Le Premier ministre nigérien, Ali Mahamane Lamine Zeine, a accusé samedi, le Bénin d’heberger, de connivence avec la France, des terroristes qui attaquent son pays. Il a expliqué que la frontière du Niger avec le Bénin est restée fermée pour des « raisons simples de sécurité ».
« Nous avons souverainement décidé de garder notre frontière fermée avec le Bénin », car « sur le territoire du Bénin, il y a des bases françaises », a indiqué le premier ministre nigérien ajoutant que « sur certaines d’entre elles, on entraîne des terroristes qui doivent venir déstabiliser [son] pays ».
L’officiel nigerien a ajouté que son pays est « prêt à rouvrir » sa frontière avec le Bénin lorsqu’ils auront « la certitude » que leur « territoire est en sécurité ».
Au cours de son intervention, le Premier ministre nigérien a egalement évoqué une dizaine d’accords conclus entre le Bénin, le Niger et la Chine au sujet du transport du pétrole nigérien. Il accuse le Bénin de les avoir violés en décidant d’empêcher l’exportation du brut convoyé depuis le Niger.
Dans son intervention sur sa décision de bloquer le pétrole nigérien au port de Sèmè-Kpodji, plus tôt dans la semaine, le Président béninois, Patrice Talon avait rejeté cette accusation qu’il avait qualifiée de « ridicule », expliquant que le Bénin n’avait strictement aucun intérêt à déstabiliser le pays frère du Niger. Du reste, les autorités béninoises ont rejeté toute présence d’une base francaise dans leur pays.
Pour rappel, lundi 6 mai dernier, le Bénin a pris la décision d’empêcher l’accès à ses eaux territoriales aux navires devant embarquer le pétrole nigérien à partir de la station terminale de l’oléoduc Niger-Bénin à Sèmè-Kpodji. Une décision en réaction à l’attitude des autorités nigériennes restées fermées à toutes les initiatives béninoises pour un retour à une coopération normale depuis la levée, fin février, des sanctions prises par la CEDEAO contre le pays au lendemain du renversement du Président Mohamed Bazoum.
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