Olivier (nom d’emprunt), orpailleur de profession, répondait le vendredi 12 mars dernier au tribunal de grande instance de Ouagadougou, des faits de vente et de consommation, sur une affaire de 20 kilogrammes de cannabis.
Depuis quelques temps, rappelons-le, la brigade de lutte contre la drogue, la police nationale et tous les acteurs impliqués dans cette lutte font des prouesses. En témoigne les démantèlement devenus fréquents, des réseaux de vente ou de consommation de drogue. A Ouaga, à Fada, à Gaoua, bref, partout au Burkina Faso, les exemples sont legions. Plusieurs réseaux ont été démantelés et plusieurs personnes « coffrées » dans de pareilles affaires. Olivier fait aussi partie de ceux que la police a arrêté pour cette pratique hors la loi.
Le vendredi dernier, il était devant le tribunal de grande instance de Ouagadougou pour répondre de ces actes. « J’ai eu une promesse de travail à Accra. Alors, je suis allé pour ce travail. À mon arrivée, les choses ne se sont pas passées comme c’était prévu », explique Olivier, pendant son interrogatoire à la barre pour d’abord essayer de situer les faits qui ont contribué à ce qu’il soit trimbalé devant le TGI de Ouaga.
Pouvez vous nous dire ce qui s’est réellement passé ? Demandent les juges. Une question qui a permis au mis en cause de déballer tout ce qu’il a comme arme pour sa défense. Ainsi, à la barre, il poursuit sa narration des faits. Il explique qu’une fois sur la terre ghanéenne, il lui a été proposé de verser la somme de 400.000 FCFA pour suivre une formation de QNET (un marketing de réseau). Étant dans l’impossibilité de trouver cette somme, vu qu’il était allé à la recherche d’un travail, il décide de rejoindre Kumassi pour chercher de l’aide afin de retourner dans son pays, le Burkina Faso, pour continuer à se battre.
L’accusé dans ses propos fait comprendre aux juges que c’est à la frontière du Burkina Faso et du Ghana qu’il a rencontré des hommes qui ont bien voulu l’aider mais à une condition. Et cette condition était de transporter un colis au Burkina, d’en vendre le contenu et de leur restituer l’argent de la vente. Frappé par la galère, Olivier dit n’avoir eu aucun choix que de se plier à cette condition. Il accepte donc le marché et une personne était donc chargée de l’accompagner jusqu’au Burkina Faso afin de s’assurer que le colis est bien arrivé. Une fois rentré au bercail, Olivier s’est investi dans l’orpaillage, sa profession.
Ainsi, pour rembourser sa dette, il a donc décidé de mettre en oeuvre la condition qui lui avait été demandée par « les bons samaritains ». Il se lance dans la commercialisation de cette drogue sur le site d’orpaillage où il menait ses activités. Mais il est par la suite aux trousses de l’unité anti-drogue. Les enquêtes de cette unité ont permis d’appréhender le sieur Olivier avec une vingtaine de kilogrammes de cannabis en sa possession le 20 janvier dernier. Il est donc accusé de vente et de consommation de drogue.
Après avoir avancé des explications pour sa défense dans cette affaire, le procureur lui a rappelé que la vente et la consommation de la drogue sont interdites au Burkina Faso. Sur ce point, l’accusé confie au parquet qu’il n’a plus consommé de drogue depuis 2017.
Le Tribunal dans son délibéré a reconnu Olivier coupable des faits à lui reprochés et l’a condamné à une peine d’emprisonnement de 24 mois dont 12 mois fermes, plus une amende de 500 000 FCFA, le tout assorti du sursis.
Minute.bf