Les avocats de la défense se succèdent pour plaider pour leur client. Me Mamadou Sombié, avocat de l’accusé Naboswendé Ouédraogo, a plaidé devant la chambre pour le « sursis » et ce, au bénéfice du doute pour son client, car « le dossier est sans preuve accablante ».
Avant d’entamer sa plaidoirie, l’avocat réputé « être dur » a formulé quelques requêtes, à savoir que son client soit à la barre, et que lui, l’avocat, reste à sa place (plutôt que rejoindre le parloir), la même position, dit-il, qu’en 2019 au jugement du dossier du putsch manqué où il avait pris des peines d’emprisonnement ferme. Il espère vaincre le signe indien. Sa plaidoirie s’est basée en deux thèses, à savoir « un procès pour l’histoire, et un procès de crime évident et de doute ».
Il estime que c’est un procès de crime évident car, la mort du président Thomas Sankara et ses compagnons a été constatée. « C’est un fait », dit-il. « Mais un crime rempli de doute. Des doutes qui doivent permettre de blanchir mon client. En droit on dit le doute profite à l’accusé », clame-t-il. En effet, selon Me Mamadou Sombié, la présence de l’accusé Naboswendé Ouédraogo parmi le commando assassin au soir du crime, est un doute. Pour lui, il y a un doute sur : les témoignages, surtout sur les propos accusateurs de l’accusé Yamba Elysée Ilboudo ; un doute également sur les réquisitions du parquet militaire. Mais et surtout, un doute sur la confusion des personnes entre Naboswendé Ouédraogo et Nassoswendé Ouédraogo.
Et à Me Mamadou Sombié, de conclure que son client « n’était pas celui qui était parmi le commando ». Il a cependant demandé que le juge n’accorde pas du crédit, ni aux réquisitions du parquet militaire, demandant 20 ans de prison contre l’accusé Naboswendé Ouédraogo, ni aux différents autres témoignages. « Rendez la justice mais tenez compte que c’est un procès pour l’histoire, et dans ce genre de procès on ne donne pas de lourdes peines. Appliquez le sursis », a plaidé Me Mamadou Sombié pour son client.
En rappel, Naboswendé Ouédraogo est poursuivi dans ce procès pour attentat à la sûreté de l’État et assassinat.
Les plaidoiries se poursuivent.
Mathias Kam (Stagiaire)
Minute.bf