Il s’est donné pour nom « Maitre Lvlilcielo », et depuis maintenant quelques années, son pseudonyme atypique résonne sur toutes les lèvres. Par son art, Gaston Sawadogo à l’état civil, est parvenu à se faire une place dans le monde du slam au Burkina Faso. Etudiant en Communication et relations publiques, il s’emploie à mettre son talent au service du développement de la société. Avec sa voix et sa plume, il veut changer le monde. Portrait de l’une des pépites du slam au Burkina Faso !
Gaston Sawadogo rencontre le slam à sa classe de 6e, à Fresco, dans le district du Bas-Sassandra, en République de Côte d’Ivoire. Dans l’école où il fréquente à cette époque, il nourrit ses proses et ses rimes en déclamant des poèmes lors de sketchs, théâtres et autres manifestations scolaires. On l’y surnomme alors, « la marmite qui cuisine les mots aux maux ». « Je faisais le slam sans même savoir que c’était du slam parce que le slam, c’est de la poésie parlée sur scène. La poésie est poésie, quand elle est sur papier, mais lorsqu’on bosse ce poème et qu’on le déclame sur scène, cela devient du slam », renseigne-t-il.
Après l’obtention de son premier diplôme universitaire, le Baccalauréat, courant 2019, « la marmite qui cuisine les mots » rallie le pays de ses ancêtres pour poursuivre les études universitaires et se mettre au service de la mère patrie. À son arrivée, il s’inscrit au département des Lettres modernes de l’université Joseph Ki-Zerbo (UJKZ) en 2020. Après une année chez les grammairiens de la langue française, sa passion pour le monde de la Communication et du Journalisme l’emporte. Il abandonne les Lettres modernes (LM) et déroge l’année suivante pour se retrouver à l’Institut panafricain d’études et de recherches sur les médias, l’information et la communication (IPERMIC), où, il opte pour la Communication d’entreprises et relations publiques. Dans cette filière, Gaston acquiert des compétences en animation-radio, présentation, techniques de reportages, Montages audio et vidéo et également dans la prestation voix-off.
Un slam transformateur…
Parallèlement à ses cours, celui qui va devenir plus tard Me Lvlilcielo, poursuit sa passion pour les vers déclamés. Il découvre une autre dimension de la poésie qu’il a toujours pratiquée jusque-là et apprend qu’il fait du slam; et que son art peut changer positivement la société. C’est le déclic pour celui qui a toujours rêvé d’un monde meilleur. Il n’y a aucun doute, c’est bien cela qu’il veut faire. Le poète se lance à fond dans le slam. Il peaufine et oriente désormais ses textes vers des thématiques en lien avec le développement, le changement positif et la morale.
Sa plume embrasse les maux de la société pour les panser, les modeler et les transformer. « La cuisine qui cuisine les mots aux maux » trouve un nom à ce qu’il fait : le Slam pour le Développement (SPD), qu’il définit comme un art qui touche à toutes les dimensions de la société à savoir l’éducation, la santé, le vivre ensemble, la paix, la sécurité.
Pour Lvlilcielo, « le slam est un art par excellence de l’éducation ». Et, le message que ses textes véhiculent ne sensibilise pas uniquement que le monde qui l’environne, l’artiste lui-même, se voit changé, transformé. « Je suis heureux de faire ce style de slam parce que d’abord moi-même, cela me change. J’ai slamé pour la sécurité routière et vu le message que j’ai passé, aujourd’hui, il est inconcevable que moi-même j’emprunte la route sans mon casque ou ma ceinture de sécurité. Lvlilcielo sans casque, il faut le chercher. Ça par exemple, c’est un enseignement que j’ai tiré du slam. Je connais des amis qui ne portaient pas le casque, mais grâce à mes textes sur l’importance du casque, aujourd’hui il est difficile de les voir sans leurs casques », confie Me Lvlilcielo. Son style ne passe pas inaperçu, le jeune slameur est vite repéré et invité à participer à des compétitions sur le plan national. La profondeur de ses textes captive, son talent est apprécié à sa juste valeur.
En 2020, Lvlilcielo est sacré lauréat du concours « Slam en live » initié par le Radio télévision du Burkina Faso (RTB). La même année, il arrive 3e à la compétition de slam dénommée « ISTIC slam », alors qu’il était en lice avec des paroliers venus de toutes les contrées du pays. L’année d’après (2021), il est sacré lauréat du Championnat national de slam pour la sécurité routière organisé par l’agence «Altitude».
Toujours en 2021, il est sorti Vice-champion de la compétition nationale de slam-poésie, initiée par l’immense Ombr Blanche, précurseur du Slam au Burkina Faso. Les distinctions se succèdent, son verbe déclame, son message touche les coeurs et les prix pleuvent. Lvlilcielo est sous le feu des projecteurs et son parcours est loin d’être achevé. C’est d’ailleurs en cela qu’en 2023, il remporte le 3e prix de la compétition de slam à la Semaine nationale des arts et de la culture des universités du Burkina (SENACUB) à Bobo Dioulasso, où, il représentait l’université Joseph Ki-Zerbo.
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« Maître Lvlilcielo ? »
C’est un nom d’artiste atypique et complexe qu’il s’est découvert. Mais, c’est surtout un nom plein de semantisme, selon l’artiste. « Le maître, c’est avant tout un sage, un homme pétri de valeurs morales et d’éthique qui a toujours quelque chose et qui doit toujours avoir quelque chose à donner comme enseignement. Le maître, c’est également celui qui est respecté et respectable », explique le jeune slameur. Quant au pseudonyme Lvlilcielo, il dira que « c’est une création, un nom boosteur qui découle de l’abréviation de ‘Longue Vie au Ciel’». « Longue vie au ciel », parce que selon Gaston Sawadogo, les ancêtres des Sawadogo seraient à l’origine, descendus directement des cieux. « Lvlilcielo » est donc, dit-il, un nom d’hommage à ses ancêtres depuis les cieux. « Je remercie mes ancêtres qui ont engendré mes parents qui à leur tour m’ont engendré. Donc je remercie ces personnes là et je leur rends hommage », soutient celui que l’on a aussi surnommé le slameur du peuple.
Concilier Musique et études universitaires…
Gaston Sawadogo dit n’éprouver aucune difficulté à poursuivre ses études, malgré l’investissement de son temps au service du slam. De ses dires, le slam est un domaine qui aiguise l’intellect humain. En cela, faire du slam et étudier la communication vont de paire et l’étudiant slameur dit n’éprouver aucune difficulté à concilier ses deux passions. « La communication, c’est la parole, c’est l’échange de messages entre deux ou plusieurs personnes, c’est pareille pour le slam. Je communique, et le public réagit par ses sentiments et émotions. Le journalisme c’est l’information, c’est l’éducation, la sensibilisation et le divertissement. Pareille pour le slam. Donc c’est un grand ensemble qu’il n’y a pas de mal à concilier », pense-t-il.
Si Me Lvilicielo est si prometteur dans son slam, c’est parce qu’il y apporte une touche particulière. Communicateur de formation, le jeune étudiant allie à sa musique, la voix-off et les spots audios qu’il diffuse sur ses canaux digitaux. Les messages touchent alors un plus grand public et sont des plus en vue. Ci fait que bien qu’il n’ait pas encore d’opus sur le marché, sa voix résonne un peu partout dans la sphère musicale burkinabè, son message touchant ainsi une plus large cible. Pour agrémenter son art, celui qui loue ses ancêtres, se fait accompagner d’un pianiste, un guitariste et un spécialiste en tape de calebasse. C’est donc toute une équipe qui travaille dans l’ombre afin que le résultat soit parfait.
Convaincu que la musique et plus spécifiquement le slam peut se révéler un important moyen d’éducation des masses, Gaston Sawadogo appelle à la prise en compte de cet art dans les systèmes éducatifs. « Le slam, c’est un art par excellence de l’éducation. C’est de l’enseignement qu’on donne sur les scènes. Moi je suis convaincu qu’aujourd’hui si on organise des soirées slam d’éducation dans les écoles au Burkina, cela va changer les mentalités des élèves, parce que c’est de l’éducation », affirme celui qui dit vouloir soigner les maux de la société par son verbe.
Passionné, le jeune artiste ambitionne de conquérir le monde avec son style de musique. Il dit donc être ouvert à toute collaboration dans le sens de l’éducation des sociétés par le slam. Mais en attendant, Me Lvlilcielo produit des textes et du slam professionnel sur commande. Il prête également sa voix pour les spots publicitaires et autres messages de sensibilisation.
Oumarou KONATE
Jean-François SOME (Stagiaire)
Minute.bf
Gaston le bout du tunnel n’est plus loin encore bravo surtout bon courage pour la suite
Je n’ai qu’un mot, merci Oumarou KONATE.
Merci Jean-François SOME.
Merci, minute.bf pour l’honneur.
Vive le Slame Pour le Développement !
Vive le changement positif et durable.
Maître Lvlilicielo…
Félicitations jeune frère, le meilleur reste à venir.
Keep working hard