La sentence est tombée nuitamment, le mercredi 6 septembre 2023 au Tribunal de grande instance Ouaga2. L’épisode ou l’affaire « ministère public contre Larissa Nikiema », a connu son dénouement après de longues tractations depuis le jour du délit, le lundi 24 juillet 2023 à Komsilga. Amsetou Nikiema ou encore Adja la guérisseuse de Komsilga, a écopé de la peine la plus lourde dans cette affaire de « bastonnade », 36 mois de prison, contre une amende de 1 millions de FCFA, le tout assorti de sursis.
Pourtant le procureur du Faso, avait requis des peines, n’excédant pas 24 mois de prison. Mais le ministère public a requis des condamnations et amendes fermes. Pour Adja de Komsilga, qui a rejeté les faits à elle reprochés, le procureur avait requis 24 mois de prison dont 12 ferme et 3 millions de FCFA ferme. Contre le prévenu Rouamba Sayouba, 36 mois de prison dont 24 ferme et 500 000 FCFA d’amende ferme. Les 7 autres co-prévenus, le ministère public a requis 24 mois, 500 000 FCFA, le tout ferme.
Me Christophe Birba, s’exprimant au nom du collectif d’avocat constitué pour la défense du groupe de prévenus, a d’abord critiqué les propositions du ministère public qui a demandé « des peines fermes sans justification ».
En outre, l’avocat s’est attaqué également à la décision du Tribunal. Selon lui, les peines prononcées par le Tribunal sont « beaucoup ». « Parce que quand le Tribunal caractérise l’infraction, il doit aussi justifier la peine. Parce que la peine en droit est individuelle et personnelle. C’est en fonction de la dangerosité de l’individu qu’on décide de telle peine ou telle peine. Pour l’instant nous n’avons pas les motifs pour lesquels le Tribunal a assis sa conviction pour condamner Adja, par exemple, à 36 mois avec sursis. Mais nous estimons que même si paradoxalement, il devrait retenir des éléments de condamnation, 36 mois c’est quand-même beaucoup », s’est désolé l’avocat de la défense.
Faire un appel de la décision de justice ?
La loi autorise les prévenus à contester la décision rendue en premier ressort par un Tribunal. Les prévenus disposent de 15 jours pour interjeter appel. Me Christophe Birba est claire a ce niveau : « Nous allons les regarder (les peines et les motifs de condamnation, ndlr) avec l’ensemble des avocats constitués, très calmement et exploiter les possibilités de faire appel pour poser le débat au juge d’appel ».
Cependant, l’avocat n’a pas manqué d’ exprimer « son étonnement » sur la décision du Tribunal qui a indiqué que Adja la guérisseuse était « coupable d’incitation à séquestration ». Chose qui, selon lui « n’a pas été prouvée », contrairement aux autres prévenus qui ont reconnu les faits et demandé pardon.
En rappel, Adja la guérisseuse de Komsilga a été condamné à 36 de prison et 1 millions de FCFA le tout assorti de sursis. Pour ses co-prevenus, Adama Barry, Sambo Koanda, Abdoul-Razack Nikiema, Sayouba Rouamba, Boureima Ouédraogo, Samsoudine Nikiema, Camille Nikiem, Ousmane Ouédraogo, à 48 mois de prison et 500 000 FCFA le tout assorti de sursis.
Amsetou Nikiema était prévenue d’avoir incité les 08 co-prévenus à la séquestration, aux coups et blessures volontaires avec préméditation et atteinte à la vie de Hamidou Kanazoé.
Mathias Kam
Minute.bf