Que se passe-t-il au sein de la famille SANK ? En conférence de presse, le lundi 07 août 2023, au siège de l’entreprise SANK BUSINESS à Ouaga 2000, l’ « Administrateur général », Sada Zougmoré s’est offusqué de ce que Jules Kadher Kaboré, « cofondateur » de l’entreprise veuille remettre en cause les droits de l’actionnaire majoritaire. Alors que M. Kaboré dans une publication sur les réseaux sociaux a avancé que « SANK BUSINESS se désengage » de la « nouvelle plateforme SANK MONEY », M. Zougmoré a soutenu que le produit est « bel et bien de SANK BUSINESS », rappelant à M. Kaboré qu’il « n’est plus PDG » de l’entreprise. En vrai, M. Zougmoré explique les agissements de M. Kaboré par un prêt que ce dernier a du mal à justifier auprès du Fonds burkinabè de Développement économique et social (FBDES).
La plateforme de transfère d’argent, SANK MONEY est bloquée. Les clients ont leur argent dans leur compte mais n’ont pas accès. Ils ne peuvent pas faire des retraits. Pourquoi ? Une question de fonds divise le « cofondateur » Jules Kadher Kaboré à l’actionnaire majoritaire. C’est du reste ce qu’a laissé entendre l’Administrateur général de l’entreprise, Sada Zougmoré.
Tout est parti d’une publication le samedi 05 août dernier de la part de Jules Kadher Kaboré, « ex-administrateur général et cofondateur » de SANK BUSINESS, selon Sada Zougmoré. Dans la publication, expliquée en substance par M. Zougmoré, l’ex-administrateur général, Jules Kadher Kaboré dit remarquer « l’existence d’une nouvelle plateforme dénommée SANK MONEY venant d’une entreprise appelée SANK FINANCE ». Et, poursuit le conférencier : « il (Jules Khader Kaboré, ndlr) va très loin en disant que SANK BUSINESS se désengage de tout ce que cette société pourrait poser comme action en son nom ».
A cela, Sada Zougmoré a d’abord fait noter que « M. Kaboré n’est plus PDG de SANK BUSINESS. Il a, depuis le 23/12/2022, cédé 80% des parts à M. Boureima Nanema. Il (Jules Kadher Kaboré, ndlr) est et restera le cofondateur avec 20% des parts ». « La signature du premier acte de session avec le paiement des 50 millions », selon l’Administrateur général qui cite l’article 2 de ladite convention, « donne tous les droits et pouvoirs à l’actionnaire majoritaire dès sa signature ». C’est ainsi que, confie-t-il, est intervenue la décision de changement de la charte graphique le 31/12/2022. Par la suite, le 12/01/2023, avait lieu « la prise de main technique entre Jules Kadher Kaboré et [l’équipe dirigeante actuelle] ».
Sada Zougmoré est remonté pour rappeler qu’il a été effectué un audite technique qui a révélé « beaucoup d’insuffisances » qui, au regard « des amendements » et ajouts qui devraient se faire, « imposaient une refonte de l’application ». Là encore, il assure que M. Kaboré était informé et devrait même « accompagner l’équipe technique avec tous les accès ».
De même, le conférencier a souligné qu’un audit financier a révélé des « manquements graves [dans la gestion] des comptes de l’entreprise », ce qui a abouti à « un amendement de l’acte de cession le 24/02/2023 ».
Du refus de faire la mutation par l’ex-administrateur général, Jules Kadher Kaboré
Malgré tout cela et alors que l’article 2 de la convention stipule que « le cessionnaire sera propriétaire des actions cédées dès la signature », l’Administrateur général de SANK BUSINESS s’est offusqué du fait que « M. Kaboré, depuis les Etats-unis, refuse de faire la mutation ». Concrètement, il a expliqué qu’alors que l’entreprise avait bénéficié d’un financement du FBDES, Jules Kadher Kaboré « n’arrive pas à justifier l’utilisation faite des 50 000 000 de F CFA ». Et donc, ajoute-t-il, « M. Kaboré estime qu’il ne signera la mutation qu’après le paiement du crédit du FBDES ». « Pendant que le FBDES le poursuit pour la justification des sommes reçues, il nous met la pression pour le paiement », a laissé entendre M. Zougmoré qui précise : « nous avons approché le FBDES pour avoir le dossier et voir dans quelle mesure payer, mais ils nous ont fait comprendre que tant qu’on ne fournit pas les nouveaux statuts et le Registre du Commerce et du Crédit mobilier (RCCM), ils ne peuvent nous donner aucune information concernant le crédit ». A entendre l’Administrateur général de SANK BUSINESS, M. Kaboré doit procéder à la mutation afin de permettre à la nouvelle équipe de payer le crédit. Sauf que, déplore-t-il, « refusant tout règlement à l’amiable et contre toute attente, M. kaboré nous a dirigés vers son avocat ».
Ainsi, poursuit-il en regrettant, « quand l’affaire est allée en justice, sans même attendre la décision de la justice, M. Kaboré a pris le soin de retirer notre charger de Communication de la page Facebook de l’entreprise, et bloquer tous les accès de l’application. Les utilisateurs comme les employés ont vu leurs compte bloquer ». Il précise à ce propos que l’entreprise a été obligée de faire signer des décharges à des clients dont l’argent est bloqué dans leur compte pour pouvoir les payer.
En outre, concernant l’application SANK MONEY, il a tenu à souligner : « c’est bel et bien un produit de SANK BUSINESS et non de SANK FINANCE comme le prétend M. Kaboré. De l’ARCEP à Orange, nous avons toujours utilisé SANK BUSINESS dont nous sommes actionnaire majoritaire avec 80% des parts ». Et il précise que SANK FINANCE est en réalité un projet que SANK BUSINESS envisage pour « accompagner les femmes et les jeunes avec des micro-crédits ».
Pour tout cela, l’Administrateur général de SANK BUSINESS qui accuse le cofondateur de l’entreprise, Jules Kadher Kaboré de « mauvaise volonté » entend porter plainte contre lui « pour diffamation ».
En attendant, Minute.bf apprend d’une autre source de la même entreprise SANK BUSINESS, l’organisation d’une conférence de presse qui aura lieu ce soir-même à 15h. Un autre son de cloche ? Nous y reviendrons…
Franck Michaël KOLA
Minute.bf