Le directeur général de l’Agence nationale d’appui au développement des collectivités territoriales (ADCT) a sacrifié à la tradition en convoquant la presse ce jeudi 20 janvier 2022 pour faire le bilan du processus d’opérationnalisation de l’ADCT et décliner les perspectives de cette agence pour l’année 2022. Bruno Dipama a fait noter, en termes de perspectives de son agence, sa contribution à la réalisation d’investissements structurants pour les zones qui seront sous le contrôle des Forces de défense et de sécurité (FDS).
L’année 2021, selon Bruno Dipama, a été une année de « travail intense et sans relâche pour opérationnaliser l’ADCT à travers la mise en place de l’organe d’administration et le basculement du Fonds permanent pour le développement des collectivités territoriales (FPDCT) à ADCT, la mise à niveau de l’ADCT à travers l’élaboration des outils pour lui permettre d’être efficace dans la réalisation des missions à elle assignées ».
Cette année 2022, pour le directeur général de l’ADCT, augure des « perspectives heureuses ». En effet, pour cette nouvelle année, selon ses explications, l’opérationnalisation de l’ADCT va se poursuivre à travers la mise en place de l’organe de gestion. Il y aura également la poursuite de la mise à niveau de l’ADCT à travers l’élaboration d’autres types d’outils ; la mise en place de cadres de concertations ; la mobilisation de ressources destinées aux collectivités territoriales ; les interventions stratégiques de l’ADCT ; le rôle de l’ADCT dans le développement des zones reconquises.
De la mobilisation des ressources destinées aux collectivités sur la période 2022-2026, Bruno Dipama a révélé que le gouvernement apportera un appui financier de 50 milliards de FCFA. Sur la même période, précise-t-il, « le concours des partenaires techniques et financiers est à la même hauteur ».
« Le Burkina Faso doit rester débout et avancer »
L’ADCT, pour rappel, est un instrument étatique qui contribue à la mise en œuvre des politiques en matière de développement et de gouvernance locale. Ainsi, estime le directeur général de l’agence, « malgré un contexte de quadruple crises sécuritaire, sanitaire, sociale et sociétale (SSSS), le Burkina Faso doit rester débout et avancer ». Sur ce point, l’ADCT entend « y contribuer consubstantiellement ». C’est dans ce sens, en plus des acquis classiques, que l’ADCT a décidé d’opérer des interventions stratégiques auprès des collectivités communes, notamment dans le contexte de crise sécuritaire. Pour mieux opérer ces interventions stratégiques, l’ADCT a classé les communes en trois catégories, à savoir le vert, l’orange et le rouge. « Pour chaque catégorie, il y a une stratégie d’intervention pour impacter et produire des effets mesurables », assure M. Dipama.
De façon détaillée, les communes classées au « vert » sont celles qui connaissent une certaine quiétude par rapport à la situation d’insécurité que le Burkina Faso vit depuis maintenant 6 ans. Pour cette catégorie de communes, l’ADCT entend travailler avec leurs conseils municipaux pour mieux identifier les besoins de leurs populations, prioriser les besoins, initier des projets adéquats pour la satisfaction de ces besoins. « Nous allons contribuer au financement des activités génératrices de revenus au profit des femmes et surtout des jeunes de sorte qu’ils soient occupés, autonomes et imperméables à l’appel des entrepreneurs de la violence aveugle. Cette stratégie contribuera sans nul doute avec les autres actions entreprises par le gouvernement et d’autres partenaires à garder ces communes toujours (au) « vert », les préservant ainsi du péril sécuritaire », a indiqué Bruno Dipama.
Les communes classées dans la catégorie « orange » sont celles qui accueillent des personnes déplacées internes (PDI). L’ADCT entend accompagner ces communes afin qu’elles puissent offrir un habitat à ces PDI. L’agence veut aussi accroitre le nombre de formations sanitaires et d’écoles, assurer une distribution de l’eau potable en qualité et surtout en quantité suffisante, veiller à la salubrité, l’hygiène et à l’assainissement.
Les communes qui sont au « rouge » sont celles qui sont en proie à l’insécurité. « Pour ces dernières, nous allons œuvrer avec les conseils municipaux mais surtout les organisations de la société civile en place pour maintenir un minimum d’activités sur le terrain et quand cela sera possible, nous reprendrons les investissements structurants et le soutien des populations pour mener des activités sur le ressort territorial de ces communes », a conclu Bruno Dipama.
Minute.bf