En conférence de presse, ce samedi 17 juin 2023 à Ouagadougou, les membres de l’Association des Promoteurs d’agences de vente de crédits et de transfert d’argent (APACTA) ont dénoncé ce qu’ils appellent une marginalisation de leur secteur d’activité par les opérateurs de téléphonie mobile au Burkina Faso. Ils appellent les autorités de la transition à réorganiser leur domaine d’activité.
Aux dires des conférenciers, en dépit de la contribution importante des agences de transfert d’argent et de vente de crédits dans la distribution des services de transfert au Burkina Faso, « aucun promoteur d’agence de transfert de crédits, encore moins une organisation comme la [leur] n’est associée comme partenaire fiable au bon déroulement de ce service ».
Pis, disent-ils, depuis un certain temps, les opérateurs de téléphonie mobile ont décidé de rattacher les agences de transferts d’argent et de vente de credits à des « dealers » (agents commerciaux ndlr).
Ce qui a progressivement entraîné la déstructuration de ce secteur. « Aujourd’hui, le secteur est trop désordonné. Avant, quand le secteur des mobiles money était organisé, si tu veux être agent on demandait le registre de commerce, une facture SONABEL, ONEA et la somme de 1 000 000 FCFA. On envoyait même des agents pour vérifier voir si ton kiosque est bien placé et si ça répondait à leurs critères. Et nous on travaillait directement avec les réseaux de téléphonie. Mais un matin, on nous a appelé pour nous dire que désormais on nous a rattaché aux dealers. Aujourd’hui tout est désordonné parce qu’avec ces leaders tout le monde peut avoir un numéro Mobile money. C’est pour ça quand vous sortez vous allez voir des kiosques qui sont côte à côte, alors que c’est pas autorisé » a expliqué le président de l’APACTA, Ablassé Compaoré.
Une autre chose que ces promoteurs d’agence de vente de crédits et de transfert d’argent ont dénoncé face à la presse, ce sont les conditions difficiles dans lesquelles ils exercent. Aux dires du président de cette association, les agents du secteur sont livrés à eux-mêmes et donc exposés à toute sorte de dangers sur le terrain.
« Ceux qui travaillent dans le domaine des agences de transfert sont souvent victimes de piratage, d’insécurité des donnés et même de leur personne. De nombreux collaborateurs ont perdu la vie comme nous l’avions tous constaté dans notre pays. Nous sommes tout le temps exposés à toute sorte de dangers. Parmi nous ici, il y en a qui ne peuvent plus travailler parce qu’ils ont été agressés et qu’ils sont aujourd’hui invalides physiquement. D’autres aussi ont tout perdu à ce jour. Tout ça c’est parce que le secteur est désorganisé », ont déploré Ablassé Compaoré et ses camarades.
Ce faisant, ils ont invité le Ministère de de la transition digitale, des postes et des Communications électroniques à se pencher sur leur secteur afin de mieux le réorganiser.
Oumarou KONATE
Minute.bf