Le président du Faso a annoncé dans son message adressé à la Nation, le recrutement de volontaires pour combattre le terrorisme. Une annonce qui est intervenue 24 heures après le massacre de 38 miniers dans l’Est du pays. Cette mesure était réclamée par une certaine frange de la population depuis le début de la guerre en 2015. www.minute.bf a même déjà produit un édito dans ce sens.
Se prononçant sur ses solutions pour vaincre l’hydre terroriste, l’ancien premier ministre burkinabè en exil en avait également fait cas. Il avait clairement proposé la levée d’au moins 3000 volontaires pour appuyer les effectifs de l’Armée. Malgré les différentes interpellations, le gouvernement était resté de marbre. Comme à son habitude. Assistant, impuissant, la décadence de l’Etat d’abord au Sahel, ensuite au Nord, puis au Centre-nord, dans des localités de la Boucle du Mouhoun et de l’Est.
Bien que le Centre-nord soit la première région militaire du pays, rien n’a pu freiner l’avancée sanglante des fous barbares. A ce jour, le nombre de déplacés internes a franchi la barre du demi-million. Et c’est dans ce contexte que sort le chef suprême des armées pour annoncer enfin le recrutement de combattants volontaires. Une mesure tardive et même très tardive. Tout de même, il n’est jamais tard pour mieux faire.
Cette mesure pourrait endiguer le phénomène terroriste à court terme. A condition que la sincérité et l’esprit patriotique habitent nos chers dirigeants. Ils doivent éviter de vouloir se faire du fric sur le dos de ces éventuels combattants. Avec nos dirigeants, tout est possible. Déjà l’opération de recensement de la population rencontre des couacs dans certaines régions où les frais de formation des agents recenseurs s’évaporent. Donc avec le recrutement des combattants, le chef suprême des Armées himself doit garder l’œil permanemment ouvert. Pas seulement ouvert ; il doit aussi voir.
Défendre la patrie, priorité des priorités
Pour les adeptes de la critique facile, ces volontaires pourraient se révéler un autre problème plus tard. Un couteau à double tranchant. Les tenants de telle ligne ne manqueront pas d’exemples. Le Nigeria, la Centrafrique… Ils n’ont pas totalement tort. Mais en attendant, nous sommes face à une situation particulière. L’existence du Burkina est menacée. Et nous devons faire un choix. Préserver la souveraineté du Burkina en mobilisant les forces exogènes même s’il y aura des problèmes demain ou laisser le Burkina sombrer dans un chaos apocalyptique. Alors le choix de mobiliser tous et toutes semble judicieux. C’est le moindre mal. Si après la pluie il y aura des comptes à régler, au moins on s’essayera sous un toit. Et ce toit c’est le Burkina, notre patrie commune. Le Burkina Faso, notre patrie, est une mère pour nous tous. Nous devons la sauver. A ce moment précis, la défense de la patrie doit être la priorité des priorités. Le temps du discours est révolu…
Au front !
La Rédaction
Edito/minute.bf