À l’ouverture du 8e congrès ordinaire du congrès pour la démocratie et le Progrès (CDP) ce samedi 18 décembre 2021, le président sortant, Eddie Komboïgo est revenu sur les crises que traverse actuellement le principal parti de l’opposition.
« Le CDP est un grand parti qui ne devrait pas se mettre dans une situation illégale. C’est pourquoi nous avons accepté aller nous défendre en justice pour pouvoir tenir ce congrès», a déclaré Eddie Komboïgo avant de s’indigner du fait qu’une partie de ses camarades le traine à chaque fois devant la justice.
« S’il y a un problème politique, ça se résout au sein des organes et instances du parti. Nous ne comprenons pas pourquoi certains vont en Justice. Il n’y a pas une question politique qui ne trouve pas sa réponse dans les statuts et règlement intérieur mais il est encore temps que ces camarades reviennent pour que nous construisons encore un CDP plus fort », a-t-il insisté.
Revenant sur la question du statut du président d’honneur qui crystalise le débat, Eddie Komboïgo, candidat à sa propre succession à ce 8e congrès, a indiqué que « le président d’honneur n’est pas au dessus des organes ». « Il y a des camarades un peu futeux qui profitent des attributions du président d’honneur pour semer la confusion en nous faisant croire des lettres venant de lui mais nous connaissons le style de signature de Baise Compaoré. Nous allons prendre des dispositifs dans ce congrès pour que ces genres de choses ne puissent plus arriver », assure l’actuel chef de file de l’opposition politique.
Les risques de ne pas tenir le congrès, selon Komboïgo
A ses camarades de l’aile historique qui avaient annoncé sa suspension des instances du parti pour six mois parce que qualifiant son comportement de « défiance au président d’honneur Blaise Compaoré », Eddie Komboïgo les appelle au congrès pour se défendre.
« Qu’ils viennent ici au congrès pour dire que je suis contre les recommandations de Blaise Compaoré. Ce n’est pas dans la presse qu’il faut le dire, c’est dans les organes du parti. Le président Blaise Compaoré lui même demande à ce qu’on respecte les textes. Il ne demande pas d’amener le parti à être irrégulier », a-t-il soutenu, notant que si le parti n’arrive pas à tenir son congrès avant la fin de l’année, il sera « dans une situation irréguliere ». « De ce fait, nous ne pouvons plus bénéficier du soutien financier de l’État, ni arguer d’être chef de file de l’opposition », s’est-il défendu.
Pour rappel, ce 8e congrès a été plusieurs fois reporté à cause des actions menées en justice par certains militants contre le parti. La crise latente au sein de ce principal parti d’opposition avait fini par pousser d’autres militants à la démission et diviser récemment les militants en deux groupes entre ceux qui se réclament de « l’aile historique du parti » et se qui se disent être « les furitistes ».
Mouni Ouédraogo
Minute.bf