Le Ministère de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN), à travers son premier responsable, Joseph André Ouédraogo, a tenu un point de presse ce jeudi 20 juillet 2022 à Ouagadougou. Il était question du bilan de l’organisation des examens scolaires de la session 2023. Tout en félicitant les acteurs pour leur résilience dans le contexte sécuritaire difficile, Joseph André Ouédraogo a présenté ses « excuses » pour les disfonctionnements constatés.
La délibération des résultats des examens scolaires session 2023, ont connu pour certains jury, des retards. Mais, bien avant même le début des épreuves écrites, pour la délivrance des convocations des enseignants, des retards ont été constatés.
Le ministre en charge de l’éducation nationale, Joseph André Ouédraogo, a énuméré certaines difficultés rencontrées dans l’organisation des examens. Selon lui, la première catégorie de difficultés concerne l’utilisation du logiciel dédié à l’organisation des examens. Dans la plupart des cas, a révélé le ministre Ouédraogo, « cela est dû aux mises à jour non effectuées ou mal appliquées par certains acteurs ». C’est cette situation qui a donc occasionné des retards dans les délibérations, de même que des erreurs et reprises de délibérations, a indiqué Joseph André Ouédraogo.
La deuxième catégorie de difficultés concerne, à en croire le patron de l’éducation nationale, la stabilisation des données des candidats dans le contexte sécuritaire difficile. En effet, « la réaffectation des candidats déplacés internes dans les centres d’accueil suivant leur mobilité a donné du fil à retordre aux acteurs des niveaux centraux déconcentrés et aux techniciens du logiciel », a-t-il justifié. Aussi, poursuit le ministre de l’éducation nationale, des retards dans le chargement des données ont été constatés dans la mise à disposition des bases de données pour les travaux des différents jurys.
Joseph André Ouédraogo présente « ses excuses »
« J’ai compris le désarroi des acteurs et organisateurs, l’impatience des candidats et la colère légitime des parents d’élèves durement éprouvés dans certains jurys. A cet égard, j’exprime mes profonds regrets pour tous les désagréments causés », a-t-il lancé, avant de proprement déclarer : « au nom de tous les enseignants et des acteurs, je présente mes excuses ».
En tout état de cause, le ministre de l’éducation nationale a profité de l’occasion pour féliciter tous ceux qui ont fait preuve d’une « résilience exceptionnelle dans l’utilisation du nouveau logiciel ». Il a encouragé les concepteurs du logiciel à poursuivre son perfectionnement.
« Le logiciel dénommé Système intégré de Gestion des Examens et Concours (SIGEC), est l’une des grandes innovations de la session de 2023. C’est une prouesse technologique dont tous les Burkinabè devraient être fiers. L’un de ses avantages est que désormais, tous les examens et concours seront gérés à partir d’une seule plateforme qui est une propriété exclusive du MENAPLN. Également, le SIGEC représente une valeur ajoutée en tant que ressources économisées dans un pays en guerre qui se doit de rationaliser ses dépenses. Enfin, ce nouveau logiciel représente l’affirmation de la souveraineté de l’État dans la gestion d’une opération aussi sensible et stratégique qu’est l’organisation des examens et concours scolaires. En réalité, grâce au logiciel SIGEC, nous disposons désormais de notre propre outil, au lieu de nous exposer à chaque session, aux risques de chantages de la part des développeurs du privé », a félicité le ministre Ouédraogo.
Un autre sujet qui a défrayé la chronique est la remise tardive des convocations aux correcteurs. Cela a suscité à 48 heures de l’examen du baccalauréat, des interrogations sur la tenue effective et la réussite de la session. Si certains pensent que ce dysfonctionnement est la conséquence d’un trafic, le ministre Joseph André Ouédraogo, a indiqué avoir saisie la Gendarmerie et la Police pour faire la lumière sur cette affaire. « C’est pourquoi j’ai instruit l’Inspection technique des Services du ministère, d’investiguer pour mieux comprendre ce dysfonctionnement, afin de situer les responsabilités et de prendre les mesures nécessaires », a-t-il assuré.
D’ores et déjà, « nous devons tirer les leçons et prendre les bonnes résolutions pour que les sessions prochaines, notamment celle de 2024 soient meilleurs, car, comme le disait le poète latin Publius Syrus, le lendemain s’instruit aux leçons de la veille », a rassuré le ministre Joseph André Ouédraogo.
En rappel, l’organisation des examens scolaires, session 2023, ont coûté à l’État, plus de 23 milliards de FCFA.
Mathias Kam
Minute.bf