Les auditions se poursuivent au procès de l’assassinat de Dabo Boukary, étudiant en 7e année de médecine et militant de l’Association nationale des Étudiants burkinabè (ANEB) en 1990. Salifou Yonaba, professeur de droit au moment des faits à fait sa déposition.
Salifou Yonaba témoigne pour infirmer ou confirmer les propos de feu Salifou Diallo qui, dans sa déposition lue hier mardi, a dit qu’il était avec ce dernier au campus. Le témoignage de Salifou Yonaba a été le plus bref possible. Selon lui, il n’a jamais été au campus au moment de la répression des militants de l’ANEB, le 19 mai 1990.
« J’ai entendu dire que le Jour-J, Salifou Diallo était sur le campus et qu’il discutait avec moi. Cette information, je l’ai eue pour la première fois le 09 janvier 2014. Ce jour là j’ai eu l’occasion de prendre la parole pour présenter un de mes camarades de l’Université. Un journaliste m’a posé la question que Salifou Diallo affirme qu’on était tous les deux sur le campus le 19 mai 1990. J’avoue que c’était la première fois que j’entendais cela. J’étais sidéré », a relevé le témoin Salifou Yonaba.
Selon lui, ces affirmations sont infondées. « J’étais un simple enseignant à cette époque. Je n’étais pas un syndiqué ni un CDR (Comité de défense de la Révolution, ndlr). Comment j’aurai pu me retrouver au campus avec quelqu’un que je ne connaissais pas en ce moment. Je l’ai rencontré plus tard après 2005 dans un autre contexte, le social notamment dans mon village, pour la réalisation d’un barrage. C’est dans cette optique que je m’attendais à ce que Salifou Diallo rectifie ce qu’il a dit sur moi. À l’époque il était ministre de l’eau. Après 2005, je n’ai plus jamais rencontré Salifou Diallo. C’est dans ce cadre que j’ai été entendu par le juge d’instruction pour ma présence supposée (au campus) avec Salifou Diallo. J’ai demandé une confrontation avec Salifou Diallo, mais en vain », a-t-il soutenu.
Le juge a alors libéré le témoin tout en lui remerciant pour sa version des faits.
Léon Compaoré, un autre témoin est actuellement à la barre pour sa version des faits aussi…
Mathias Kam
Minute.bf