L’ancien ministre des Transports, Vincent Dabilgou est à la barre, ce mardi 23 juillet 2024 à la Cour d’appel de Ouaga 2000. Condamné en première instance, Vincent Dabilgou a interjeté appel pour casser la première décision.
Selon les explications de l’avocat de Vincent Dabilgou, ils ont interjeté appel parce que le verdict rendu en première instance ne leur convainc pas. Pour l’avocat, son client Vincent Dabilgou a été condamné pour enrichissement illicite alors qu’il n’a pas été poursuivi pour ce chef d’accusation. « Le juge nous dit que ces détournements ne peuvent pas se passer sans l’accord du ministre Dabilgou. Nous ne sommes pas d’accord avec cette manière de tirer les conclusions », a-t-il relevé dans son appel.
Poursuivant dans le débat, M. Dabilgou a déclaré qu’en tant que ministre, il n’intervenait pas dans la gestion des sociétés d’État. Et donc sa responsabilité ne serait pas engagé.
Le procureur s’est saisi de cette déclaration et a fait des observations. Pour le procureur, la preuve en justice, n’est pas forcément écrite. « Il ne s’agit pas d’apporter forcément une preuve par écrit. Ce n’est pas de ça qu’il s’agit M. Dabilgou. Parce que vous voulez nous faire croire que sans preuve écrite, il n’y a rien contre vous. Ce n’est pas de ça qu’il s’agit. Il y a bien d’autres preuves matérielles », a lancé le ministère public au prévenu.
Le procureur dans son observation a poursuivi que dans ce ministère (Ministère des transports, ndlr), il fallait être un militant ou un sympathisant du Nouveau temps pour la démocratie (NTD) pour occuper une certaine responsabilité. Tout cela, pour permettre d’engager les dépenses au profit du NTD. Il a indiqué que les 12 Directeurs régionaux des transports (DRT) qui ont signé les bordereaux de carburant étaient des militants du parti politique et nommés par Vincent Dabilgou. Et pour le parquet, Vincent Dabilgou se trompe s’il croit que dès lors qu’il n’y a pas de preuve écrite, on ne peut pas engager sa responsabilité.
Après ces observations du ministère public, Vincent Dabilgou, s’est défendu qu’il ne savait pas que les DRT avaient signé des bordereaux. Il a même avancé que Jean-Gabriel Séré ne faisait pas partie du parti avant sa nomination comme DAF. D’ailleurs, qu’il a été recommandé par deux amis.
Vincent Dabilgou a aussi mis en doute ses conversations téléphoniques sur WhatsApp avec un prestataire pour la livraison de motos. Les conversations ont été tirées de l’expertise judiciaire effectuée sur le téléphone du prestataire. Vincent Dabilgou a demandé une autre confrontation avec les téléphones. Il a reconnu cependant que le numéro est bien de lui. Les messages disaient :
Prestataire : Bonsoir excellence. C’est le jeune qui vous avait livré les motos pendant la campagne. Je vous livre les mêmes modèles ?
Numéro enregistrer Vincent Dabilgou : Oui.
Dans la suite, le ministre Dabilgou a reconnu avoir payé 75 motos avec une société de vente, plus une autre commande de 25 motos livrées au siège du NTD. Mais pas avec le nommé dans le message plus haut.
L’ex-ministre en charge des Transports sous Roch Kaboré, Vincent Dabilgou, est poursuivi pour plusieurs faits, dont les faits de : « détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et financement occulte de parti politique… ».
En rappel, Vincent Dabilgou a été condamné à 11 ans de prison dont 7 ans ferme.
Minute.bf