dimanche 15 décembre 2024
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Corruption à la DGTTM : Les usagers mis en cause par la Direction

La Direction générale des Transports terrestres et maritimes (DGTTM), a délié pour l’une des rares fois sa langue pour s’exprimer sur les accusations de corruption à son encontre. Au cours d’une conférence de presse, ce mercredi 29 mars 2023, la DGTTM a annoncé une batterie de mesures pour minimiser la corruption en son sein. Elle n’a pas manqué de pointer du doigt le comportement de certains usagers qui « facilite la corruption ».

Il est courant d’entendre, à tort ou à raison, que la corruption est à ciel ouvert à la Direction générale des Transports terrestres et maritimes (DGTTM). Cette perception des choses est, selon Kanou Coulibaly, Directeur général de l’institution, « en grande partie liée au comportement même des usagers ». « Beaucoup d’usagers ne vont jamais à la source pour s’informer ou ne s’informent pas tout simplement », a-t-il relevé. 

Pis, selon Kanou Coulibaly, le comportement des usagers ressemble à de la « complicité ». « Vous quittez votre domicile pour venir à la DGTTM ou dans une direction régionale du ministère. Vous arrivez et quelqu’un vous accoste et vous explique que les procédures peuvent être longues si vous ne passez pas par lui. Ce quelqu’un est un démarcheur, étranger à l’administration. Vous ne cherchez pas à vérifier et vous lui remettez vos dossiers et votre argent, souvent sans savoir à qui l’on s’adresse. Que de documents précieux et de fortes sommes d’argent ont disparu dans ces conditions », a déploré Kanou Coulibaly. 

Il a, de ce fait, demandé aux citoyens de ne pas hésiter à s’adresser aux agents pour les renseignements à travers le guichet « accueil et renseignements ».

Des mesures de la DGTTM pour combattre le terrorisme

Des dires de M. Coulibaly, pour se « défaire des griffes » de ces démarcheurs, la DGTTM, a délocalisé ses prestations pour la réception des dossiers d’immatriculation et la remise de nouvelles cartes grises à Ouaga 2000 à la salle des codes. 

Mieux, poursuit-il, « des solutions novatrices telles que le paiement en ligne, la soumission des dossiers de demande des titres en ligne ainsi que le métier de courtier des services de transport figurent parmi les solutions futures et pérennes à la problématique ».

Un autre sujet abordé par la DGTTM, ce sont les véhicules anarchiquement transformés de « deux à huit essieux, voire plus » et les véhicules hors normes. Ces cas existent bel et bien, a regretté Kanou Coulibaly. Pourtant, les normes de gabarit des véhicules sont précisées par le règlement de l’UEMOA du 16 décembre 2005. Mais à l’évidence, « les propriétaires des véhicules transformés ne suivent plus le processus sachant très bien que leur bien est hors normes », a fait constaté le DG. Il faut donc, de son avis, que le dispositif de contrôle et de sanctions soit enclenché.

Kanou Coulibaly veut combattre la corruption à la DGTTM chez ses agents comme chez les usagers

Tout de même, Kanou Coulibaly a indiqué que, « ceux qui exploitent ces véhicules hors normes mettent le Burkina Faso en danger. La circulation des véhicules hors normes augmente l’insécurité routière, la dégradation accélérée des infrastructures routières. Chose qui crée un manque à gagner considérable pour l’économie nationale ».

Mise en garde de la DGTTM à ses agents sur la confection de fausses cartes grises

L’autre forme de fraude et corruption, dénoncé par la DGTTM, est la mise en circulation des fausses cartes grises, notamment à Ouagadougou et à Tenkodogo. « Nous ne manquerons pas de fouiner dans nos rangs pour que les agents qui s’adonnent à ces pratiques soient détectés et sanctionnés. Mais des mesures sont prises au niveau des transports (DGTTM, ONASER et CCVA) avec l’appui des Forces de sécurité intérieure pour mettre fin à cette autre forme de terrorisme », a annoncé Kanou Coulibaly.

En guise d’information, le tarif pour la carte grise et la plaque d’immatriculation pour les motos s’élève à 16 200 FCFA, le tout. Pour les véhicules, elle est entre 32 200 FCFA et 35 200 FCFA en fonction du poids du véhicule. Pour les renouvellements, le coût de la prestation global est de 28 200 FCFA pour les véhicules et 16 200 FCFA pour les motos. Il faut préciser que ces tarifs sont encadrés par des textes, notamment le décret pris en 2022.

Mathias Kam et Fatoumata Konaté (Stagiaire)

Minute.bf

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