Ouagadougou : Expédition punitive dans le quartier Nagrin dans la nuit du 08 janvier

La nuit du 08 janvier 2023 aura été très mouvementée pour les riverains du secteur 30 de l’arrondissement N⁰07 (Nagrin) à Ouagadougou. Selon plusieurs riverains qu’une équipe de Minute.bf a rencontrés dans la matinée de ce lundi, une dizaine de militaires a mené une expédition punitive dans la zone pour, disent-ils, venger un des leurs.

« Ils sont arrivés autour de 21h. Ils ont garé leurs motos à côté du goudron vers la station une station de la place et ils sont descendus. Munis de cordelettes et de fouets, ils ont commencé à frapper tout le monde sans distinction. Que tu aies fait quelques choses ou pas, ils frappaient seulement », nous confie Amidou (Nom d’emprunt), vendeur de poulets à la braise à Nagrin.

Selon ses confidences, ces militaires auraient mené cette opération dans l’optique de venger un des leurs qui aurait été bastonné dans un maquis de la place. Mais les choses ont mal tourné, à l’en croire, puisque les riverains se sont révoltés et ont mis le feu aux motocyclettes que les militaires avaient garé sur la voie. « Les gens étaient révoltés, puisque nous-mêmes on ne savait pas qui venait nous frapper. Si c’était des militaires ou bien si c’était des terroristes qui sait ? », a expliqué Amidou.

Riverain du quartier Nagrin, Mahamoudou (nom d’emprunt) a aussi subi la fureur des bidasses. Alors qu’il était sorti pour s’approvisionner en carburant, il dit avoir été pris à partie par deux militaires qui l’ont pourchassé avec des cordelettes. « Je suis sorti avec ma moto pour aller chercher du carburant. C’est quand je suis arrivé vers la station que j’ai vu les gens en train de courir. J’ai d’abord cru à un couvre-feu. Et puis j’ai vu deux hommes en tenue foncer sur moi. J’ai laissé ma moto et je suis rentré dans une cour avoisinante », relate-t-il de son périple.

Notons qu’au moment où nous tracions ces lignes, les carcasses des motos incendiées avaient été retirées.

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Lundi matin, la hiérarchie militaire ne s’était pas encore prononcée sur l’incident. Soulignons que cette forme d’action n’est pas une première au Burkina. L’on se souviendra en effet, de la descente musclée que certains militaires avaient effectuée dans le quartier Dapoya de Ouagadougou, le 24 septembre 2022, après qu’un des leurs avait trouvé la mort dans ce quartier. En octobre 2021, a Pô, des militaires avaient posé des actions similaires dans une affaire de femme qui les opposait à un civil.

Oumarou KONATE

Minute.bf