samedi 14 décembre 2024
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REMA 2023 : « Nous attendons le public pour passer une très belle édition » (Alif Naaba)

La 6e édition des Rencontres musicales africaines (REMA) ouvre ses portes ce jeudi 19 octobre 2023 à Ouagadougou. Elle s’étendra jusqu’au 21 octobre 2023 et réunira l’ensemble des acteurs de la musique burkinabè et africaine. Avant ce grand rendez-vous scientifique de l’industrie musicale africaine, www.minute.bf a eu un entretien avec le Promoteur de l’événement, l’artiste musicien Alif Naaba. Les échanges ont essentiellement porté sur le niveau d’avancement des préparatifs de l’événement, les couleurs de cette édition et les attentes à l’égard des acteurs de la chaîne musicale pour une réussite de l’événement. Lecture!

Minute.bf : Les REMA, c’est dans 24h. Qu’est-ce-que vous réservez comme surprise à cette 6e édition ?

Alif Naaba : Cette 6e édition des REMA est une édition de maturité. C’est une édition aussi spéciale parce que c’est une édition qui se trouve dans une situation que connait notre pays qui est difficile. Donc cette édition voudrait éventuellement apporter son lot de soutien, son lot de force à notre pays. C’est pour ça que c’est une édition spéciale et aussi une édition de maturité parce que ça va faire 6 ans. Et 6 ans, c’est la période de maturité de l’événement et nous espérons que ça va être une belle édition.

Sur cette édition des REMA on peut s’attendre à beaucoup de choses. On peut s’attendre à des panels, à des formations comme d’habitude. On va s’attendre aussi à beaucoup de concerts parce qu’on a beaucoup de surprises. On a aussi un grand concert de clôture qui est très attendu par le public et les mélomanes burkinabè. On va s’attendre aussi à cette édition, des REMA qui ont éclaté à beaucoup d’endroits et puis on va aussi faire un clin d’œil aux enfants, à travers le REMA « village enfants ». Nous allons aussi avoir des panelistes de haut niveau, de très haut niveau même d’ailleurs. Par exemple, nous recevrons pour parler des thématiques, le plus grand spécialiste de la question de la découvrabilité un peu partout dans le monde francophone, un professeur qui nous vient d’Ottawa, qui va donc nous donner beaucoup d’éclairage sur la question, et des experts de la musique vont venir de partout. Nous attendons 21 pays et puis des experts des maisons de disques, des producteurs, des distributeurs, des directeurs de festivals, des artistes. Donc vous voyez que c’est tout l’écosystème qui est présent pour cette édition des REMA.

Minute.bf : Justement, pour ce grand rendez-vous, quels sont les aspects côté musical qui seront mis en avant ?

Alif Naaba : Pour ce rendez-vous, on a une grosse formation sur la production qui va toucher toute la ligne de la production de A à Z. Par exemple l’artiste camerounais Blick Bassy qui est producteur et qui d’ailleurs, est aussi représentant des artistes africains en France à la Société des auteurs-compositeurs et éditeurs de musique (SACEM). Il va donner une grosse formation sur tous les modules de la production pour donner à nos artistes cette autonomie, cette force d’être autonome. Et puis, cette année, Blick Bassy donne d’ailleurs un concert à la cérémonie d’ouverture. Nous avons une formation sur le métier de « Data analyse » qui va permettre à nos labels de production d’ici, de pouvoir faire une analyse claire par rapport aux données des statistiques sur les ventes de leurs artistes, des données sur les statistiques par rapport à leur présence sur les réseaux sociaux et de mieux calibrer pour toucher davantage un grand public. Il y aura donc cette formation qui aura lieu avec Marc Nyane qui est data analyste à « Wonder music » en France. Nous allons aussi avoir une formation sur les podcasts qui concerne les créateurs de contenus notamment certains journalistes burkinabè ou des gens qui sont sur les réseaux sociaux aujourd’hui qui proposent des contenus, nous allons les former sur le métier de « podcast » pour qu’ils puissent mieux analyser les sorties d’artistes et leurs albums pour mieux présenter ça au public, qu’ils soient plus formalisés et mieux présentés. Nous avons aussi une formation en « Beat making » sur le travail des Beats makers. Sur le travail de Beat-makers sur les jeunes, des jeunes comme Amzy et Kayawoto. Ce sont des jeunes qui travaillent avec des beat-makers. Nous allons travailler à former une vingtaine de jeunes Beat-makers burkinabè qui vont être formés pour être professionnels pour que d’ici 2 à 3 ans, ces jeunes puissent donner une coloration burkinabè qui pourrait éventuellement se révéler au monde. Donc vous voyez qu’il y a cela. Et puis nous avons une formation qui a commencé l’année dernière et qui continue sur le métier de community manager. C’est un métier qui est important aujourd’hui pour les artistes, les accompagner sur leur image sur le digital. Donc il y a énormément de points que nous touchons à cette édition des REMA.

Prêts à 98%…

Minute.bf : Sont-ce là les seules innovations ? Ou bien il y a d’autres innovations ?

Alif Naaba : Ce sont là les innovations majeures mais on a d’autres innovations. Cette année le concert va être gros, grand, énorme et très bien présenté. Il va être différent. Nous allons avoir comme autre innovations, les panels au niveau de Bravia Hôtel. On invite tout le monde à venir les 20 et 21 octobre à partir de 9 heures pour les panels. Ça va être un moment important pour les acteurs, pour les professionnels et même pour ceux qui sont fans des artistes. C’est gratuit. Toutes nos activités sont gratuites. Comme grande innovation, nous avons le REMA Village Enfant, qui concerne tous les enfants. Ce REMA Village Enfant va prendre place au niveau de l’orphelinat de Loumbila. Il va regrouper plus de 500 enfants qui viendront du Burkina Faso. On invite les parents à envoyer leur enfant le samedi 21 octobre à partir de 9 heures. Vous pouvez passer avec vos enfants à l’orphelinat de Loumbila partager un moment avec les artistes et surtout voire les concerts de Mawndoe qui nous vient du Tchad, et qui présente « l’atelier de Mawndoe ». Il y aura de la sculpture, ils vont fabriquer des choses, faire du concert, jouer ensemble.
Les REMA donnent cette année beaucoup d’innovations pour aussi positionner notre pays, pour mettre le Burkina Faso sur la carte du continent.

Minute.bf : A ce stade comment vont les préparatifs ? Est-ce que ça avance ?

Alif Naaba : Les préparatifs avancent très bien. On peut dire qu’à ce jour nous sommes à 98% prêts. Donc ça avance très bien. Je profite de l’occasion pour remercier tout nos partenaires qui font en sortent que les REMA sont un événement aujourd’hui important sur le continent africain. Nous remercions le ministère en charge de la communication, de la culture et du tourisme, à travers, le ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, qui accorde une importance capitale aux REMA et qui est une oreille à notre écoute. Aujourd’hui grâce à tous ces soutiens les REMA sont aujourd’hui à 98% prêtes. D’ici demain, on sera à 100% prêt. Et le public peut aller voir des panels, des show-cases chaque soir, à partir du jeudi au Goethe Institut, les 19 et 20 octobre. Le public peut aller voir les concerts. Le public peut aller à d’autres rencontres, notamment les panels. Surtout le public est invité massivement à venir le 21 octobre pour clôturer en beauté avec le concert « Nos voix pour la paix ». Les artistes burkinabè accompagnés d’artiste internationaux se mettront ensemble pour clôturer en beauté les REMA et dire surtout que nous voulons la paix, pour parler de paix, pour donner un message de paix, pour porter notre pays au yeux du monde pour que notre pays soit présenté de manière unie, comme un pays qui est exemplaire, qui veut juste la paix. Nous allons dire que ces REMA sont engagées positivement pour que le monde entier voit que nous voulons la paix et que nous sommes unis.

Minute.bf : Un tel événement qui mobilise des stars de l’industrie musicale africaine, c’est forcément un gros budget. A l’heure actuelle, c’est bouclé ou vous avez un appel à l’endroit des partenaires ?

Alif Naaba : Nous continuons à travailler. Ce n’est pas évident. Nous sommes dans une situation exceptionnelle, mais les artistes et tous les professionnels qui viennent aux REMA comprennent et jouent le jeu.

Nous remercions aussi les partenaires. Je remercie certains partenaires qui nous appellent et qui nous disent, nous vous offrons cela, nous allons faire ceci pour vous, on va imprimer tous vos documents… Nous sommes aujourd’hui dans un pays qui montre une certaine solidarité qui va se démontrer à travers cette édition du 19 au 21 octobre prochain à Ouagadougou

Minute.bf : Maintenant 6 éditions à réunir des techniciens et des artistes de l’industrie musicale africaine, avez-vous l’impression que les acteurs au plan burkinabè profitent pleinement? S’approprient-ils l’événement ?

Alif Naaba : Bien sûr ! Il y a quand même une bonne partie qui participe à l’événement.

Mais, comme dans tous les pays, quand vous faites une formation, tout le monde n’est pas intéressé. La formation que vous donnez pour les journalistes, vous verrez que tous les journalistes ne viendront pas. Mais, ceux qui veulent aller, se créer un réseau pour avancer vont participer. C’est dire qu’on ne peut pas forcer tous les acteurs, producteurs ou artistes à aller s’outiller au niveau des REMA. 

Cependant, il y a que beaucoup d’artistes burkinabè sont dans une dynamique de professionnalisation. Eux, on les voit tous les jours aux REMA. 

Il y a tellement d’accréditations et ce sont des jeunes que nous-mêmes ne connaissons pas, qui ne sont pas connus, mais qui aujourd’hui sont sur l’échiquier et travaillent avec nous. Nous espérons qu’ils vont profiter éventuellement de ce qui se passe aux REMA. Tout cela, pour qu’il y ait aussi de nouveaux jeunes qui prennent la relève. L’objectif, c’est que les REMA puissent permettre qu’une industrie musicale naisse, qu’il y ait de nouveaux acteurs, des jeunes qui apportent du sang neuf. Je veux dire que beaucoup d’artistes qui sont très connus aujourd’hui viennent aux REMA et on voit dans leurs œuvres, leur talent, une évolution incroyable. Notre musique est en train de prendre une dimension qui est dans les normes au niveau international parce que des événements comme le REMA permettent le connecting people, le connecting business…

Minute.bf : A ce propos, avez-vous un message à l’endroit de ces jeunes qui sont censés constituer la relève de l’industrie musicale burkinabè ?

Alif Naaba : Mon message pour eux, c’est déjà qu’ils viennent aux REMA. Les REMA, c’est pour les jeunes. Si vous remarquez, tous ceux qui travaillent autour des REMA, sont des jeunes qu’on ne connaît pas. Nous sommes très heureux, parce que nous pensons que les REMA doivent appartenir aux jeunes. Aujourd’hui, c’est chose faite parce qu’ils se les sont appropriées. Lors des concerts, des panels, vous allez voir beaucoup de jeunes.

Nous leur rappelons que c’est gratuit, pour qu’ils viennent apprendre les métiers de la musique, la bonne information de la musique.

A ceux qui sont en train de faire musique, nous les invitons à venir s’outiller, rencontrer des gens, des maisons de disques, des journalistes internationaux, et nationaux, des acteurs burkinabè que nous rencontrez pas. Les REMA vont permettre que vous rencontriez, pour un jeune, un Commandant Papus qu’il ne rencontre pas toujours, qu’il rencontre un Floby, un Youssoupha, un Smarty qu’il ne rencontre pas toujours et qu’il ait l’occasion d’échanger avec lui dans un cadre professionnel. C’est cela l’idée des REMA. C’est pour les jeunes. Nous les invitons tous à venir aux panels, aux concerts, aux showcases, aux formations et à profiter pleinement de cette édition qui est la leur.

Propos recueillis par Franck Michaël KOLA et Oumarou KONATE

Minute.bf

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