C’est partie pour les plaidoiries des avocats de la défense. Me Mathieu Somé a ouvert le bal par un mot introductif. Il s’est incliné sur la mémoire des disparus du coup d’État du 15 octobre 1987. À sa suite, Me Abdoul Latif Dabo, s’est lui, appesanti sur la question de conviction, autrement dit les témoignages, qui selon lui, peuvent altérer sur la vérité, « quand le faux domine sur le vrai ».
Selon Me Abdoul Latif Dabo, à l’image du football qui se gagne par le nombre de buts sur le terrain, le procès se gagne sur la base des preuves. Ces preuves doivent découler d’une démarche rationnelle, précise-t-il. Il estime cependant que les erreurs judiciaires proviennent des témoignages faux. « Ce n’est pas dans le nombre de témoins que la vérité réside », a-t-il répété avec insistance.
Me Abdoul Latif Dabo base son argumentaire sur le fait que « la vraisemblable est le contraire de la vérité en matière de témoignage ». Il en prend pour preuve que la concordance entre les témoignages de plusieurs personnes n’est pas forcément la vérité. « Toute personne a sa vérité » a-t-il dit.
Mais tout de même, il en résume que « des témoignages sincères dans ce procès, il y en a eu mais aussi que la vérité ne se murmure pas, elle se dit ». Il a demandé que la chambre s’en remette au fait, aux témoignages vrais pour dire le droit.
Pour information, près d’une centaine de témoins à charge ou décharge des 14 accusés dans cette affaire ont déposé devant la chambre. Ceux-ci ont donné leur « part de vérité sur les évènements du 15 octobre 1987 ».
Mathias Kam (Stagiaire)
Minute.bf