Pour contrer l’influence russe en Afrique, la France a décidé de se lancer dans une lutte informationnelle qui mobilise notamment des diplomates, révèle Jeune Afrique. L’objectif, ici, c’est de défendre l’image de l’Hexagone sur un continent où la masse demande de plus en plus la fin de la coopération avec la France coloniale pour basculer vers la Russie rivale.
La prise de conscience de France sur la menace de la Russie sur le continent a notamment débuté en 2019 après la tenue du premier sommet Russie-Afrique à Sotchi, indique notre source. À partir de ce sommet, le Quai d’Orsay a décidé de muscler sa manière de communiquer, notamment pour faire face à Moscou.
« Nous avons besoin d’avoir des instruments de communication qui disent quand la France est attaquée à tort, qui disent ce que fait la France et qui relaient notre action : l’action de nos écrivains, de nos artistes, de nos sportifs et de nos diplomates. Aujourd’hui, on subit trop, ou on ne fait pas assez. C’est donc un changement de conception profond, d’organisation et d’outils », avait indiqué Emmanuel Macron à l’occasion de son discours aux ambassadeurs au mois de septembre 2022.
L’ancienne diplomate de la France au Ghana Anne-Sophie Avé et l’ambassadeur de France au Niger Sylvain Itté sont cités comme les bons élèves dans cette nouvelle approche communicationnelle de Paris en Afrique. Le deuxième cité, nommé en septembre 2022 n’a pas hésité d’annuler le visa de circulation pour la France du militant nigérien Maikoul Zodi, engagé contre la présence militaire française au Niger. Actif sur les réseaux sociaux, le diplomate se permet souvent des échanges musclés contre Franklin Nyamsi, Nathalie Yamb, Kemi Seba considérés par Paris comme des activistes à la solde de Moscou.
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