Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU), le lundi 18 novembre 2024, s’est penché sur la résolution de la crise au Soudan. La résolution appelant à un arrêt immédiat des hostilités n’a pas pu être adoptée, la Russie ayant posé son veto.
Le projet de résolution porté par le Royaume-Uni et la Sierra-Leone appelait « à cesser immédiatement les hostilités et à s’engager de bonne foi dans un dialogue pour permettre des étapes vers une désescalade, dans le but de se mettre d’accord de façon urgente sur un cessez-le-feu national ».
Aussi, la résolution demandait aux parties de « respecter les engagements » pris en 2023 pour protéger les civils, de ne pas utiliser les violences sexuelles comme « tactique de guerre », et de permettre un accès « rapide, sûr et sans entrave » à l’aide humanitaire. Mais la résolution n’a pu être adoptée.
« Un pays a empêché le Conseil de parler d’une seule voix (…) Un pays est l’ennemi de la paix », a dénoncé le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy.
« Je demande au représentant de la Russie combien de Soudanais doivent encore mourir, combien de femmes doivent être violées, combien d’enfants subir la faim avant que la Russie ne se décide à agir ? La Russie va devoir s’expliquer vis-à-vis de tous les membres de ce Conseil de sécurité. Avec ce veto, elle envoie un message aux deux belligérants : qu’ils peuvent agir en toute impunité, ignorer leur engagement et leur responsabilité de protéger leur population », a fustigé M. Lammy.
Pour lui, « ce veto russe est une honte ». Pis, par cette décision, pense-t-il, « la Russie montre une nouvelle fois au monde quel est son vrai visage ».
« Honte à Poutine de prétendre être un partenaire des pays du Sud tout en condamnant des Africains noirs à subir plus de meurtres, de viols, de famine dans une guerre civile brutale », a lancé le chef de la diplomatie du Royaume-Uni.
De son côté, l’ambassadeur russe adjoint Dmitry Polyanskiy, a dénoncé un projet de résolution « au parfum post-colonial ».
En rappel, le conflit au Soudan, en 18 mois, a causé des dizaines de milliers de morts et entraîné le déplacement de 11 millions de personnes.
Minute.bf