mercredi 11 septembre 2024
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Solidarité : Des Burkinabè mobilisent plusieurs centaines de tonnes de vivres pour « sauver Djibo »

Depuis plusieurs mois, la ville de Djibo dans la province du Soum, région du Sahel, fait face à une crise alimentaire sans précédent. Le 26 septembre dernier, huit enfants ont perdu la vie en raison de la famine qui sévit dans cette localité. La dernière tentative de ravitaillement de la ville a été prise à partie par des hommes armés, faisant 27 militaires et 10 civils tués. Pour apporter de l’aide aux populations en difficulté dans cette zone, un groupe de citoyens burkinabè, sous la houlette des activistes Alino Faso et Raïssa Compaoré ont lancé depuis le 07 octobre 2022, une collecte de vivres sous le hashtag « #Sauvons Djibo ensemble ». Dans la ville de Ouagadougou uniquement, cette opération a permis de récolter plus de 200 tonnes de vivres.

Tout est parti d’un direct d’Alino Faso sur sa page Facebook le 02 Octobre 2022. Un direct dans lequel l’activiste burkinabè appelait l’ensemble des citoyens à faire un geste pour sauver les populations de Djibo en proie à la famine depuis plusieurs semaines. Dans la foulée, l’homme, fortement engagé dans les actions humanitaires, encouragé par les internautes, a entrepris de lancer l’opération « Sauvons Djibo ensemble». « C’est parti du mouvement populaire qui a eu lieu le 30 septembre. On s’est dit que si on a la capacité de se mobiliser pour dire non à un pouvoir qui ne partage pas forcément notre ligne, on doit pouvoir se dire également qu’on ne peut pas laisser nos frères qui sont plus de 2 millions à errer sans être capables de nous mobiliser pour leur apporter des vivres. On est toujours là à indexer l’Etat mais l’Etat c’est qui ? L’État c’est nous-mêmes », a expliqué Alino Faso. Il précise que la collecte a été initiée dans 11 villes du pays dont Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Manga, Banfora, Koudougou, Cinkance, Ziniaré, Gaoua, Koupela, Kombissiri et Tenkodogo. Et les dons recueillis, à ce jour, avoisinent plus de 200 tonnes de vivres dans la seule ville de Ouagadougou. Et Alino Faso de rassurer que les vivres récoltés seront distribués dans plusieurs localités en dehors de la seule ville de Djibo.

Alino Faso, initiateur de l’activité

De l’avis de Raissa Compaoré, coordinatrice générale de l’initiative, l’engouement suscité autour de l’initiative prouve que la solidarité est l’une des vertus les mieux partagées des Burkinabè. « C’est une action citoyenne. Il ne s’agit pas d’un parti politique ou d’une association ou quelques chose du genre. C’est l’ensemble des citoyens Burkinabè qui se sont engagés et ce que nous pouvons dire c’est que c’est d’abord la mobilisation populaire qui peut faire changer les choses. Au départ on se disait que si on a 50 tonnes ou même 25 tonnes ça pouvait aller, mais finalement nous sommes aujourd’hui a plus de 200 tonnes de vivres que nous avons ici et quand je dis vivres, il y a beaucoup de choses à l’intérieur comme du riz, du maïs, de boîtes de sardines, des boîtes de pâtes de tomate. Nous avons même du mal à entreposer les vivres », a-t-elle confié se réjouissant de l’engouement suscité par l’initiative.

L’écrivain Youssouf Savadogo a répondu à l’appel de la solidarité

Plusieurs citoyens ont, en effet, répondu présent pour manifester leur solidarité envers les populations des zones vulnérables. C’est le cas de l’écrivain burkinabè, Youssouf Savadogo qui a effectué le déplacement sur le site du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), avec des vivres d’une valeur globale de 500 000 FCFA, composés entre autres de riz et de farine de maïs.

L’écrivain burkinabè Youssouf Savadogo (milieu) remettant symboliquement son don

« Moi-même j’ai écrit à la presse la semaine passée sur la situation nationale et aujourd’hui, je me suis dit qu’il fallait joindre l’acte à la parole. C’est hier seulement que j’ai eu l’information et j’ai dit qu’il fallait vraiment que je fasse un geste parce que c’est une situation qui nous préoccupe tous », a-t-il déclaré, tout en exhortant l’ensemble des Burkinabè à emboîter le pas.

Plus de 300 tonnes de vivres ont été mobilisées dans la seule ville de Ouagadougou

Trois sites sont aménagés pour accueillir les vivres dans la ville de Ouagadougou. Il s’agit entre autres du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), de la Maison du peuple et du mémorial Thomas Sankara. La date limite de réceptions de vivres est cependant fixée à ce jour, 10 octobre 2022.

Oumarou KONATE

Minute.bf

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