La cérémonie d’ouverture de la 4e édition du Festival de la Culture San (FESCUSAN) est intervenue dans la soirée du jeudi 23 mai 2024, du côté du Palais de la Jeunesse et de la culture Jean-Pierre Guingané. L’événement qui fait la promotion de la cohésion sociale a choisi comme communauté invitée d’honneur, la communauté Moagha avec qui celle San partage un lien de parenté à plaisanterie. Comme pour reconnaître la suprématie de la communauté moagha, cette 4e édition du FESCUSAN est placée sous le patronage du Ouidi Naaba Kiiba, un des ministres du Mogho Naaba.
Animés de la conviction que « la culture est un vecteur indéfectible pour construire une société de paix et participer au développement par le changement des mentalités », depuis maintenant 4 éditions, Urbain Toé (président de l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine culturel) et son équipe pérennisent le Festival de la Culture San (FESCUSAN). Dans ce sens, et pour être en phase avec la situation nationale, cette 4e édition du festival est placée sous le thème : « Contribution de la culture au renforcement de la résilience : qu’elles actions pérennes dans la recherche de la paix et de la cohésion sociale ».
Pour le promoteur Urbain Toé, c’est dans la culture que le Burkina Faso trouvera les ressorts nécessaires à la reconquête de la paix actuellement mise à l’épreuve par le terrorisme. Un de ses ressorts, pense-t-il, c’est notamment la parenté à plaisanterie, un mécanisme qui permet pacifiquement d’aplanir les pommes de discorde et de renforcer la cohésion sociale.
C’est d’ailleurs pour cela, dit-il, que la présente édition a choisi comme communauté invitée d’honneur, la communauté Moagha avec laquelle celle San partage un lien de parenté à plaisanterie. Saluant l’initiative qui vise à mettre en lumière la culture San, et partant la culture burkinabè, le patron de l’événement, le Ouidi Naaba Kiiba considère qu’en sa qualité d’« autorité coutumière garant de nos traditions et aussi de nos cultures », il était de bon ton qu’il marque son accompagnement. « C’est toujours une joie pour nous d’aider à promouvoir les différentes cultures que nous avons dans notre pays. Nous voulons que tout le monde s’imprègne de ces cultures. Nous pourrons mieux vivre ensemble harmonieusement, si on se connaît davantage », a soutenu le Ouidi Naaba Kiiba.
Abondant dans le même sens, le parrain de la présente édition du FESCUSAN, Roger Ilboudo s’est félicité de ce que « le festival ne se focalise pas uniquement sur les réjouissances ». «
Il œuvre également pour la promotion de la paix et de la cohésion sociale à travers la culture surtout dans un contexte de crise sécuritaire que traverse notre pays depuis bientôt une dizaine d’années », s’est réjoui le parrain.
En outre, « Samo et Mossé, Mossé et Samo, l’un va dire qu’il est le maître, autre aussi. On ne saura jamais qui est le maître. Et nous nous ne cherchons même pas à savoir qui est le maitre », a laissé entendre M. Ilboudo, parlant de la parenté à plaisanterie, sous-entendant tout le même la suprématie de la communauté moagha par le fait de placer l’événement sous le patronage du Ouidi Naaba Kiiba.
Le patron et le parrain ont par ailleurs invité les populations à faire le déplacement au Palais de la Jeunesse et de la Culture Jean-Pierre Guingané pour découvrir cette belle parenté à plaisanterie ou pour peut-être savoir laquelle des deux communautés est le maître. À ce titre, il faut préciser qu’une foire d’exposition de mets locaux est initiée sur place, avec une bonne place réservée aux menus San et Moagha.
Mieux, durant les 4 jours du festival (23 au 26), des masques venu du pays San vont tenir en haleine les festivaliers, en plus des flûtistes et autres troupes traditionnelles San. Il y aura aussi des prestations de troupes traditionnelles mossé. Tout cela se passera au Palais de la Jeunesse et de la Culture Jean-Pierre Guingané du 23 au 26 mai 2024.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf