Suite ce jeudi 03 février des plaidoiries de la partie civile dans le procès de l’assassinat de Thomas Sankara et ses 12 compagnons le 15 octobre 1987. Me Anta Guissé a eu la charge de faire sa plaidoirie sur l’accusé Mori Aldiouma Jean Pierre Palm. Elle a argumenté pour prouver la culpabilité dudit accusé.
Me Anta Guissé a basé son argumentaire sur trois aspects, à savoir, les faits avant, pendant et après le 15 octobre 1987. Dans un résumé, elle a donné les éléments matériels du dossier qui permettent de dire, selon la partie civile, que l’accusé Jean Pierre Palm est coupable. Tout en déplorant « l’attitude nonchalante de l’accusé comme si les faits lui étaient étrangers », l’avocate de la partie civile a expliqué que : « Tout au long du dossier il y a un certain nombre d’éléments qui montrent qu’il ( l’accusé Jean Pierre Palm, ndlr) fait partie du complot. Qu’il a assisté et aidé les auteurs, Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando à mettre en place cet attentat et à faire en sorte qu’il soit perpétré ».
Selon Me Anta Guissé, c’était la démonstration à faire: montrer à travers le dossier, sans compter les aveux qu’il (l’accusé Jean Pierre Palm) a faits à une époque donnée à des amis qui sont venus témoigner à la barre et qui n’avaient aucune raison de mentir; aussi, qui sont venus dire ce qu’il a dit, à savoir « qu’il y avait un complot et il fallait inventer cette histoire de complot de 20h de Thomas Sankara pour justifier son assassinat et pour le seul but de mettre Blaise Compaoré au pouvoir ».
Elle ajoute : « quand on regarde un dossier en cours ou quand on assiste à des audiences sur plusieurs semaines on ne fait pas forcément le lien entre tout. Mais quand on s’intéresse à chaque accusé et aux différents faits qui le concernent, quand on les met tous ensemble, les pièces du puzzle, ça, montre une vraie image complète ». Ses pièces énumère-t-elle : « les écoutes téléphoniques qui montrent que Jean Pierre Palm était au courant de ce qui allait se passer ce jour-là, les participations aux réunions avec les auteurs de l’attentat, sa présence au conseil de l’entente le soir des faits, le fait qu’il ait essayé de rameuter plusieurs personnes pour essayer de les faire venir auprès de Blaise Compaoré juste dans les premières heures après l’attentat, le fait qu’il ait pris de fait le commandement de la Gendarmerie, qu’il ait procédé à des arrestations de personnes considérées proches de Thomas Sankara qui étaient susceptibles de s’opposer à la prise du pouvoir par le Front populaire et puis évidemment, par la suite, sa collaboration plusieurs années avec le régime de Blaise Compaoré pour consommer ce coup d’État ». Au vu de tout cela, elle a demandé que soit reconnu coupable l’accusé Jean Pierre Palm et lui accorder la peine requise par la loi.
L’audience a été suspendue et reprendra le lundi prochain. En rappel, le colonel major Mori Aldiouma Jean Pierre Palm (Capitaine au moment des faits) est accusé dans ce dossier Thomas Sankara et 12 autres, de complicité d’attentat à la sûreté de l’État.
Mathias Kam (Stagiaire)
Minute.bf