Dans une déclaration parvenue à la rédaction de www.minute.bf ce jeudi 13 septembre 2022, le Mouvement des Patriotes du Nord, un regroupement de jeunes des quatre provinces qui composent la région du Nord, donne sa lecture de la situation nationale marquée par le coup d’Etat du 30 septembre dernier mais aussi, sur les assises nationales qui se tiendront les 14 et 15 octobre 2022 à Ouagadougou. Il dit soutenir le Capitaine Ibrahim Traoré et l’appelle à « assumer ses responsabilités » lors des assises des 14 et 15 octobre 2022. Lisez plutôt !
Avant tout propos nous rendons un vibrant hommage à toutes les victimes du drame de GASKINDE. En rappel, cet évènement a été marqué par une attaque d’un convoi humanitaire de ravitaillement de la ville de Djibo le 26 septembre dernier endeuillant des familles par la perte en vies humaines de civils et de militaires. C’est avec consternation et compassion que nous prions pour le repos paisible de leurs âmes.
Nous voulons à travers cette déclaration, porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale, l’évolution dramatique de la situation sécuritaire au Nord, apporter notre soutien au capitaine Ibrahim TRAORE et lui décliner nos attentes au cours de sa fonction de Chef de guerre et Chef d’Etat.
Le Burkina Faso traverse une situation assez critique et son existence en tant qu’Etat est vivement compromise. L’hydre terroriste s’est emparée du pays depuis 7 ans avec son lot de problèmes parmi lesquels l’insécurité, le maître-mot. Cette situation a occasionné des déplacements de populations à l’intérieur du pays dont le nombre est estimé à près de 2 000 000. Tous les secteurs de développement sont touchés parmi lesquels l’éducation paie le plus lourd tribut avec 4258 établissements fermés selon le rapport du mois de mai 2022 du Secrétariat technique de l’Education en situation d’Urgence.
Le Mouvement les Patriotes du nord a vu le jour dans un contexte où le Burkina Faso traverse des moments les plus difficiles de son histoire. En effet, après 7 années de vie sous blocus et exactions terroristes, de gestion chaotique dans tous les secteurs, un premier coup d’Etat a vu le jour le 24 janvier dernier. Une partie de la population avait acclamé et soutenu Damiba, alors Président de l’époque dans l’espoir qu’il restaure et sauvegarde le Pays comme promis. Quelle désillusion ! Le remède du 24 janvier s’est avéré pire que le régime dont il fut le tombeur. En huit mois de gestion, nous avons constaté une occupation avancée de notre territoire par les terroristes. A cela, il faut ajouter la gestion clanique du pouvoir d’Etat dont seul le régime Damiba a le secret.
Cette méthode cavalière et hasardeuse de la gestion de la chose publique se faisait par copinage, laissant ainsi le peuple dans un désarroi total. Les rares personnes et mouvements qui avaient eu le courage de critiquer ses agissements dignes de Koyaga, sont bastonnés et maltraités par les OSC brouettes et cupides. Réclamer la restauration tant promise par le pouvoir était devenu un blasphème qui entrainait automatiquement les auteurs en prison ou, dans le meilleur des cas, à une séance de bastonnades. Pourtant ces derniers ne demandaient que la récupération de leurs territoires et le retour des déplacés dans leurs localités d’origine. D’ailleurs, c’était dans un esprit d’anticipation que les personnes morales et physiques avaient entamé diverses méthodes pour interpeller le régime Damiba en lui réclamant sincérité, vérité et patriotisme dans la lutte qui engage le destin de notre peuple et en l’invitant à diversifier les partenaires dans cette guerre.
En réponse aux préoccupations majeures et légitimes des Burkinabè, l’ex-Président s’est montré virevoltant avec un vocabulaire tonitruant dont lui seul connait les sources. La restauration d’un ordre ancien désavoué par notre peuple en 2014 constituait la seule préoccupation de l’ancien régime sous la fallacieuse expression de “réconciliation nationale”. Le MPSR version DAMIBA, dans son entêtement à piétiner les raisons pour lesquelles il était au pouvoir et a fini par créer une distance entre le peuple et ses dirigeants. Frantz FANON nous enseigne-t-il pas que <<Nous ne sommes rien sur cette terre si nous ne sommes d’abord l’esclave d’une cause: celle des peuples, celle de la justice et celle de la liberté » ?
Faisant sienne cette pensée de Frantz FANON, les Patriotes du Nord ont manifesté pendant 3 à 4 jours d’autres ont même passé des nuits blanches à la place de la Révolution de Ouahigouya pour dire non aux pratiques inhumaines. C’est ainsi que la non prise en compte véritable des préoccupations de nos braves FDS et VDP sur le terrain d’une part et les aspirations du peuple d’autre part nous a conduit une situation inconfortable.
Cette situation délétère a occasionné une instabilité politique au sommet de l’Etat, entrainant 2 coups de forces en 8 mois.
Ainsi, le 30 septembre 2022, nous apprenons par voix de presse et sur les réseaux sociaux l’avènement du coup d’Etat perpétré par le Capitaine Ibrahim TRAORE et ses hommes de main. Ce coup de force est intervenu à un moment où les populations commençaient vivement à dénoncer les insuffisances prononcées du régime déchu. En effet, ayant donc constaté l’incapacité du régime DAMIBA de conduire le Burkina Faso vers la restauration du territoire tant promise, la Jeunesse burkinabè dans sa majorité a salué ce coup de force.
Tirant leçons et expérience de l’incapacité des deux précédents régimes à sécuriser ce pays et prenant note du discours enthousiaste et courageux du jeune Capitaine, nous, Patriotes du Nord, tenons particulièrement à saluer le leadership et la clairvoyance de IBT pour l’instant Chef de l’Etat et apportons notre soutien plein et entier au MPSR 2. Nous invitons le Capitaine TRAORE à assumer ses responsabilités lors de ces Assises en conservant son poste de Président du Faso, Chef de l’Etat.
Cependant, ce soutien se veut permanent, constant et entier à condition que le Capitaine et ses hommes restent sur la voie de la restauration du territoire et travaillent dans le sens des intérêts des masses populaires. Et nous osons croire que le motif qui avait poussé Ibrahim TRAORE à venir en rescousse l’Etat burkinabè est bien celui qui nous a été présenté.
Nous lui apportons notre soutien indéfectible et tenons à professer que tout autre nomination à ce poste sans suivre la volonté populaire risque de nous voir encore dans la rue pour réclamer le pouvoir pour IBT. C’est ainsi que nous mettons en garde les politiciens véreux, certains chefs coutumiers et religieux dont la seule boussole est l’accaparement des biens indus à leurs causes, les OSC et associations de mauvais augures de se départir de la danse des sorcières et d’appliquer la volonté populaire le 14 et 15 octobre prochain. Et c’est triste de le dire. Mais il faut que nous le disons dans l’intérêt que ça ne se reproduise plus.
La jeune structure a principalement pour objectif de défendre les intérêts de la population burkinabè. Cette ligne demeure stoïque et dynamique au gré des intérêts de notre peuple. En tant que mouvement populaire, les Patriotes du Nord ont entre autres objectifs spécifiques les points :
- Regrouper, mobiliser et faire agir l’ensemble du peuple burkinabè pour lutter contre les terroristes ;
- Lutter pour la restauration du territoire burkinabè;
- Lutter pour la sauvegarde des acquis populaires burkinabè ;
- Œuvrer à la bonne gouvernance ;
- Contribuer à la promotion de la veille citoyenne ;
- Participer à la lutte contre la corruption sous toutes ses formes ;
- Promouvoir la tolérance et le patriotisme ;
- Mener les sensibilisations à la résilience ;
- Œuvrer pour l’émancipation de la femme burkinabè ;
- Travailler à l’unité d’action des associations, OSC et partis politiques pour la défense de la mère patrie;
- Promouvoir la solidarité au sein de la société burkinabè ;
- Soutenir les luttes de tous les peuplés opprimés et exploités.
Au regard donc de ses objectifs, les PATRIOTES du nord s’estiment légitimes pour défendre les intérêts du peuple burkinabé. C’est ainsi qu’à travers vos médias, nous lançons un appel à tous les burkinabè patriotes de se joindre à nous pour soutenir IBT dans le cadre de cette lutte légitime et légale pour libérer notre patrie. C’est également le lieu de tendre la main à toutes les personnes qui se sentent trahies ou marginalisées afin que dans la synergie d’actions, les luttes puissent aboutir aux meilleurs résultats possibles. Nous affirmons donc solennellement notre disponibilité aux autres mouvements et associations burkinabè et internationaux.
Au-delà de cet appel à un sursaut patriotique, nous profitons interpeller IBT à cette occasion sur un certain nombre de points :
✓ La région du nord vit sous pression terroristes depuis plusieurs années maintenant et nous demandons la levée de cette pression en libérant la province de Titao et les communes rurales déplacées de la région dans les meilleurs délais ;
✓ La prise en compte des aspirations populaires en diversifiant nos partenariats militaires.
✓ La restauration du territoire à 100% avant l’organisation de toutes sortes d’élections ;
✓ Le traitement diligent des actes de carrière et les effets financiers attachés dans tous les ministères ;
✓ Le respect des partenaires sociaux et la non réprimande de la population lorsqu’elle veut manifester pour montrer son désaccord ou interpeller les autorités ;
✓ Le respect des engagements ;
✓ La sincérité et la franchise du dialogue ;
✓ L’implication de tous les acteurs dans la volonté de repenser le nouveau type d’Homme burkinabè ;
✓ Le sérieux et la sincérité dans la lutte contre la corruption ;
Veiller à la réconciliation des peuples du Burkina et de la diaspora Burkinabè.
Avant de clore notre propos, nous tenons encore une fois, à remercier la presse dans toute sa diversité pour son accompagnement.
Le Secrétaire Général
Ali BADINI
76 46 26 17
Le coordonnateur
Youssouf OUEDRAOGO
71 76 20 61
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