Depuis le jeudi 06 avril dernier, l’occasion est donnée, du moins, aux citoyens burkinabè, aux activistes, leaders d’opinions et communicateurs, à travers la création d’un Centre national d’appel (CNA) de participer à la lutte contre le terrorisme. Plus simplement, il s’agit d’appeler le 199 ou envoyer un message aux numéros WhatsApp (+226) 71 20 33 33 et 68 24 44 44 pour donner des renseignements pouvant aider à la traque des groupes armés terroristes. Une semaine après le lancement du CNA, www.minute.bf a recueilli, ce mercredi 12 avril 2023 à Ouagadougou, l’appréciation de quelques citoyens sur la création dudit centre.
C’est une première dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Auparavant expérimenté pendant la période du Coronavirus au Burkina Faso, avec un centre d’appel d’urgence contre l’épidémie, il est créé dans le cadre de la lutte contre l’hydre terroriste, un Centre national d’appel (CNA). Le CNA est ouvert 24 heures sur 24 et 7jours sur 7, pour recevoir et gérer toutes sortes d’alertes, notamment celles ayant trait au terrorisme, à la criminalité et à la bonne gouvernance.
À l’université Joseph Ki-Zerbo, une équipe de Minute.bf a rencontré Yacouba Sandwidi, étudiant en Master 2 à l’Université Joseph Ki-Zerbo. Il est plongé dans « un pur boileau ». Sûrement un devoir en vue dans sa faculté de sciences économiques. Ce dernier est tout de même préoccupé comme tous les Burkinabè, de la situation sécuritaire du pays. Il souhaite que le pays arrive à vaincre le terrorisme, instaurer la quiétude auprès des populations. Yacouba Sandwidi affirme avoir eu vent de la création du CNA par voie de presse notamment en ligne.
Selon cet étudiant, la situation sécuritaire nationale est « très grave ». « Elle impose des actions fortes, comme on le dit situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle », a-t-il soutenu. C’est conscient de cette situation sécuritaire « très préoccupante » que le gouvernement a créé le CNA, poursuit-il. « Je salue l’initiative du gouvernement. Je salue la bravoure des FDS et VDP engagés au front. S’il y a des personnes au front, c’est pour protéger ou restaurer ce qui nous est tous cher, la patrie, notre terre. Partant de là, toute initiative pour sauver le Burkina ne sera jamais de trop. Il faut inventer », a poursuivi l’étudiant en master 2. De ce fait, il estime que la création d’un Centre pour recueillir les informations groupées est une bonne chose. « Le citoyen lambda peut avoir des informations sur les terroristes. Si autrefois, cette personne ne savait pas vers qui se tourner, aujourd’hui il y a le CNA. Ce citoyen peut appeler, alerter, dénoncer en l’état tout ce qu’il observe pour faire changer les choses », a déclaré M. Sandwidi.
Pour cet autre étudiant, Lazare Dah, la création du CNA est un « strict minimum ». « Cela a même tardé », affirme-t-il. « Je suis gêné que ce soit en 2023 que l’on pense à cela, vu que le terrorisme a commencé depuis 2016 ici. Dans la lutte contre le terrorisme, beaucoup de choses ont manqué comme l’utilisation des Technologies de l’information et de la communication. La force des réseaux sociaux n’a pas été vite appréhendée par nos gouvernants. Mais vaut mieux tard que jamais. C’est une bonne chose. Les choses vont bien bouger à présent », est-il convaincu.
Le CNA ou une négociation avec les GAT ?
Toujours selon Lazare Dah, appeler ou écrire peut être vu comme « un soutien, un renfort » mais aussi comme une forme de « négociation ». Il s’agit d’ouvrir la ligne pour « écouter les gens » de façon anonyme. « Des gens peuvent avoir des informations et vont exiger des garanties, tout comme un terroriste qui veut revenir à la raison », a-t-il soutenu. Il a donc suggéré au gouvernement, d’inclure « une prime pour toute bonne information transmise qui a été avérée et qui a permis de mettre hors d’état de nuire les groupes armés terroristes ».
Par ailleurs, toute œuvre humaine n’étant pas parfaite, les insuffisances peuvent être liées aux appels de certains individus mal intentionnés, a déploré Antarou Kanori, étudiant a l’université Thomas Sankara.
« Oui, il peut avoir des embrouilles, mais il faudra que l’État essaie de filtrer les appelants. Aussi, faut-il prévoir une sanction pour tous ceux là qui prendront cela comme un jeu », a suggéré Antaro Kanori, qui dit être convaincu que ce centre d’appel viendra aider le gouvernement dans la lutte contre toutes les formes « d’injustice et atrocité ».
Précisons que, Djourmité Nestor Noufé, responsable de la communication de la présidence du Faso, au cours dune conference de presse dediée au cnetre d’appel, a rassuré les citoyens sur la préservation de l’identité des appelants.
Mathias Kam et Fatoumata Konaté (Stagiaire)
Minute.bf