vendredi 13 décembre 2024
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SNC 2024 : « C’est un beau message que nos pays du Sahel ont envoyé au reste du monde » (Karim Moumourou, Nigérien)

Après plusieurs jours de festivités, la 21e édition de la semaine nationale de la Culture (SNC) tire vers sa fin. À quelques heures de la clôture, les festivaliers apprécient positivement l’organisation de la présente édition. Si le marché semble s’être montré timide pour nombre d’entre eux, l’organisation quant à elle, a été une réussite. C’est du moins ce qui a été confié à Minute.bf par des festivaliers venus de diverses parties de l’Afrique, ce samedi 4 mai 2024, jour de clôture de la SNC.

Dans quelques heures, le premier ministre burkinabè, Appolinaire Kyelem de Tambela, donnera le clap de fin des activités de la 21e édition de la Semaine nationale de la Culture. Sur l’ensemble des sites du festival, exposants et commerçants s’affairent, chacun espérant engranger ses derniers bénéfices avant la fermeture. C’est le cas de Oumar Abdoul Karim Moumourou. Il représente la Maison de l’artisanat du Niger à cette SNC.

Oumar Abdoul Karim Moumourou, representant la Maison de l’Artisanat du Niger

Tout au long de la semaine, il a exposé des pagnes traditionnels de son pays, des chapeaux, des chaussures en cuirs et d’autres produits artisanaux du Niger. Il dit « tirer son chapeau » aux autorités burkinabè pour avoir réussi le pari d’organiser un « si beau festival » en dépit de la situation sécuritaire difficile dans le pays. « Moi je félicite vraiment le Burkina Faso pour l’organisation de ce si beau festival. Je vous tire mon chapeau. Avec l’insécurité que nos pays vivent, ce n’était pas évident du tout. Mais vous y êtes parvenus, vraiment chapeau, chapeau, chapeau à vous. C’est le Sahel qui gagne. Et puis c’est un beau message que nos pays du Sahel ont envoyé au reste du monde », a-t-il salué.

Côté bénéfice, l’artisan nigérien se réjouit également d’avoir fait des entrées quand bien même il affirme que l’édition précédente a été bien meilleure. « Cette année quand même, c’est un peu délicat parce qu’il n’y a pas eu trop de marché. Mais l’ambiance est au top donc c’est déjà l’essentiel. Vu la situation actuelle de nos pays, on comprend. Peut-être que c’est l’argent même qui manque. Mais n’empêche que ça a été une édition réussie », a-t-il reconnue.

Quelques produits artisanaux nigeriens à cette foire

Youssouf est aussi un artisan venu du Niger. Pour sa première participation à la semaine de la Culture, il est arrivé avec des bracelets en cuivre, en bronze, en argent, ainsi que des bonnets, des portefeuilles en cuivre, qu’il a exposé à la foire. Comme son compatriote Moumourou, lui-aussi a vécu la morosité du marché. « Vraiment on a envoyé beaucoup de choses, mais il n’y a pas eu de marché cette année. Les clients viennent, ils touchent les objets, ils apprécient, mais n’achètent pas » se lamente-t-il.

Sur le plan organisationnel cependant, Youssouf affirme que la SNC a été une réussite. Il déclare n’avoir pas eu de difficultés majeures durant toute la semaine qu’a duré le festival. « Vraiment, je salue tout les Burkinabè pour nous avoir bien accueillis et bien traités. Je ne sais pas si c’est parce qu’on est pays invité d’honneur, mais en tout cas, moi, je me suis senti à l’aise. Aux différentes entrées et sorties, quand j’arrive et que je présente mon badge, on m’a toujours facilité la tâche. C’est le marché seulement qui a manqué », a-t-il temoigné.

Youssouf, artisan venu du Niger

A quelques pas de lui, Adja Fatoumata Traoré expose également ses marchandises. Venue de la Guinée Conakry, elle expose à cette foire, des pagnes guinéens, des « Kendeli », des « lepi », des « Dam Dam » ( produits guinéens, ndlr). Contrairement à ses pairs qui se plaignent de la morosité du marché, la commerçante, elle, affirme avoir fait du bénéfice pour cette édition. « Ça fait la deuxième fois que je participe à la SNC et vraiment chaque année je repars satisfaite. Les gens achètent vraiment. Il y a des clients même qui ont pris mon contact et qui m’appellent qu’ils ont besoin des habits. Donc même après la SNC, on pourra toujours avoir du marché ici », s’est-elle exprimé.

Si elle a décidé de revenir pour cette deuxième édition de la SNC, c’est parce que, dit-elle, le Burkina Faso l’a positivement marquée lors de sa première participation.

Adja Fatoumata Traoré est venue de la Guinée Conakry

« J’aime le Burkina Faso. Le Burkina, c’est aussi mon pays. Le Burkina Faso et la Guinée c’est la même famille. L’année dernière j’étais là, et j’ai été bien traitée. Donc cette année encore je suis là avec mes sœurs ici. Je salue mes frères et mes sœurs burkinabè. Je suis contente de vous », a-t-elle salué.

A plusieurs kilomètres du site de la foire, dans la ville de Bobo-Dioulasso, d’autres festivaliers ont aussi exposé leurs savoir-faire, durant une semaine, au village des communautés. C’est le cas de Martine Bibi Goyanga, venue du Sud-ouest du Cameroun pour exposer les produits de son pays à la SNC. Elle a proposé notamment des sacs en cuirs, des pagnes traditionnels camérounais, des objets de décoration ainsi que des mets constitués entre autres de « Ndolè », « de bonbons alcoolisées », de « poulets DG » et consorts. Elle dit apprécier positivement cette édition, surtout, pour la réussite de son volet art culinaire.

Martine Bibi Goyanga est venue du sud-ouest du Cameroun

« J’ai adoré ! Je me suis inscrite pour l’art culinaire et je vous assure que c’était merveilleux. On a eu droit à des formations, des séances de démonstration avec des chefs et j’ai vraiment apprécié. Cette année, il y a vraiment de l’amélioration par rapport à l’édition précédente. On sent que toutes nos critiques de l’édition passée ont été prises en compte », a-t-elle confié. Mme Goyanga se félicite surtout d’avoir pu représenter la culture de son pays à ce grand rendez-vous de la culture. « Je suis venue. J’ai fait ma part pour mon pays, le Continent (surnom donné au Cameroun, ndlr), et j’en suis fière. Grâce à ce que j’ai exposé, les gens ont pu découvrir notre culture au Cameroun et ça, c’est une fierté qu’aucune richesse ne pourra m’apporter. J’ai représenté mon pays et je suis fière de cela. En tout cas merci au Burkina Faso pour cette opportunité », se félicite-t-elle.

Soulignons que ce sont plus de 700 000 participants qui ont pris part à cette 21e édition de la Semaine nationale de la Culture.

Oumarou KONATE

Minute.bf

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