jeudi 12 décembre 2024
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Trbune – L’andropause: un signe de la vieillesse chez l’homme !

Le professeur Charlemagne Ouédraogo, Gynécologue Obstétricien, explique ce qu’est l’andropause et donne des conseils pratiques pour réduire les effets de cette « menaupose masculine ».

Entrer dans l’âge mûr, comprendre qu’on est à mi-parcours de sa vie sur terre, signifie aussi que nos organes vieillissent. A ce stade, il y a un vieillissement normal qui s’opère chez l’homme suite à la baisse de la testostérone. Ce que nous appelons andropause.

Plus l’homme vieillit, plus le taux de testostérone dans son organisme diminue graduellement.  »Ménopause masculine » ou andropause, ce vieillessement naturel chez l’homme vers la fin de la quarantaine, s’accompagne de symptômes avec des conséquences sur sa vie sexuelle.

Contrairement à la ménopause qui marque la fin de la fertilité chez la femme, l’andropause est différente. Elle n’implique pas la fin des capacités de reproduction chez l’homme ni un arrêt complet de la production d’hormones sexuelles. Il s’agit plutôt d’un déficit androgénique lié à l’âge. Les androgènes étant les hormones sexuelles mâles dont la principale est la testostérone, hormone sécrétée par les gonades, produite par les testicules, jouant un rôle important dans le bien-être émotionnel et physique.

Simplement dit, l’andropause est un ensemble de symptômes physiologiques liés à la baisse anormale de la sécrétion de testostérone et d’autres hormones sexuelles chez l’homme généralement à partir de 45 ans.

La reproduction reste possible, la production des spermatozoïdes n’étant pas stoppée. C’est un phénomène biologique qui se traduit par des bouleversements organiques et physiologiques suite au vieillissement de l’homme.

Une baisse de la testostérone (et autres déficits cellulaires) qui est associée à des symptômes comme une baisse d’énergie, une perte de concentration, une prise de poids, un dysfonctionnement érectile, une ostéoporose (fragilité des os), une diminution de la force et de masse musculaire, des bouffées de chaleur et sueurs nocturnes, une baisse de la libido, l’infertilité, une baisse de l’estime de soi, la fatigue, des troubles de concentration et de mémoire, des troubles de sommeil, une augmentation de la graisse corporelle…

La baisse de testostérone outre le vieillissement peut être aussi liée à des lésions au niveau des testicules, la consommation abusive d’alcool, certaines affections comme le cancer, le VIH, un lupus, les oreillons, la défaillance d’un organe, la prise de certains médicaments etc.

La testostérone régule entre autres la libido, la masse osseuse, la production des globules rouges et des spermatozoïdes.

A partir de la puberté, le jeune garçon commence à produire de la testostérone, le point culminant autour de ses 20 ans. A partir de 30 ans, naturellement, le taux de testostérone dans le sang diminue de 1 à 2% par an. Ce que les spécialistes appellent hypogonadisme. Cette baisse vient plus rapidement que la menaupose chez la femme et peut ne pas s’accompagner de signes.

L’hypogonadisme (baisse de la testostérone) augmente rapidement avec le vieillissement et concerne 10 à 20% des hommes après 50 ans et jusqu’à 50% des hommes après 70 ans.

Les risques de la baisse de la testostérone sont plus élevés chez les hommes souffrant d’hypertension artérielle, de diabète, de maladie de la prostate, d’asthme, de maladie pulmonaire, etc.

Le diagnostic est confirmé par le dosage sanguin du taux de testostérone, qui doit être réalisé entre 8h et 10h du matin.

Chez l’homme, une andropause précoce peut s’installer autour de 20 ans. Tous les hommes n’ont pas forcément d’andropause et même ceux qui l’ont ce n’est pas nécessairement au même âge qu’elle s’installe.

Un traitement de substitution de la testostérone peut être proposé.

Pour préserver naturellement le taux de testostérone et diminuer les symptômes de l’andropause, il faut :

  • maintenir un poids normal qui soit en rapport avec la taille
  • réduire la consommation d’alcool
  • pratiquer régulièrement le sport
  • prioriser le sommeil
  • lutter contre la dépression
  • en parler au médecin.

Pr. Charlemagne Ouédraogo

Gynécologue Obstétricien

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