La politique étrangère de Thomas Sankara de 1983 à 1987 est le titre du Tom 2 du livre Introduction à la politique étrangère du Burkina Faso de feu l’ambassadeur Ki Doulaye Corentin. L’œuvre a été dédicacée et présentée à titre posthume à l’opinion par l’épouse du défunt en présence de collègues et amis. D’anciens collègues, amis de Ki Doulaye Corentin mais aussi d’anciens ministres sous Sankara ont ainsi contribué à expliquer, décortiquer l’ouvrage et la vie de l’homme à cette cérémonie de dédicace.
« C’est la somme de ses expériences diplomatiques qu’il a léguée à la jeune génération à travers cet ouvrage ». C’est ce qu’a laissé entendre Ki jeanne épouse de feu Ki Doulaye Corentin auteur de l’œuvre « Introduction à la politique étrangère du Burkina Faso » dont le Tom2 est consacré à la politique étrangère de Thomas Sankara de 1983 à 1987.
Le diplomate Mélégué Maurice Traoré, ancien collègue de l’auteur, a décrit l’homme comme étant « un diplomate émérite ». Un diplomate qui a vécu les prémices de la diplomatie Burkinabè en passant par les tumultes qu’elle a connus à la période révolutionnaire jusqu’à la « rectification » sous Blaise Compaoré. Il garde de l’homme, l’image d’un fin technicien de la diplomatie Burkinabè, d’un haut fonctionnaire de l’Union africaine mais également « un excellent théoricien au regard des œuvres de belle factures qu’il laisse à la postériorité », a-t-il dit.
L’ambassadeur Maurice Traoré qui a pris connaissance de l’ouvrage, l’a présentée succinctement à la presse. « On peut subdiviser cet ouvrage de 500 pages en trois partis », a-t-il indiqué avant de développer en ces termes : « le livre, au-delà du titre, parle en réalité de la politique étrangère du Conseil National de la Révolution (CNR) ». A l’entendre, la première partie du livre explique le cadre dans lequel s’est élaborée la politique étrangère du Burkina à l’époque de Sankara.
La deuxième partie, elle, est consacrée au bilatéralisme, c’est-à-dire les relations bilatérales que le Burkina entretenait en Afrique, hors d’Afrique et avec la France spécifiquement. La troisième partie, explique-t-il, est consacrée au multilatéralisme avec les conférences internationales et les organisations internationales.
De grands noms de la diplomatie burkinabè apprécient l’ouvrage
De grands noms de la diplomatie burkinabè de l’époque révolutionnaire tels que Basile Guissou, Léandre Bassolé et Bruno Zidwemba ont critiqué et commenté l’ouvrage. Pour beaucoup, l’auteur a relaté avec dextérité le contexte diplomatique de l’époque du CNR, surtout, le caractère singulier de la diplomatie de l’époque révolutionnaire en passant par les acquis diplomatiques de l’époque.
Un devoir de mémoire
Pour Ki Jeanne, la sortie de cette œuvre de son défunt mari, constitue le dernier round du combat d’une vie, « celui de laisser à la postériorité la somme de ces expériences diplomatiques », a-t-elle appréciée. « Le livre, il l’a tenu dans ses mains et trois jours après, il partait. Sa préoccupation c’était qu’on puisse faire la dédicace et ce soir nous sommes fiers d’accomplir sa volonté », a-t-elle conclu.
Hamadou Ouédraogo
Minute.bf