dimanche 15 décembre 2024
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Retard dans les universités : Le ministre Adjima Thiombiano met en cause tous les acteurs du monde universitaire

L’Assemblée législative de Transition (ALT) a reçu, ce vendredi 02 juin 2023, le ministre, en charge de l’enseignement supérieur, Pr Adjima Thiombiano. Ce dernier est venu répondre à la question orale avec débat du député Sié François d’Assise Coulibaly sur le chevauchement des années académiques dans les universités publiques du Burkina Faso. Le ministre a relevé que la cause de ces problèmes est dû à un certain nombre de facteurs dont, entre autres, la responsabilité des enseignants.

« Le tableau est sombre, mais il faut relativiser », a relevé le ministre de l’enseignement supérieur, Pr Adjima Thiombiano. Pour lui, les Unités de formation et de recherche (UFR) des universités font preuve d’une « résilience incroyable ». « Nos diplômes au niveau international ne souffrent d’aucun débat. La recherche est performante. Cela se voit chaque année par le nombre d’inscrits au CAMES », a soutenu le ministre de l’enseignement supérieur.

Les causes du chevauchement des années académiques

Le problème est  « profond et surtout structurel », pense M. Thiombiano. La bonne résolution du problème commence par un diagnostic sérieux, dit-il. Malheureusement, souligne-t-il, « les statistiques varient d’année en année, ce qui rend difficile le diagnostic »

L’un des problèmes majeurs, c’est la question de gouvernance et partant la responsabilité des enseignants d’université, a confié le ministre Adjima Thiombiano. « La gouvernance académique constitue un véritable problème. Le programme d’enseignement est soit dicté par certains acteurs en fonction du programme des professeurs, soit en fonction des humeurs des étudiants. L’administration n’assume pas pleinement ses responsabilités. Elle laisse passer des dérives. Elle permet à certains enseignants de laisser leur programme pour des agendas internationaux. Vous avez des enseignants pratiquement intouchables. Pourquoi ? Le mal dans l’application des textes pose problème », a déploré le ministre de l’enseignement supérieur.

D’autres problèmes

Aussi, le ministre a évoqué le « manque criard d’infrastructures » pour convenablement administrer les cours. « Aujourd’hui, on dénombre un peu plus de 190 000 étudiants. Au même moment, le nombre d’infrastructures adéquates n’excède pas 90 000 places pour ce nombre », a révélé le ministre de l’enseignement supérieur. Alors que, poursuit il, « plus vous avez des effectifs réduits, moins les années se rallongent ».

« Le corps professoral est insuffisant. Le nombre d’étudiants par enseignant est de 109 pour un enseignant. Il est 4 fois supérieur à la norme qui est d’un enseignant pour 25 étudiants », a-t-il ajouté. Aussi, l’absence de connexion internet dans toutes les Universités publiques, comme le préconise le système LMD en vigueur, à l’en croire, est également une cause du chevauchement académique.

Le Pr Adjima Thiombiano expliquant les causes du chevauchement des années académiques dans les universités publiques à l’ALT

L’attitude des étudiants est aussi pointée du doigt. « Des étudiants qui veulent eux-mêmes se mettre à la place de l’enseignant pour proposer eux-mêmes des critères d’évaluation », a dénoncé Pr Thiombiano.

Toujours, selon le ministre Thiombiano, les universités doivent 5 millions de FCFA pour certains et 10 millions pour d’autres aux enseignants vacataires. Et au niveau de la dette, c’est environ 17 milliards de FCFA que cumulent les Universités publiques.

Le Pr Adjima Thiombiano a annoncé une batterie de mesures. Il s’agit de l’enseignement à distance avec les Universités virtuelles avec le programme « 1 étudiant 1 ordinateur » et bien d’autres. Pour régler le problème de gouvernance, le ministre Thiombiano a donné le ton pour mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut.

Mathias Kam 

Minute.bf

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