Le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a inauguré, samedi 17 mai 2025, le mausolée Thomas Sankara et de ses douze compagnons tombés avec lui. Entre satisfaction et détermination à défendre les valeurs léguées par le leader révolutionnaire, des citoyens ont salué l’action gouvernementale pour préserver son héritage.
Bernard Sanou, Colonel à la retraite et premier président du Mémorial Thomas Sankara : « C’est une victoire éclatante… Une revanche ! »
« Personnellement, je suis ravi que cette cérémonie ait pu se tenir aujourd’hui. C’est une victoire pour tous les camarades qui ont lutté aux côtés du président Sankara, et particulièrement pour moi. Son assassinat (en 1987, ndlr) a été un choc. C’est pourquoi j’ai œuvré sans relâche pour préserver sa mémoire. Dès le lancement du projet du Mémorial, je m’y suis consacré corps et âme, comme une revanche symbolique. Aujourd’hui, c’est un aboutissement. Il reste certes un quart du projet à finaliser, mais cette inauguration est déjà une victoire éclatante.
Voir toutes ces délégations honorer Sankara montre que le Burkina Faso respecte le père de la Révolution et son projet de société. Ses ambitions pour le pays étaient immenses. Les autorités actuelles posent des jalons pour concrétiser cette vision. »
Lianhoué Imhotep Bayala, membre du Mémorial Thomas Sankara : « L’impérialisme a tué un corps, mais pas l’esprit »
« Ce rassemblement est historique. Thomas Sankara incarne la convergence des luttes anti-impérialistes et antifascistes. En 1987, l’impérialisme a tiré à bout portant. Il a tué un homme, mais n’a pas éteint son idéal. Ce mausolée incarne deux de ses convictions. Premièrement, là où naît le désespoir, triomphent les persévérants. Pendant 27 ans, sous Blaise Compaoré, prononcer son nom était tabou. Aujourd’hui, sa mémoire ressuscite en plein cœur de Ouagadougou, capitale de la résistance.
Deuxièmement, ce que l’homme peut imaginer, il peut le réaliser. Nous avons osé transformer son rêve (le rêve de Thomas Sankara, ndlr) en réalité. Ce joyau architectural réhabilite les luttes mondiales et prouve que Sankara vit dans nos âmes ».
Aïcha Sanou, étudiante : « Les jeunes marchent dans la lumière de Sankara »
« Ce mausolée permettra à ma génération de mieux comprendre ses idées. Aujourd’hui, les jeunes adhèrent au projet du capitaine Traoré, qui incarne l’esprit de Sankara. Nous avons compris que ses idéaux sont notre boussole. Ensemble, nous bâtirons un Burkina meilleur ».
Teehl Loé Konaté, secrétaire général de Deux Heures pour Kamita : « Un hommage collectif à la hauteur de son combat »
« C’est un accomplissement. Depuis 2013, nous imaginions ce mausolée pour honorer Sankara, qui s’est sacrifié pour la dignité africaine. Cette inauguration confirme que le Burkina Faso se hisse à la hauteur de ses héros, Thomas Sankara, Norbert Zongo, Sangoulé Aboubacar Lamizana… Le président Ibrahim Traoré redonne au pays sa souveraineté et réhabilite son histoire. C’est un signe fort ».
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Jean-François SOME
Minute.bf
