et des femmes résistent, envers et contre tout. À Kaya, ville refuge de plusieurs milliers de déplacés internes dans la région du Centre-Nord, Ghislaine Ouédraogo incarne cette résilience qui défie l’adversité. Après avoir tout perdu en 2020, elle a trouvé dans le tissage une raison de se battre, de se reconstruire… de vivre. Aujourd’hui, non seulement elle s’en sort, mais elle tend aussi la perche à d’autres femmes déplacées, avec pour objectif de leur offrir en plus de l’espoir, un chemin vers l’autonomie. Portrait !

Sous le soleil de plomb habituel du mois de mars, à l’ombre d’un abri de fortune recouvert de paille, un groupe de femmes s’active autour de quatre imposants métiers à tisser. Assises sur de petits tabourets, leurs mains, habiles, manipulent mécaniquement des fils dressés de part et d’autre avec une certaine précision. Regards fixes, l’air concentré, elles semblent transportées dans une autre dimension. Mécaniques, leurs gestes se répètent avec une régularité presque simultanée. Autour d’elles, des bobines de fil multicolores s’entassent, prêtes à donner naissance à de nouvelles étoffes. L’ambiance est studieuse. Seul le bistanclaque régulier des métiers à tisser rompt le silence.

Ghislaine Ouédraogo constitue un espoir de renaissance pour les femmes déplacées de Kaya

Debout au milieu de cet univers de textures et de couleurs, une jeune dame, le visage perlé de sueur, observe la mécanique des femmes. Tantôt, d’une main experte, elle corrige un geste, ajuste un fil, encourage d’une voix douce mais ferme des fois. D’un coin à l’autre, son regard inspecte attentivement la manœuvre des femmes. Par-ci, elle donne une consigne, et par-là, elle interpelle sur une incorrection. Bienvenue dans l’atelier de Ghislaine Ouédraogo, pour une partie de cours de tissage entre elle et ses élèves, toutes des femmes déplacées internes.

Depuis bientôt une année, Ghislaine Ouédraogo, elle-même déplacée à Kaya, s’est donnée pour mission de redonner une autre raison de vivre à ses paires, femmes déplacées dans la cité du cuir. Ayant reçu une formation au tissage en 2022, elle s’est engagée à tendre la perche aux autres femmes qui, comme elle, ont tout perdu du jour au lendemain du fait des actions des groupes terroristes. Mais, son engagement n’est pas né du hasard. Il trouve racine dans son propre parcours.

Baasnéré, « comme si c’était hier … »

La vie de Ghislaine a basculé un matin de juillet 2020 quand elle a été contrainte, avec sa famille, de fuir son village natal, Baasnéré, dans la province du Sanmatenga. Elle était alors élève en classe de seconde et s’apprêtait à entamer le deuxième trimestre de l’année, quand les assaillants ont fait irruption dans son village. « C’était un matin. Ce jour-là, je m’apprêtais à aller à l’école quand les tirs ont commencé dans le village. On ne voyait pas ceux qui tiraient mais on voyait les gens courir de partout. Il y a eu des morts. Heureusement, ma famille et moi en sommes sortis indemnes. Quand ils sont partis, mon père a négocié un taxi-moto et on a quitté illico presto le village », relate-t-elle d’un trait, le regard perdu dans le passé.

Ghislaine a fui son village du fait des exactions des groupes terroristes

Trois années après les événements, la jeune femme se souvient encore de tout, « comme si c’était hier ». Elle se souvient du moindre détail, et surtout, des difficultés que ses parents et elle ont dû vivre quand ils ont atterri à Kaya. Ayant quitté précipitamment Baasnéré, sa famille n’a pas eu le luxe d’emporter un quelconque bien. Récoltes, vivres, bétail, moyens roulants et autres biens de subsistance ont été abandonnés dans le village, à la merci des termites et de la rouille. C’est donc totalement démunie que la famille a atterri à Kaya, la vie sauve mais dépouillée de tout. Dans le chef-lieu de la province du Sanmatenga, une nouvelle vie va donc commencer pour Ghislaine et ses parents : celle des déplacés internes ou encore des « Watba » (arrivants, ndlr), comme on les appelle communément à Kaya. « Ça n’a pas du tout été facile pour nous », lâche Ghislaine, le regard lointain, inspirant une bouffée comme pour trouver la force nécessaire de continuer son récit.

« Nous avons été recueillis d’abord par l’action humanitaire qui nous a envoyés sur le site de Bollé (un site PDI à Kaya, ndlr). Là-bas, nous avons pu avoir une tente où nous abriter. Mais c’était vraiment difficile d’y vivre parce que quand il pleuvait, il nous était impossible de rester à l’intérieur. L’eau rentrait de partout. Pour avoir à manger aussi, c’était tout un combat. Il fallait attendre l’aide de l’action humanitaire ou espérer qu’une bonne volonté ait de la compassion et nous tende la main. C’était pénible », relate la jeune fille.

Face à l’adversité, Ghislaine a refusé d’abdiquer

Pour sortir sa famille de cette situation, son père, autrefois cultivateur, a multiplié les petites tâches. Et, au bout de quelques mois, il est parvenu à louer une maisonnette au Secteur 3 de la ville de Kaya. Sa famille y a emménagé. Ce fut le début d’une nouvelle vie. Un nouveau départ, mais, avec une autre paire de manche : honorer le loyer mensuel.

Le tissage, la seconde chance…

Ghislaine a assisté à tout cela, impuissante. Ces moments pénibles ont forgé en elle la volonté de se battre, de lutter pour épargner à sa famille ce fardeau. Ainsi, lorsqu’en 2022, elle apprend à la radio qu’une organisation non gouvernementale (ONG) recherche des femmes déplacées internes pour une formation en tissage, elle n’hésite pas une seconde à s’inscrire. Dieu aidant, elle est retenue à l’issue de la présélection et parvient à débuter la formation, à la grande satisfaction de son père. À la formation, Ghislaine se montre déterminée et surtout studieuse. Elle s’applique, et au bout de quelques semaines de formation, parvient à assimiler les bases du tissage. Aux côtés d’autres femmes déplacées, elle est accompagnée par l’ONG avec un métier à tisser et du matériel pour son installation. C’est son bout du tunnel. « Quand j’ai eu ça, je me suis dit voilà, mon heure a sonné, je n’ai pas droit à l’erreur. Je suis venue m’installer ici en même temps et j’ai commencé le travail », relate la forcenée.

VIDEO : Immersion dans l’atelier de Ghislaine Ouédraogo⤵️

De fil en aiguille, Ghislaine tisse sa toile et se crée un réseau dans le quartier. La qualité de son travail fidélise sa clientèle et, progressivement, elle gagne en confiance auprès des riverains qui n’hésitent pas à passer commande avec elle ou à faire un tour dans son atelier pour se procurer du tissu traditionnel. Son atelier ne désemplit donc pas, les commandes augmentant de jour en jour. Grâce à son activité, elle s’érige en un véritable appui pour sa famille, en l’occurrence son père, qu’elle aide à supporter les charges familiales. Loyer mensuel, fournitures scolaires de ses cadets, alimentation… elle contribue à tout. « Avec le tissage que je fais, je peux dire que je suis aujourd’hui autonome. Je viens en aide à mon père dans les charges familiales, surtout le loyer, et j’aide aussi mes frères et sœurs pour leur scolarisation. Si moi je n’ai pas pu continuer l’école, je dois m’assurer qu’eux au moins puissent le faire. Je peux dire que ce métier me rapproche petit à petit de mes rêves », confie-t-elle, un brin de fierté dans les yeux.

Forte de son expérience, la jeune fille décide de transmettre. Ainsi, depuis près d’une année maintenant, elle recrute et forme des femmes qui, comme elle, ont été contraintes de tout abandonner pour se sauver. Pour Ghislaine, seule l’autonomisation de ces personnes vulnérables est à même de venir à bout de leur précarité et, surtout, leur éviter de tomber dans la déviance. « Avec ce que j’ai appris, je me suis dit que je dois partager ce que je sais avec celles qui n’ont pas eu la même chance que moi. Je me dis que si le tissage a pu me permettre de me relever, si ces femmes-là apprennent à tisser, peut-être qu’elles aussi retrouveront le sourire. Parce que ce qui est arrivé est arrivé. C’est une situation qui nous frappe tous. Il faut donc aller de l’avant et surtout ne pas céder à la facilité en s’adonnant par exemple à la prostitution qui prend de l’ampleur actuellement », explique-t-elle sa motivation.

Ghislaine Ouédraogo a décidé de transmettre son savoir aux autres femmes qui comme elle, ont tout perdu

Tisser pour se reconstruire…

À ce jour, la jeune fille dit avoir déjà formé au moins une dizaine de femmes. Actuellement, sous la paillote qui lui sert d’atelier, elle compte quatre élèves en cours d’apprentissage. Raïssa Ouédraogo fait partie de ces apprenantes. Originaire de Naré, dans le Centre-Nord, elle a été contrainte de fuir son village en 2020, pour échapper aux exactions de ceux qui ont juré la perte du Burkina Faso.

Ayant atterri à Kaya, dépouillée de tout, elle voit dans le tissage qu’elle apprend avec Ghislaine une chance de rebâtir sa vie. « Nous étions ensemble sur le site de l’autre côté (Bollé). Et elle, elle est allée apprendre le tissage. Aujourd’hui, on peut dire quand même qu’elle s’en sort bien. Donc moi aussi j’ai décidé de m’approcher d’elle pour apprendre. C’est vrai qu’on a tout perdu, mais ça peut être une occasion pour nous d’apprendre quelque chose de nos dix doigts pour venir en aide à nos familles ici, et même si nous repartons d’où nous venons », explique la trentenaire.

Raïssa Ouédraogo, déplacée interne, apprenante chez Ghislaine Ouédraogo

Après quelques mois de cours pratiques auprès de Ghislaine, elle affirme avoir déjà pu assimiler les bases du tissage et se réjouit de ses performances. Elle ne tarit donc pas d’éloges pour sa formatrice, en qui, elle voit une main tendue pour se relever. « J’ai beaucoup appris depuis que je suis ici. Et je ne peux que dire merci à Ghislaine pour nous avoir acceptées. Nous prions Dieu pour qu’il lui accorde la santé et la force de toujours nous apprendre », exprime-t-elle sa reconnaissance.

Comme Raïssa, Fatimata Ouédraogo apprend aussi avec Ghislaine. C’est en 2020 qu’elle aussi a été contrainte de quitter son village pour trouver refuge à Kaya. Contrairement à Raïssa Ouédraogo, elle a débuté la formation il y a environ quatre mois. Mais déjà, elle dit avoir beaucoup appris auprès de celle qu’elle considère comme un bouée de sauvetage dans le quotidien difficile qui est devenu le leur. « Je n’ai de mots qu’un merci à son endroit. Elle aurait pu refuser de nous aider, vu qu’elle a aussi ses problèmes. Mais elle nous a acceptées », apprécie Fatimata, la voie pleine de reconnaissance.

« C’est notre source d’espoir« , Fatoumata Ouédraogo, apprenante chez Ghislaine

A l’en croire, les bienfaits de cet apprentissage sur elle sont énormes, tant au niveau social que financier. En plus de lui avoir redonné le sourire, il lui a aussi donné une seconde famille et la joie de vivre. « Cet atelier que vous voyez ne vaut rien du tout à vue d’œil, mais c’est notre seconde maison. Ici, nous sommes devenues comme une famille. Et quand on se retrouve, on oublie un tant soit peu notre situation. Ça, déjà, c’est beaucoup. Sans oublier que sur chaque pagne que nous tissons, elle nous donne quelque chose pour qu’on puisse aussi soutenir nos familles », glisse la jeune femme, un sourire à peine perceptible sur le visage.

Depuis le petit atelier où elle exerce avec ses élèves, Ghislaine est parvenue à se faire un nom dans son entourage. La qualité de ses tissus, combinée à sa combativité, lui ont attiré de la clientèle dans tout le secteur. Aziza Traoré fait partie des fidèles clientes qui ne tarissent d’éloges sur la jeune déplacée interne.

La qualité des pagnes de la jeune femme lui vaut une bonne réputation dans me quartier

Elle affirme avoir fait la connaissance de son atelier en 2023 grâce à une connaissance, et depuis lors, elle n’hésite pas à passer commande chaque fois que de besoin. A l’en croire, si elle est si fidèle à l’atelier de Ghislaine, c’est en raison du modèle qu’elle inspire pour toute la communauté. « C’est une jeune dame qui se bat et qui est vraiment très déterminée dans ce qu’elle fait. Ses produits sont vraiment de qualité, et elle-même inspire par sa ténacité. Voir une déplacée qui se bat ainsi, c’est vraiment encourageant », témoigne-t-elle.

Et de poursuivre en invitant les autres femmes déplacées internes à s’inspirer de l’exemple de Ghislaine. « On voit à Kaya ici des filles qui utilisent le prétexte selon lequel elles ont tout perdu, pour s’adonner à la prostitution. Je pense que c’est choisir la facilité. Si Ghislaine a pu se relever, elles aussi peuvent le faire. Donc qu’elles suivent son exemple », exhorte-t-elle. Avant de repartir, Aziza passe une nouvelle commande, non sans adresser un appel aux bonnes volontés. « Il faut croire en ces femmes. Elles ont juste besoin d’un coup de pouce », lance-t-elle, avant de disparaître derrière les concessions attenantes.

Aziza Traoré, Cliente de Ghislaine Ouédraogo saluant le courage de la déplacée interne

Un pilier pour la famille, fierté d’un père…

S’il y a bien une personne qui peut témoigner avec fierté du parcours de Ghislaine Ouédraogo, c’est bien son père, Léopold Ouédraogo. Nous quittons donc la paillote des tisseuses pour la cour familiale où nous le retrouvons, en compagnie d’autres vieux, devisant tranquillement devant sa porte. Quand il nous aperçoit, il prend congé de ses visiteurs, se lève et vient à notre rencontre. La soixantaine bien sonnée, l’homme à la voix posée et au regard profondément marqué par les épreuves de la vie, dit n’avoir jamais cessé de croire en sa fille.

« Quand on a fui Baasnéré, je ne savais pas comment j’allais m’en sortir avec mes enfants. On avait tout perdu. Mais Ghislaine, elle, ne s’est jamais plainte. Au contraire, elle a tenu bon, et aujourd’hui, quand je la regarde, je me dis que le Bon Dieu ne nous a pas oubliés. Elle est devenue notre pilier. », confie-t-il, la voix vibrante.

« Ghislaine m’a presque rendu tout ce que j’ai perdu… », Léopold Ouédraogo, père de Ghislaine

S’il lui est aujourd’hui possible de deviser avec cette tranquillité dans sa concession, c’est en partie grâce à sa fille qui a considérablement allégé son fardeau. Depuis leur arrivée à Kaya, M. Ouédraogo dit s’être battu pour offrir à sa famille un semblant de stabilité. Petits boulots, sacrifices, nuits blanches… tout y est passé. Mais voir aujourd’hui sa fille instruire d’autres femmes, gérer un atelier et subvenir aux besoins familiaux est pour lui la plus belle des récompenses.

« Je suis vraiment fier d’elle. Elle ne me rend que fier en tant que père. Quand on fuyait Baasnéré, on avait, tous, perdu l’espoir. Mais aujourd’hui, personnellement, je suis en paix avec moi-même parce que Ghislaine m’a presque rendu tout ce que j’ai perdu », confie le père, la gorge nouée par l’émotion, fierté dans les yeux.

VIDEO : Témoignage de Léopold Ouédraogo, Père de Ghislaine⤵️

C’est aussi cette même fierté qui anime aujourd’hui SOS Village d’Enfants, la bienveillante ONG qui se cache derrière le parcours de Ghislaine. Très active dans l’appui à la résilience des populations déplacées du Centre-Nord, cette organisation non-gouvernementale (ONG) a été un véritable catalyseur dans la construction du mental de la jeune femme et de sa capacité à rebondir face à l’adversité.

« Nous qui l’avons vue arriver timide, renfermée, presque résignée ici lors de la formation, nous assistons aujourd’hui à un incroyable changement. Ghislaine est vraiment devenue un exemple vivant de ce que peut produire un simple coup de pouce, qu’on donne au bon moment. Et nous ne sommes que très fiers de ce qu’elle est devenue et de ce qu’elle est en train de réaliser comme impact autour d’elle », a témoigné Rachelle Ouédraogo, Cheffe de projet à SOS Village d’Enfants.

Rachelle Ouédraogo, Cheffe de projet à SOS Village d’Enfants

Pour la représentante de l’ONG, l’histoire de Ghislaine est l’illustration parfaite du pouvoir transformateur de l’autonomisation. Et loin de s’arrêter à son propre succès, la jeune fille, en retour, tend désormais la perche à d’autres femmes déplacées. C’est cela, selon Mme Ouédraogo, la plus grande fierté, voir ses bénéficiaires devenir des actrices du changement. A l’en croire, au-delà de la formation, l’organisation continue d’ailleurs d’accompagner Ghislaine dans l’écoulement de ses marchandises et avec des conseils pratiques en marketing.

Mais les actions de l’organisation ne se limitent pas qu’à Ghislaine. Aux dires de Rachelle Ouédraogo, au moins 277 femmes et jeunes filles ont déjà été formées et accompagnées dans le cadre d’activités génératrices de revenus, à travers un projet intitulé « Prévenir le recrutement forcé et la radicalisation des enfants et des jeunes en leur offrant une protection et des mesures de sauvetage ». Ce projet, financé par le Ministère fédéral allemand des Affaires étrangères, vise à offrir des alternatives durables aux populations impactées par la crise sécuritaire dans la région du Centre-Nord.

Un atelier, un centre de reconstruction

« Nous pensons que lorsque les gens sont occupés, ils ne songent pas à s’enrôler contre leur pays. Offrir du travail à ces personnes vulnérables, c’est contribuer à réduire les effets de la crise et à impacter durablement leurs vies. Pourquoi la femme ? Parce qu’elle a toujours été le socle du ménage. Si elle est autonome, ses enfants le seront aussi, et seront mieux protégés face aux menaces qui les entourent », explique-t-elle, convaincue que cette approche est non seulement pertinente, mais aussi nécessaire dans le contexte actuel. « Et des exemples comme celui de Ghislaine le prouvent à souhait », lâche-t-elle.

À Kaya, sous sa paillote, entre ses métiers à tisser et ses bobines de fil multicolores, Ghislaine continue de tisser sa toile, et celle des autres femmes déplacées qu’elle a prises sous son aile. Plus déterminée que jamais, la jeune femme rêve aujourd’hui de trouver un espace plus grand, de préférence en bordure de la voie bitumée, afin d’offrir à davantage de femmes vulnérables une chance de se relever et de se reconstruire. Elle se dit convaincue que derrière chaque étoffe de pagne tissé, c’est une étincelle d’espoir qu’elle ravive dans le quotidien de celles et ceux qui ont tout perdu du fait de la crise sécuritaire.

Oumarou KONATE
Minute.bf

1 COMMENTAIRE

  1. Un bel exemple de résilience! Bravo à elle et courage à toutes ces femmes vulnérables qui ont refusé d’abdiquer face aux épreuves ! Dieu vous relèvera !

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