Les députés de l’Assemblée législative de Transition (ALT) étaient réunis en séance plénière, le jeudi 16 mars 2023, avec pour ordre du jour l’examen et l’adoption de l’avant projet de loi portant dépolitisation de l’administration et renforcement de la méritocratie reformulé après débats en « Projet de loi portant renforcement de la neutralité politique et de la méritocratie dans l’Administration publique ». À l’unanimité les 68 honorables présents ont voté « pour » le passage de cette loi.
L’ambiguïté est donc levée sur les inquiétudes des personnes qui avaient émis des doutes sur le projet de loi portant dépolitisation de l’administration publique et de renforcement de la méritocratie au Burkina Faso. Bassolma Bazié, ministre en charge de la fonction publique, a été on ne peut plus clair devant les députés. Le ministre d’État a rassuré les députés et l’opinion publique en une phrase: « La loi ne traite pas des questions religieuses, ni d’interdiction de port du voile ni d’interdictions de se réunir pour prier », a-t-il déclaré tout en insistant sur les termes de cette loi qui a longtemps fait des gorges chaudes.
Pour ce faire, il s’est voulu plus explicite: « Je répète et j’insiste que la loi qui vient d’être adoptée, portant renforcement de la neutralité politique dans l’administration publique et la méritocratie, ne gère pas des questions religieuses. La loi n’a pas pour vocation de gérer des aspects religieux dans l’administration. Il y a une loi au sein de l’administration territoriale qui en a la charge. Notre loi traite de la neutralité au niveau de la Fonction publique et de la méritocratie. C’est pour dire que les articles qui ont évoqué la question de la religion, de l’ethnie, la question des regroupements régionaux, c’est de dire qu’il ne faudra pas que les partis politiques utilisent ces aspects qui constituent le ciment de notre pays pour en disposer en autre chose. Autrement dit, dans un service, il n’a jamais été interdit de mettre un espace en place où chrétiens, où musulmans vont aller prier. Il est seulement dit l’espace religieux ne doit pas être utilisé pour des objectifs politiques. Parce que certains malins peuvent dire dès lors que la mosquée ne sera pas regardée par l’administration, on peut utiliser de tel espace pour tenir des discours ou des assemblées générales ou rencontres politiques. Cela ne sera pas accepté », a insisté le ministre.
Quant à la mise en application effective des lois votées, le ministre Bazié a rassuré une fois de plus les députés. « Une loi appartient au peuple. Dans la mesure où son contenu n’est rien d’autre que les aspirations de ce même peuple, la seule force qui soit capable d’assurer la mise en œuvre d’une loi afin que son contenu ne soit pas travesti, c’est le même peuple. Nous nous référons à ce peuple afin que véritablement ce texte qui vient d’être voté à l’unanimité par l’ensemble des députés soit appliqué. Au niveau du gouvernement, nous allons nous donner les moyens, tout ce qu’il faut avec l’accompagnement de ce même peuple pour que le texte soit appliqué. Nous prenons l’engagement que ce texte sera appliqué », a-t-il rassuré.
« Si nous avons ensemble déterminé avec courage, avec esprit de lucidité que les difficultés que nous avons dans notre pays aujourd’hui ne sont rien d’autres que les conséquences d’une mauvaise gouvernance [sur tous les plans] et que nous avons des plaies aujourd’hui désarticulées tels le terrorisme et autres, il faut qu’on ait le courage de trouver les remèdes et de les appliquer. Nous avons aussi dit que le combat contre le terrorisme ne doit pas se mener qu’au niveau des armes. Dans l’administration on doit aussi poser des actes contre le terrorisme dans la mesure où les militaires paient les conséquences au front. Lesquelles conséquences sont produites par nos actes administratifs, les errances administratives à travers la gouvernance », a clos Bassolma Bazié.
Fatoumata KONATE (Stagiaire)
Minute.bf