vendredi 20 septembre 2024
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Souveraineté : « Les pays de l’AES sont le messie descendu pour la libération de l’Afrique » (Christelle Kuimi)

Camerounaise résidant en Allemagne, Christelle Wandji Kuimi a fait le déplacement du Pays des hommes intègres pour affirmer de vive voix, son soutien au Chef de l’État burkinabè et surtout à la dynamique actuelle des trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Sur le sol burkinabè et avant de reprendre son vol pour la République allemande, elle est allée offrir mardi des vivres aux familles des Volontaires pour la Défense de la Patrie tombés au front.  Dans cette interview qu’elle a accordée à Minute.bf, peu avant son départ, Christelle Wandji Kuimi revient sur les motivations de son acte et sur ses espoirs par rapport à la naissance de l’AES.                     

Minute.bf : Bonjour. Veuillez vous présenter à nos lecteurs s’il-vous-plaît.

Christelle Wandji Kuimi (CWK) : Bonjour. Je suis Christelle Wandji Kuimi, entrepreneure camerounaise résidant en Allemagne.

Minute.bf : Vous avez fait un don de vivres aux familles des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) tombés au front.  Quelle est la symbolique de cet acte ?

CWK : Je suis venue faire ce don pour dire à nos frères, les vaillants combattants au front, qu’ils ne sont pas seuls. Pour ceux qui sont tombés pour la Patrie, que nous nous engageons à prendre soin de leurs familles et de leurs enfants orphelins. Ce don est un premier pas pour encourager ces braves soldats à ne jamais fléchir parce que nous sommes à leurs côtés. C’est grâce à leurs sacrifices que nous pourrons vivre libres.                                                                                                                                                           

Minute.bf : Pourquoi avoir choisi le Burkina Faso ?

CWK :  J’ai toujours rêvé depuis l’enfance de visiter ce beau pays, le Burkina Faso, par rapport à l’histoire du vaillant combattant qui était son Excellence Thomas Sankara. A l’époque, je me faisais appeler à l’école la Sankariste, parce que j’aimais bien son histoire. C’est cela en fait qui a été le début de mon engagement et mon amour pour le Burkina Faso. Et puis, après, j’ai vu le travail qu’a commencé son Excellence le Président Ibrahim Traoré, qui était dans la même vision que le Capitaine Thomas Sankara et qui est de rassembler la jeunesse.  Cette vision est la mienne. C’est pour cela que je me suis décidée à venir sur ces terres, je vais dire, de mes ancêtres parce que je suis d’abord africaine. Le Capitaine Ibrahim Traoré a interpellé l’Afrique parce que pour lui, l’être humain est au centre. L’Africain est au centre. C’est cette vision que je partage depuis mon enfance. Quand je l’ai écouté, je me suis sentie appelée. Je viens aussi pour témoigner que le Burkina Faso est fréquentable et qu’il fait bon vivre dans ce pays. Parce que l’image que les journaux nous montrent en Occident, ce n’est pas ce qu’on voit ici. Et comme l’a dit son Excellence le Président Ibrahim Traoré, qui d’autres que nous de la diaspora pourra propager la bonne image de nos pays au reste du monde ?

« Je suis venue faire ce don pour dire à nos frères, les vaillants combattants au front, qu’ils ne sont pas seuls… »

Minute.bf : Vous dites apprécier le Capitaine Ibrahim Traoré.  Qu’est-ce que vous appréciez particulièrement dans ses actions ?

Sa vision ! Comme je le disais tantôt, c’est un homme qui pense collectif, qui pense partage, qui pense pour une Afrique libre, pour une Afrique digne. Cette vision-là, elle est avantageuse pour nous la jeunesse parce qu’il ne pense pas seulement pour lui. Il pense pour tout le monde. Donc, c’est cela qui m’a motivé à visiter ce beau pays. Le Capitaine Ibrahim Traoré, c’est l’exemple de dirigeant dont on a besoin pour notre Continent. Honnêtement dit, je n’aurais pas cru avoir la chance de vivre cela avant de quitter cette terre. Mais grâce à lui, je peux dire que je suis fière d’être africaine. Et quand je marche dans les rues d’Allemagne ou d’Europe, je suis fière de ce que je suis grâce à lui, et je lui dis vraiment Merci. Je suis venue spécialement pour lui dire ma gratitude parce qu’il est en train de réaliser mon rêve pour l’Afrique.

Minute.bf : Vous l’avez dit ! Le Burkina Faso est dans une nouvelle dynamique depuis la prise du pouvoir par le capitaine Ibrahim Traoré. Cette dynamique n’est pas forcément appréciée de tout le monde. Quelle lecture en faites-vous ?

CWK :  Vous savez, même dans une même famille, tous les enfants ne sont pas pareils.  Chacun naît avec son attitude. Mais moi je trouve que pour quelqu’un qui sort avec la mentalité d’épauler ses frères tels qu’ils sont, sans jugement, je pense que c’est une bonne personne. C’est ce qu’il a prouvé et j’encourage cela.

« Grâce au capitaine Ibrahim Traoré, je peux dire que je suis fière d’être africaine… »

Minute.bf : Dans cette dynamique, le Burkina Faso s’est détaché des services de certains de ses partenaires traditionnels. Qu’en pensez-vous ?

CWK : C’est une démarche que je salue à sa juste valeur parce que nous devons avancer avec ceux qui partagent la même vision que nous. Et moi j’ai coutume de dire que pour être respectés à l’extérieur, nous, africains, nous devons apprendre le sens de la solidarité, le sens de l’unité.  Nous devons rester unis. C’est ça qui fera notre force. Les sages prennent souvent l’exemple du balai : quand le balai est entassé, on ne peut pas le détruire facilement. Mais quand c’est un brin de balai, on peut le casser sans efforts.  Donc, nous africains, devons avoir le sens de la sagesse que nos grands-parents nous ont appris et nous mettre ensemble. Nous n’avons même pas besoin d’attendre que les autres nous viennent en aide. Nous-mêmes nous devons nous entraider et avancer ensemble.  La solidarité, ça doit commencer par nous-même d’abord. Nous devons être soudés pour pouvoir braver les vents et les marées. Ce n’est qu’ensemble qu’on peut vivre vraiment dans la paix. Si on est dispersés, on sera toujours trimballés de part et d’autre. Mais si on reste soudés, on pourra se maintenir chacun.

Minute.bf : Les trois pays du Sahel se sont retirés récemment de la CEDEAO et ont mis en place une Confédération des Etats du Sahel (AES). Depuis l’Allemagne, comment percevez-vous cela ?                 

CWK : Ces trois pays sont un exemple palpable de solidarité et d’unité africaine. Et quand moi je vois leur dynamique, je suis particulièrement fière, fière d’être noire. L’AES pour moi, c’est comme on dirait, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Les trois pays de l’AES sont comme le Messie descendu pour la libération de l’Afrique. Et j’espère bien que les autres pays viendront se réunir avec eux pour former vraiment un baobab qu’on ne pourra pas déraciner. Personnellement je parle pour moi seule et non pour les autres, et je dis qu’il faut seulement que nous restons soudés, que les trois pays de l’AES restent unis. C’est eux qui vont montrer la voie à suivre pour l’Afrique. Si on reste unis, on va montrer à ceux qui ne veulent pas emboîter le pas, qu’ils se trompaient.

« Les trois pays de l’AES sont comme le Messie descendu pour la libération de l’Afrique… »

Minute.bf : Vous avez tantôt parlé de l’image qui est véhiculée par les médias occidentaux sur le Sahel. Dites-nous de quelle image il s’agit exactement?

CWK : Il faut dire qu’il ne s’agit pas seulement du Burkina Faso et le Sahel.  C’est de l’image de l’Afrique entière qu’il s’agit. La dernière fois, je voyais des publicités qui n’étaient pas du tout dignes de l’Afrique. L’image de l’Afrique qui est montrée à l’extérieur, ce n’est pas ce qui se vit sur le terrain. Des gens restent et se font des illusions de l’Afrique qui ne sont vraiment pas ça.  C’est pour cela que j’interpelle la jeunesse à montrer toujours le côté positif de nos pays, parce que c’est par rapport à ça que beaucoup d’Occidentaux ont pu voir que ce qui est raconté n’était réellement pas la vérité. J’invite les jeunes à se lever et à soutenir ce combat des trois pays. Ce sont les jeunes qui pourront inverser la tendance et permettre que nous réussissions ce combat.

Minute.bf : Quel message avez-vous à l’endroit de la jeunesse burkinabè particulièrement ?                                                   

CWK : Aux jeunes burkinabè, sachez que c’est vous qui allez construire votre pays. Alors, avant de vous coucher chaque soir, posez-vous la question de savoir qu’est-ce que j’ai fait pour la terre de mes ancêtres ? Qu’est-ce que j’ai fait pour ma Patrie aujourd’hui ?  Même si c’est enlever une herbe devant votre porte, vous avez fait quelque chose pour la terre de vos ancêtres et vous en serez récompensés. D’ici 5 à 10 ans, il faut qu’on voie le résultat de notre combat. Il faut donc qu’on se mette au travail. Et pour cela je vous invite à faire le bénévolat. C’est ce que les pays développés font aussi. Copions ce qui est positif. Faisons plus de bénévolat. N’attendez pas toujours le salaire. Sortez ! Et quand vous voyez quelque chose par exemple, la route qui n’est pas bonne, mettez-vous en groupe et arrangez. C’est en groupe qu’on est plus fort. Mettez-vous en groupe et faites quelque chose de positif. Dans quelques années, on sera fier de dire que le Burkina est un eldorado de l’Afrique.

Minute.bf : Si vous aviez le Capitaine Ibrahim Traoré en face, que lui diriez-vous ?

CWK : Déjà, ce serait de lui transmettre ma reconnaissance parce que grâce à lui je suis fière aujourd’hui d’être africaine. Quand je marche dans les rues en Europe, je me vante en disant que je suis africaine.  Il a su montrer comment l’homme africain est quelqu’un de bienveillant par rapport à ce qu’on nous laisse croire à l’extérieur. Donc, je lui dirai que je suis fière de lui. Et je lui dirai aussi que je suis là ; comme il a appelé la diaspora, je suis là, je suis peut-être la première mais d’autres viendront. Et j’attends de vous votre bénédiction et un accompagnement pour que je puisse participer à la construction du Burkina Faso qui est et demeure mon pays de rêve.

Lire aussi : Burkina : Une Camerounaise vivant en Allemagne offre des vivres aux familles des VDP tombés au front

Voir ci-dessous la vidéo de la remise de vivres par Christelle Wandji Kuimi

Propos recueillis par Oumarou KONATE

Minute.bf

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