Le mouvement panafricain deux heures pour Kamita (2HK) souffle désormais la dixième bougie de son existence. Et pour marquer cet anniversaire d’une pierre blanche, il a organisé un panel, ce samedi 13 mai 2023, à l’Université Joseph Ki-Zerbo, à Ouagadougou, à l’endroit des étudiants et de ses membres.
« Le cadre deux heures pour Kamita a été créé dans un environnement national et international tumultueux. Au plan national on était sur les questions de modification de l’article 37 et la création du sénat. Au plan international, c’était que la Libye venait d’être bombardée. Et les premiers hordes djihadistes venaient de descendre vers le Mali », telle est la situation dans laquelle est née le mouvement 2HK le 13 mai 2013. Et, pour marquer cette décade il a animé un panel autour de deux communications.
Pour ce faire, c’est le Journaliste éditorialiste et analyste politique, Dieudonné Zoungrana qui a été sollicité pour animer le thème : « Rôle et place de l’intellectuel africain face aux défis sécuritaire dans le Sahel ».
Pour lui, l’intellectuel c’est celui qui est capable de se mouvoir dans les idées. Celui qui se nourrit de la théorie et de l’action. Mieux, selon le Journaliste éditorialiste, Zoungrana, c’est le conscientisateur, c’est l’éveilleur des peuples. « L’intellectuel doit être un homme de son temps, aujourd’hui le Sahel est empêtré dans un interminable terrorisme. L’intellectuel doit prendre position, il doit jouer son rôle de conscientisation et puis agir » a-t-il soutenu. Pour lui, l’intellectuel est celui-là qui prend position en acceptant le risque de perdre ses privilèges. « Je pense qu’aujourd’hui, il fallait camper le décor en disant que l’intellectuel sahélien qu’il soit du Mali ou du Burkina Faso doit prendre position. Prendre position c’est quoi ? Qu’il écrive une turbine dans un journal, qu’il donne des conférences, il doit prendre position. Ça peut ne pas plaire , mais en même temps aussi il doit passer à l’action », a-t-il martelé.
Poursuivant, le Communicateur admet également que l’intellectuel, doit être un VDP en sa manière. « Le premier responsable de Kamita a dit que là où on est, on doit être un VDP contre le terrorisme. Effectivement l’intellectuel sahélien doit être là où il est un VDP. C’est pas forcément qu’il tienne un Kalash ou un AK47 mais il doit prendre une position qui conscientise, qui aide à lutter contre cet ennemi qui nous combat chaque jour et qui veut même railler nos pays de la carte du monde », a insisté M. Zoungrana.
Le deuxième thème : « Place de la culture dans l’autodétermination des peuples africains », a été développé par le Journaliste, analyste politique, Noufou Zougmoré. De son avis, le mouvement culturel qui a joué un rôle majeur dans l’autodétermination en Afrique est la création de Présence Africaine (PA) en 1947. Il a expliqué que PA avait été créée pour permettre aux Africains de remettre en surface, leurs idées qui avaient été étouffées par le monde occidental. Il s’agit là de l’ouvrage du Pr Cheikh Anta Diop, « Nations nègres et culture », et de « La philosophie bantu » de Placide Tempels.
La culture dira-t-il, est un outil qui peut aider à lutter contre le terrorisme. « Si nous arrivons à utiliser la culture, elle peut nous permettre d’engranger des victoires et au final, arriver à venir à bout donc du terrorisme », est-il convaincu.
Pour le Secrétaire général de 2HK Lianhoué Imhotep Bayala, 10 1ns après la création du cadre, il s’est agi de faire un bilan à mi-parcours et poser les sillons des actions des prochaines années.
« La tâche essentielle pendant ces 10 ans, c’était de nous produire une ressource humaine de qualité à même d’adresser les défis africains. Nous avons travaillé sur les mots d’ordre de la décolonisation des mentalités, sur des mots d’ordre de décomplexer l’Africain face au monde et face à ses responsabilités devant l’histoire », a-t-il rappelé.
Pour information, en dix ans d’existence, c’est plus de 2000 thèmes abordés, environs 160 conférences données au Burkina et ailleurs, plusieurs démembrements installés l’intérieur du pays, de la Côte d’Ivoire et d’Afrique du Sud.
Jean-François SOME (Stagiaire)
Minute.bf