Le festival des meilleurs acteurs du divertissement et de la la gastronomie de Ouagadougou (MADIGO) vise à récompenser les acteurs du secteur de la nuit et des métiers en pleine floraison au Burkina Faso. Dans un entretien accordé à www.minute.bf, le promoteur Serge Ekra Delafaurce nous parle de l’événement, son parcours, les innovations pour cette 7è édition (elle se tiendra le 18 décembre 2020) et ses péripéties.
Minute.bf: pourquoi les MADIGO?
Serge Ekra: quand je suis arrivé au Burkina (Ndlr; il vient de la République de Côte d’Ivoire), je me suis rendu compte que tout le monde voulait faire comme les Kundé et moi j’ai vu qu’il y a un secteur d’activité en pleine floraison qui est le secteur de la nuit et les métiers de bouche qui avançaient au Burkina. Du coup tout ce qu’on trouvait comme plat ivoirien (placali, foutou, etc.) on en trouve ici, c’est ce qui nous a poussé à lancer ce festival. L’objectif c’est que les médias puissent s’intéresser à ces espaces.
Minute.bf: Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face pour cette 7ème édition ?
S.E: les MADIGO, selon les textes doivent se tenir entre septembre et octobre, mais au regard du contexte sanitaire où on a vu ces espaces fermés pour un bout de temps, il fallait attendre que ces espaces ouvrent, soufflent un peu avant de parler des MADIGO et c’est ça la première difficulté étant donné que le mois de décembre est un mois de fêtes c’est un peu compliqué. L’autre difficulté c’est le changement de la formule des MADIGO qui constitue un énorme défi pour nous.
Minute.bf: En quoi consiste le changement de la formule des MADIGO ?
S.E: Depuis la première édition des MADIGO jusqu’à la 6e édition, on a toujours organisé des cérémonies gratuites sur carton d’invitation simple. Et après 7 ans on a voulu changer un peu les choses en les organisant sous forme de dîner Gala et cela n’est pas une mince affaire pour le comité d’organisation car la configuration de l’organisation a changé.
Les MADIGO n’ont jamais eu de sponsors d’où la difficulté avec ce changement de formule.
Minute.bf: quelles sont les innovations majeures de cette 7ème édition ?
S.E: l’organisation du dîner Gala est l’une des innovations de cette année. Aussi pour cette année des prix spéciaux seront décernés. Concernant ces prix spéciaux, il y a le prix Yannick Sankara, qui a été un frère et un ami pour moi et qui a soutenu les MADIGO depuis la première édition avec son site Afriyelba. Sa disparition m’a choqué et c’est un hommage personnel que je lui rend à travers ce prix qui sera décerné au journaliste qui se serait beaucoup plus intéressé à notre activité cette année.
Et il y a aussi le prix Moustapha Thiombiano, en hommage à ce grand homme qui a cru en nous dès la première édition. Pour la première édition à deux jours, avec ma collègue de l’époque, on n’avait même pas 1000f. On avait que notre volonté et on a failli laissé tomber. Et là elle me dit allons voir Moustapha. J’ai hésité et finalement on est allé le voir. Il a pris les textes des MADIGO qu’il a corrigés sur place et nous a demandé ce qu’on avait comme problème et on lui a tout expliqué. Et après il nous a tout donné son espace, sa télé, sa radio, sa sonorisation, ses chaises, ses boissons. Je dirai tout et mieux il m’a dit que si je remplissais son espace Ouaga place il me donnait sa gestion, chose qui a été faite et il m’a confié la gestion pendant un an. Donc c’est quelqu’un qu’on ne peut pas dissocier des MADIGO. Il a disparu dans une période sanitaire assez chaude et c’est ma façon de lui rendre hommage en décernant un prix spécial du meilleur créateur culturel à quelqu’un de sa carrure de ces 5 dernière années.
Minute.bf: quel est votre mot de fin?
S.E: Pour finir la remise de ces deux trophées feront l’objet d’une autre rencontre à l’occasion du lancement de la fondation MADIGO.
Propos recueillis par Mireille Sandrine Bado pour Minute.bf