Le Conseil Supérieur de la Communication (CSC), a fait son bilan de la tournée initiée dans les médias du 26 novembre au 13 décembre 2024. Wendingoudi Louis Modeste Ouédraogo et ses collaborateurs ont relevé de nombreuses irrégularités et ont invité les organes de presse à plus de modération sur leurs plateformes. C’était ce vendredi 21 mars 2025 à Ouagadougou.
Dans le cadre de la mise en œuvre de ses attributions, le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) a effectué des visites et des contrôles, du 26 novembre au 13 décembre 2024, auprès de 213 médias audiovisuels sur l’ensemble du territoire national. Cette sortie a permis au régulateur des médias d’évaluer le respect des obligations éthiques, déontologiques et conventionnelles par les médias audiovisuels, mais aussi de recenser les difficultés et dysfonctionnements en vue de la prise des mesures correctives appropriées.
Selon le président du CSC, Wendingoudi Louis Modeste Ouédraogo, les contrôles effectués ont permis de recenser 144 radios et 21 télévisions fonctionnelles au Burkina Faso, sans compter les médias du groupe de la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB).
Pour ce qui est des dysfonctionnements, Wendingoudi Louis Modeste Ouédraogo, a révélé que 16 radios et 3 télévisions sont en cessation de fonctionnement, principalement en raison de l’insécurité, d’impayés à la Société Burkinabè de Télédiffusion (SBT) ou encore d’autorisations expirées.
Des cas de fonctionnement sans autorisation ont été également relevés, par le président du CSC, comme la radio municipale de Toma et la radio communale de Falagountou. En plus de ces dysfonctionnements, suivant M. Ouédraogo, 24 médias ne respectent pas la limitation de puissance d’émission et 19 ne respectent pas le nombre de dipôles autorisés. Cependant, il a confié que 12 médias bien qu’ayant reçu une autorisation en 2020 et 2021, n’ont toujours pas commencé à émettre.
Toujours selon le premier responsable du CSC, sur 178 médias en ligne observés, seuls 119 sont fonctionnels. Toutefois, il a ajouté que, la production régulière de contenus est un défi majeur, étant donné que seulement 56 de ces médias assurent une diffusion constante d’informations. Et même qu’il a souligné que 59 médias sont devenus inaccessibles, dont 14 totalement hors ligne. Pour Wendingoudi Louis Modeste Ouédraogo, ces constats révèlent la fragilité du paysage médiatique numérique burkinabè marqué par des difficultés techniques, un manque de ressources humaines et financières et parfois un manque de professionnalisme.
Mise en garde du président du CSC
Outre le bilan de son contrôle des médias, le président du CSC, a également mis en garde les médias en ligne sur leur responsabilité dans la modération des commentaires des internautes.
Au-delà des problèmes d’accessibilité et de production, le premier responsable du CSC a insisté sur la modération des commentaires à partir des plateformes numériques.
« Pour les commentaires injurieux, ils sont contraires à la loi, je voudrais rappeler que les pages sont sous la responsabilité de leurs auteurs, c’est-à-dire les propriétaires des pages. Il y a des mesures pour supprimer les commentaires, ou bien même pour fermer les commentaires », a souligné M. Ouédraogo
Le président du CSC, a rappelé que certains commentaires publiés sous les articles des médias en ligne, notamment sur les réseaux sociaux comme Facebook, sont souvent rédigés par de faux profils et visent à dénigrer, manipuler l’opinion et attiser les tensions sociales. Il a ajouté que la difficulté se trouve au niveau des pages Facebook, contrairement aux sites web ou la modération peut-être plus stricte. « Mais si vous n’avez pas la maîtrise, si vous estimez que les paramètres de Facebook ne vous permettent pas d’avoir le contrôle de votre page, vous n’êtes pas obligé d’y être » a-t-il lancé à l’endroit des médias.
Le CSC a invité les gestionnaires de médias numériques à renforcer la qualité et la régularité des contenus, sans quoi, ils devront assumer pleinement les conséquences des commentaires.
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Nafissatou Dera (Stagiaire)
Minute.bf
